L’addiction de Tommy Hilfiger pour l’american way of life est communicative. Il a revendu sa griffe éponyme, il y a trois ans… mais pour mieux en porter les couleurs ! Et si le Belge Michaël Arts est aujourd’hui le directeur créatif de la maison US, il est tout aussi américanophile que son fondateur.

De l’aveu même de Tommy Hilfiger, Michaël Arts est tout aussi  » américanophile  » que lui.  » Nous essayons d’être un peu comme les gardiens de cette culture « , s’enthousiasme notre compatriote, directeur créatif de la maison américaine.

Le Belge est intarissable :  » L’Amérique a tellement à offrir, une telle richesse de cultures et de mouvements, de gens et d’événements. Que ce soit en musique ou dans la mode, il y a tant de choses que nous pouvons apporter en Europe, en termes de concept, de lifestyle, de sportswear. Mais aussi dans la façon dont les Américains abordent les choses, de manière positive et constructive. Chez Tommy Hilfiger, nous aimons cet état d’esprit que nous essayons d’incorporer dans la culture de la compagnie et dans nos looks. La Belgique est un pays très intéressant en ce sens : le client belge est assez traditionnel, mais il attend aussi quelque chose de plus de notre part. Une silhouette un peu plus moderne et saillante, des accessoires, une allure… Il nous offre un espace pour le surprendre, et nous jouons avec ça. « 

L’actualité ? La sortie d’un nouveau parfum tout simplement baptisé… Hilfiger. Et c’est Tommy Hilfiger himself qui nous en dévoile tous les secrets au cours d’une interview exclusive, à New York.

Weekend Le Vif/L’Express : Après Tommy, voici Hilfiger… Que vous inspire ce nouveau parfum ?

Tommy Hilfiger : Je suis fier de notre succès dans le secteur de la parfumerie. Il y a quinze ans, Tommy, conçu comme le nouveau parfum américain, devenait no 1 des ventes. Ensuite m’est venu ce rêve de développer une autre fragrance pour une clientèle légèrement plus âgée. Pour l’Homme qui suit la tendance, mais qui poursuit une quête personnelle, qui trace son sillon…

Comme vous ?

Oui.

Avec ce parfum, vous visez donc un marché plus mûr, plus exclusif ?

Au début, ma cible était jeune. Mais mon client a vieilli avec moi. Ça y est, j’ai des cheveux gris… et un jour ou l’autre, lui aussi aura des cheveux gris.

Pouvez-vous nous décrire ce nouvel homme ?

Il aime le luxe, mais sait rester décontracté. Il aime la saveur de l’Amérique, mais reste ouvert au monde.

Au début de votre carrière, vous avez décliné des offres pour travailler avec Calvin Klein et Perry Ellis. A quoi pensiez-vous ? Saviez-vous déjà qu’un plus grand avenir s’ouvrait à vous ?

Non, je ne le savais pas. Je sentais que je pouvais peut-être devenir célèbre, mais je ne savais ni où, ni quand, ni comment.

Où puisez-vous votre énergie ?

J’ai toujours rêvé d’être célèbre, depuis toutpetit. Mais je ne savais pas comment m’y prendre. Lorsque je me suis lancé dans la mode, je me suis dit :  » J’y suis, voilà ce que j’aime.  » Un seul moyen pour y parvenir : avoir un rêve et le poursuivre, le plus difficile étant de le mettre en pratique.

Votre griffe de mode incarne la tradition américaine, mais avec un twist toutefois…

Oui, c’est ce qui fait notre différence. Nous parlons de mode, de musique, de loisirs, de culture, de Hollywood, de cinéma, de fun, de surf, de Miami, des cow-boys, du Texas… Nous rendons hommage à Grace Kelly, Audrey Hepburn, aux Kennedy, à James Dean, et à Marilyn Monroe. Peut-être faisons-nous aussi un clin d’£il à Elvis Presley, ou à James Brown. Nous nous inspirons de tous ces héros et de toutes ces icônes. Nous nous tournons aussi vers d’autres formes d’art comme… Harley-Davidson, Apple, Microsoft, ou les Yankees. C’est tout cela l’Amérique, et nous voulons l’exporter dans le monde entier.

Et vous arrivez à traduire tout cela dans un jeans ?

Le jeans incarne un style de vie, et après nous le faisons voyager…

Vous ne pensez donc pas seulement au client américain…

L’Européen est identique à l’Américain, au Russe, au Japonais, ou au Chinois. C’est un client international qui va sur le Net, fait le tour du monde, a les moyens d’acheter et de porter ce qu’il veut, et qui, heureusement, choisit souvent Tommy Hilfiger.

Il a été dit que vous ne portiez pas vos vêtements ?

Je porte du Tommy Hilfiger un jour sur deux environ. Mais je mets aussi les choses avec lesquelles j’ai grandi, comme un Levis et des Converses. J’essaie aussi d’autres marques vintage et vois si elles me plaisent. Mais rien de tel que mes classiques ou les grands classiques.

Des marques américaines uniquement ?

J’essaie des vêtements européens. Mais je suis très pointilleux sur la coupe, les détails. J’ai des vêtements qui viennent d’Angleterre, mais taillés à partir de mes idées.

Quels sont vos stylistes préférés ?

Je pense que Karl Lagerfeld est un génie. Un génie du style à travers le monde.

Et vous ? Quel est votre titre aujourd’hui ?

Tommy Hilfiger !

Propos recueillis par Elodie Perrodil

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