Avec leur marque Caudalie, qui fêtera ses 20 ans l’année prochaine, le couple Mathilde et Bertrand Thomas figure tout en haut du Who’s Who de la cosmétique.

A New York, où ils sont installés depuis trois ans, Mathilde et Bertrand Thomas se déplacent en Brompton, ces vélos pliables ultralégers. C’est à l’aide de ce moyen de transport écologique que le couple de Français parcourt les avenues entre l’Upper East Side et le West Village, où les deux premières boutiques Caudalie ont ouvert il y a quelques mois. Dans le privé comme dans les affaires, Madame et Monsieur Caudalie sont inséparables. Il y a vingt ans, ils démarchaient ensemble les pharmacies de France pour présenter leurs cosmétiques issus de la vigne. Le duo a simplement troqué l’innocence de la vingtaine pour la sagesse de la quarantaine mais n’a rien perdu en décontraction. Ils parlent d’une seule voix de leur union, qui fait aussi leur force.  » Nous sommes complémentaires, explique Bertrand. Je suis dans l’anticipation, je m’inquiète des chiffres, je m’occupe de l’organisation. Mathilde est dans l’intuition, le rêve, l’instant. Les produits et la communication, c’est son domaine. J’essaie de faire fonctionner le monde qui va avec cette créativité.  »  » Sur tout ce qui est fondamental, nous sommes d’accords « , renchérit Mathilde.

Leur parcours a commencé sur les bancs de l’école de commerce, où les deux tourtereaux sont tombés amoureux. Ils n’avaient pas 20 ans.  » J’avais un atout : un bon nez qui me permettait de reconnaître les parfums de mes copines « , sourit Mathilde.  » Moi, j’avais envie d’en découdre « , affirme son époux. Le déclic survient en 1993, alors qu’ils sont jeunes diplômés. Mathilde et Bertrand Thomas font la rencontre, au milieu des vignobles bordelais, du Belge Joseph Vercauteren, alors professeur en Chimie de l’université de Bordeaux. Le scientifique leur parle des qualités vertueuses du raisin et de ses polyphénols anti-radicalaires et antiseptiques, agents protecteurs contre le vieillissement de la peau. Les parents de Mathilde, Florence et Daniel Cathiard, sont justement propriétaires du domaine viticole Smith Haut-Lafitte en Gironde. Alors que le professeur dépose un brevet de stabilisation de ces poly- phénols, les aspirants entrepreneurs s’associent avec lui pour développer une gamme de cosmétiques : Caudalie était né.

Vingt ans et pas une ride plus tard, leur coup de foudre a porté de beaux fruits : trois enfants et un royaume en expansion. L’entreprise commercialise une ligne de cinquante références et affiche 120 millions d’euros de chiffre d’affaires, dont 1 % est reversé à des associations pour la protection de l’environnement.

Depuis les Etats-Unis, le couple pilote son expansion mondiale.  » Quand nous avons créé Caudalie, cela nous faisait vibrer de partir de rien et d’essayer de construire quelque chose de fantastique, une cathédrale. Au bout de 15 ans, Caudalie s’était imposée en France et en Europe, et il nous manquait cette petite étincelle. Nous l’avons retrouvée en venant aux Etats-Unis.  » Contrairement au reste de la planète où les produits du label sont vendus essentiellement en pharmacie, parapharmacies et en grande distribution, le couple a choisi l’immersion totale des clients internationaux dans leurs deux nouvelles enseignes de Manhattan. Des pieds de vigne poussent en vitrine, tandis que les produits sont présentés sur un comptoir en forme de barrique. A l’arrière, un spa permet de se rafraîchir le teint en quelques minutes. Chacun peut recevoir conseils et applications gratuites, tout en se faisant conter la fabuleuse histoire de la marque au pépin de raisin.

PAR ELODIE PERRODIL

 » Cela nous faisait vibrer de partir de rien et d’essayer de construire une cathédrale. « 

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content