La civilisation maya fascine. D’autant plus que bien des mystères subsistent encore sur ses origines et son déclin. Zoom sur 7 de ses plus belles cités, au fil d’un voyage à remonter le temps qui emprunte les chemins du nord du Guatemala et du sud-est du Mexique.

Tikal

La découverte de Tikal, au nord du Guatemala, remonte au milieu du xixe siècle. À 45 minutes en voiture de l’aéroport international Mundo Maya, créé de toutes pièces pour développer le tourisme dans cette région, ce magnifique site archéologique bénéficie d’une infrastructure récente de communications. Niché au c£ur du parc naturel qui porte son nom, il a fait l’objet de travaux de fouilles et d’implantations d’infrastructures touristiques : centres d’information, hôtels, restaurantsà Pour découvrir ce grand centre cérémoniel maya pas besoin d’être doté d’une forme physique extraordinaire : l’ascension des temples ne présente pas de difficulté.

Mirador

Reconnu par les archéologues comme le site maya le plus important du Guatemala et, sans doute, de toute la  » Mésoamérique « , Mirador, au nord du Guatemala également, fut découvert en 1926 mais il ne fit l’objet d’une première campagne de fouilles sérieuses qu’entre 1978 et 1983. L’accès à Mirador – un nom qui se justifie par la hauteur de la construction la plus élevée – se fait actuellement par hélicoptère ou, plus traditionnellement, au terme d’une journée à dos de mule sur des pistes rendues boueuses par l’humidité ambiante. Vu la durée de l’expédition, on bivouaque en général sur place ou dans les campements aménagés tout au long du périple.

Yaxchilán

Cap sur l’Etat du Chiapas, à la découverte de Yaxchilán. Cette cité maya se trouve sur le rio Usumacinta, fleuve frontière entre le Guatemala et le Mexique. On y accède en empruntant des lanchas, de grandes pirogues motorisées et équipées d’un toit pour se protéger du soleil trop ardent. En arrivant au petit village fluvial de Frontera Corozal, le nombre élevé de ces embarcations peut laisser craindre qu’une foule de touristes vous attend au terme de cette  » croisière  » de 45 minutes. Cela peut être vrai le matin. Mais si vous choisissez d’y arriver en début d’après-midi, Yaxchilán s’offre à vous dans le plus grand silence. Les constructions, qui émergent à peine de la végétation, sont rassemblées en trois entités : les grande et petite acropoles, et la grande place. Ce lieu, qui fut longtemps allié avec Tikal, connut son apogée durant le long règne – 61 ans – du roi  » Bouclier Jaguar II « , mort en 742 à plus de 90 ans. Aujourd’hui encore, on peut admirer à Yaxchilán de très belles stèles sculptées et des linteaux, même si une partie importante d’entre eux sont exposés au musée d’anthropologie de Mexico.

Palenque

Si elle fut certes moins importante que Tikal, au Guatemala, le patrimoine légué par Palenque est l’un des plus riches du Mexique. Ceux qui ont eu l’occasion de visiter cette cité maya du Chapias par temps humide ou brumeux – assez fréquent dans cet environnement forestier et tropical – ont été envoûtés par la magie du lieu, animé par les cris des singes hurleurs. Toutes proches les unes des autres, les constructions de Palenque ont été sans cesse modifiées au cours de son âge d’or qu’on peut situer, à l’instar des autres cités de cette région, entre 300 et 700. Le palais, un des principaux édifices, a été érigé sur une terrasse artificielle et son architecture a été régulièrement remodelée durant plus de 400 ans.

Toniná

Palenque doit son déclin à une autre cité maya du Chiapas : en 730, Toniná la met à sac. Mais telle qu’elle apparaît aujourd’hui, Toniná est plus dépouillée que ses voisines. Composées d’une sorte de grande terrasse en gradins, qui culmine à 80 m, les ruines abritent une douzaine de temples. L’endroit mérite toutefois le détour pour son musée, qui présente de très belles stèles ainsi que des poteries remarquables.

Chichén Itzá

Le Chiapas et Petén se situent géographiquement à l’épicentre de l’ancien monde maya, qui s’étendait jusqu’au Honduras et au Salvador. La limite septentrionale de cet empire est composée de tout autres paysages : ceux des plateaux arides de la péninsule du Yucatán, concentrés notamment le long de la route Puuc, qui en langue maya désigne une  » chaîne de montagne « . A savoir, un territoire grand comme 1/5 de la Belgique et constitué de collines calcaires, perforées par des milliers de cours d’eau souterrains. Ces captages d’eau ont déterminé les implantations de certains des sites mayas les plus visités, comme Chichén Itzá et Uxmal. Des archéologues ont estimé qu’au temps de leur apogée – soit entre 800 et 1000 -, les principales villes de la région ont compté une population totale d’un demi-million d’habitants.

Cité religieuse de grande importance, Chichén Itzá doit son développement à la présence de deux gigantesques puits naturels dus à des effondrements karstiques. L’un d’eux, qualifié de sacré, fait l’objet de plusieurs légendes. En le draguant, on a retrouvé quantité d’objets précieux et d’ossements longtemps attribués à des sacrifices de jeunes viergesà jusqu’au jour où les analyses anthropomorphiques ont révélé qu’il s’agissait de squelettes masculins.

Parce qu’elle se trouve non loin de Mérida et des sites balnéaires de Cancún, la fameuse pyramide El Castillo de Chichén Itzá est l’un des monuments les plus visités de toute la région. C’est sans doute ce qui lui vaut de porter le titre envié d’une des  » sept nouvelles merveilles du monde « . Chichén Itzá connaît une affluence hors norme lors des équinoxes de printemps et d’automne. Astronomes érudits, les architectes de l’époque ont conçu l’inclinaison de la pyramide El Castillo et de ses quatre escaliers de sorte que la lumière du soleil produise, à une heure précise, des ombres portées évoquant les ondulations d’un serpent. L’effet est d’autant plus saisissant et recherché qu’au bas de la pyramide ont été disposées des sculptures de tête de reptile, références au fameux serpent à plumes.

Uxmal

Contemporaine de Chichén Itzá, Uxmal, dans le Yucatán également, a brillé durant une brève période de 200 ans, au cours de laquelle elle aurait été  » construite trois fois  » (d’où la signification de son nom). Son architecture est typique du style Puuc : les bâtiments ne sont décorés de bas-reliefs que dans leur partie supérieure.

Outre la pyramide du devin ou du magicien à la surprenante base ovale, Uxmal recèle un édifice impressionnant : le palais du gouverneur, considéré par le célèbre architecte Frank Lloyd Wright (1867 – 1959) comme l’un des monuments les plus remarquables du continent américain. Cette construction repose sur une terrasse de trois étages dont la base mesure 181 m sur 153 m et dans sa partie supérieure, on note une imposante mosaïque de plus de 20 000 pièces sculptées.

Toute la poésie d’Uxmal se révèle dans le groupe de bâtiments dits du Pigeonnier. Du sommet de ces pyramides, on jouit d’une vue plongeante sur la façade en ruine de cet ancien  » pigeonnier  » qui émerge de la forêt. A l’image de tant d’autres ruines mayas, elles recèlent jalousement des secrets qu’il faudra encore longtemps pour décrypter.

PAR JEAN-PIERRE GABRIEL

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