Intelligent, le supermarché de demain offrira au consommateur toute une panoplie de gadgets électroniques. Efficacité garantie !

Retrouvez Frédéric Brébant chaque lundi matin, vers 9 h 45, dans l’émission  » Bonjour quand même « , de Jean-Pierre Hautier, sur La Première (RTBF radio).

M ais où diable sont les courgettes sur cette satanée machine ? Dans l’empressement de vos achats au rayon frais de votre supermarché, il vous est certainement déjà arrivé de pester contre ces balances électroniques qui mélangent allègrement fruits et légumes sur le même tableau tactile. Pas clair, ce truc multicolore ! Et si on inventait un appareil intelligent ? Imaginez le scénario : vous déposez vos oranges sur le plateau de la balance et vous attendez que le miracle se passe. L’air de rien, une mini- caméra filme la scène fruitière et transmet l’image à un logiciel d’identification capable de reconnaître formellement une pomme d’une poire. L’engin pèse ensuite la marchandise et vous transmet immédiatement l’étiquette en bonne et due forme. Pas de confusion, pas de triche, pas de contrariété. Science-fiction ? Que du contraire ! A Rheinberg, dans l’ouest de l’Allemagne, le premier Extra Future Store dispose de ce gadget depuis quelques mois déjà. Ce supermarché pilote imaginé par la société Metro, cinquième groupe mondial de distribution, renferme en effet la technologie de pointe qui guidera nos courses de demain (www.future-store.org). Le maître mot ? Le gain de temps. Outre l’opportunité donnée au consommateur de scanner lui-même ses achats (une option qui est déjà offerte dans certains magasins de Belgique mais qui est, par exemple, quasi inexistante en France), cet Extra Future Store propose également des étiquettes numériques sur les rayons, en lieu et place des traditionnelles affichettes en papier. L’intérêt ? S’aligner sur les prix de la concurrence en un simple clic de souris ! Mais il y a encore mieux : les puces RFId (pour Rafio Frequency Identification), des petites puces électroniques reliées à un ordinateur central par radiofréquence. Dans ce fameux supermarché futuriste, ces petits mouchards intelligents existent déjà et sont collés sur la plupart des palettes, histoire d’aider le gérant à suivre, en temps réel, l’évolution des stocks sur son ordinateur. Le rêve pour tout propriétaire de boutique allergique aux inventaires ! Quant au client qui pense ne pas être, a priori, concerné par cette trouvaille, il pourra, lui aussi, bénéficier à moyen terme des avantages de cette technologie. Car lorsque chaque produit sera garni d’une minuscule puce RFId au détriment de l’actuel code-barres, il ne faudra même plus scanner l’article avant de passer à la caisse ! Il suffira simplement de pousser son caddie vers un double portique qui affichera directement la somme à payer en fin de parcours. Mieux, cette étiquette révolutionnaire servira aussi d’antivol et de garantie dans la traçabilité des marchandises. Encore une fois : pas de triche, pas de confusion, pas de contrariété. Si, techniquement parlant, la concrétisation de ce système pourra être répandue dans les cinq à dix années à venir, le défi n’en est pas pour le moins gagné d’avance. Car au-delà des supermarchés proprement dits, les puces RFId auront la faculté de poursuivre leur existence virtuelle au domicile du consommateur et pourront donc, en toute logique, porter atteinte à sa vie privée (il suffira en effet de  » scanner  » un appartement, même de l’extérieur, pour en connaître le contenu !) Ce qui fait déjà grincer les dents des anti-Big Brother. Mais avec ou sans mouchards informatiques, le supermarché de demain ira malgré tout vers une simplification de l’acte de l’achat dans le but évident de gommer l’actuelle notion de corvée. Pour faire enfin ses courses vite et bien. Plus souvent. Sans compter. Attention, danger !

Frédéric Brébant

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