Ultime rempart contre le stress extérieur. Mais aussi lieu de convivialité. La salle de bains d’aujourd’hui ne se laisse plus enfermer dans un réduit. Elle s’invite sans complexe dans la chambre à coucher. Voire dans l’espace lounge privé, si affinité.

Et s’il ne s’agissait finalement que d’un retour aux sources ? Le souvenir ravivé de ces salles de bains publiques où hommes et femmes se coupaient du monde pour se détendre, méditer, se retrouver, d’abord avec eux-mêmes, autant que pour se laver. Selon la toute nouvelle étude réalisée par le bureau allemand Sieger Design, nous ne nous contentons plus aujourd’hui du petit réduit fonctionnel tel qu’on le rêvait dans les années 1950.  » Aménager une salle de bains, ce n’est plus seulement dessiner des sanitaires, assure Michael Sieger. Ce qu’il faut, c’est une approche holistique, une nouvelle architecture qui casse les murs obsolètes qui séparent encore le dressing, la chambre, la salle de bains, la salle de sport pour créer un nouvel espace de vie.  » Une sorte d’oasis de bien-être que l’on peut déjà tester dans des hôtels branchés comme le Kube ou le Murano, à Paris, ou des retraites plus romantiques comme la Villa Marie, sur les hauteurs de Saint-Tropez. Là, pas même un paravent n’isole la baignoire sur pieds posée juste à côté du lit. Essayer ainsi le concept, c’est y prendre goût tout en devinant ses limites : dans ses bulles wellness, l’intimité fait cruellement défaut sans parler des petits soucis que risque de causer l’humidité.

 » On peut comparer cette tendance à ce que l’on observe entre la cuisine et le living dans les maisons contemporaines, poursuit le designer. Les frontières vont s’estomper, progressivement, selon les envies personnelles. On peut imaginer d’abord un mur avec des ouvertures latérales, juste à la tête du lit derrière lequel on installera les éviers.  » Dans cette optique, Sieger a donc créé la collection 2nd floor de Duravit : clair ou foncé, mat ou brillant, le bois de ces modèles marié à des céramiques élégantes habille littéralement la pièce. Oublié le plastique clinique. Les baignoires deviennent des meubles et cachent d’ailleurs des tiroirs de rangement. Avec la nouvelle gamme Strip d’Aquamass, dessinée par Michel Boucquillon, la baignoire se pose le long du mur comme un banc. L’évier, lui, prend des allures de console moderne, moulée dans le crystalplant, ce matériau composite d’une douceur extrême.

Dans un souci de bien-être maximisé, le pommeau de la douche se fera aussi large que possible. Parce qu’elle a de plus en plus la cote, la cabine de douche supplante la baignoire si l’espace vient à manquer. Ceux qui n’ont pas peur des vapeurs voyageuses opteront pour un modèle totalement ouvert, sans même une paroi de verre pour canaliser les éclaboussures. Ainsi, le Cube de Bossini affiche 20 cm sur 20. Le fabricant italien sortira même cette année une version king size ovale qui enveloppera le corps tout entier. Le RainSky de Dornbracht fait tomber l’eau du plafond à la manière d’une pluie tropicale. Une simple douche se transforme ainsi en rituel de luxe polysensuel : d’un simple geste vous contrôlez la quantité, la puissance et la forme de la chute d’eau mais aussi la couleur du jet et son parfum. Dans le même esprit, la Rainshower de Grohe affiche une tête extralarge elle aussi. Sur ses 21 centimètres de diamètre, elle ne compte pas moins de 120 jets, mais, surtout, elle se greffe facilement sur n’importe quel système à montage apparent.

Si l’on accepte encore l’idée du confinement dans un cube de verre, la douche peut vite prendre des allures de hammam multifonctionnel comme dans le cas de l’Aquagate de Villeroy et Boch. Son habillage de bois le pousse naturellement vers des espaces plus habités. L’eau s’y fait pluie dense, bruine légère ou jet massant. Et la vapeur peut aussi s’y refroidir à la température du corps pour simuler les sensations du Caldarium des anciens thermes romains. Prévu aussi, le jeu des lumières qui en passant du jaune, au rouge ou au vert, tour à tour dynamise, revitalise ou calme le corps et l’esprit. Une sélection de musiques lounge et new age sont même déjà préprogrammées, mais rien ne vous empêche de charger votre propre programme via le port USB intégré.

Avec Seaside de Teuco, Talocci Design a imaginé bien plus qu’une baignoire : cette niche raffinée est conçue pour prendre pied dans les espaces de vie communs. Un miroir d’eau bleutée de plus de deux mètres de côté dans lequel il fera bon se laisser flotter pour méditer ou regarder la télévision. Dans sa version Uno, Aura de Jacuzzi de dimensions plus restreintes permet de s’offrir le même rêve de lagon bleu dans une pièce plus petite.

Rupture des genres toujours, avec les collections Dazzling Daydream de Swarovki. Cette fois, c’est le cristal – plutôt réservé d’ordinaire aux zones d’apparat – qui s’invite dans la sphère privée. Par petites touches sur les éviers imaginés par le fabricant Kludi. Ou en lustres entiers, témoins luxueux du culte rendu au corps aujourd’hui.

Isabelle Willot

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