Pas besoin de filer sous les tropiques pour être au paradis. Nature et chics, les îles bretonnes prennent en été des airs de jardin d’Eden. Découverte de nos quatre spots préférés.

BELLE-ÎLE, LA PLUS NATURE

On la croit envahie de people, alors qu’elle cultive son terroir. L’île anti-bling.

Ancrée à bonne distance des urgences quotidiennes, voici Belle-Île. Enfilade de cordons blonds et de falaises grises, mosaïque de pâturages, de landes bientôt couvertes de minifleurs roses et bleues, et vallons s’étendant en rias étroites. Deuxième île française après la Corse, la sentinelle de l’Atlantique est restée proche de la mer, de la terre et du vent. Marchez vers la rocailleuse pointe des Poulains, où l’humanité se cogne à la violence des éléments. Ou prenez comme Flaubert la clé des champs afin d’entendre une fois dans les hautes herbes le grand bruit battant de l’Océan. Plus d’un siècle après l’époque Sarah Bernhardt, l’île offre toujours ce  » sentiment d’isolement et de solitude  » décrit dans la chanson de Voulzy. À part la sirène autorisée du gros ferry déboulant dans le port tel un transatlantique, rien ne semble vraiment brouiller la tranquillité du Palais, microcapitale coiffée de sa citadelle Vauban. Des librairies avec de vrais livres, une bière du cru, tout concourt à ce que, jusque dans les crêperies les plus reculées, le sarrasin sente bon les embruns. Une belle île et sa bonne étoile.

Y aller

À Auray, navette ferroviaire (en été) vers Quiberon sur www.voyages-sncf.com. Traversée au départ de Quiberon, 17,25 euros l’aller, 84,35 euros l’aller voiture, entre 35 et 45 minutes de trajet. La Compagnie océane, tél. : + 33 820 056 156. www.compagnie-oceane.fr

Office de tourisme, tél. : + 33 2 97 31 81 93. www.belle-ile.com

Se loger

Château de Bordeneo. Maison de famille à la sortie du Palais et ses cinq suites et chambres d’hôte décorées élégamment. De luxueux détails (piscine, parc), accueil attentif. À partir de 140 euros la nuit avec petit déjeuner. Tél. : + 33 2 97 31 80 77. www.chateau-bordeneo.fr

Se restaurer

Chez Renée. Dans deux petites salles, le paradis de la crêpe de sarrasin et son must, le  » fromage de chèvre du coin « . 20 euros. 21, rue Sarah-Bernhardt, Bangor. Tél. : + 33 02 97 31 52 87.

ARZ, LA PLUS SECRÈTE

Au bout du voyage, du calme, rien que du calme, pour regarder le monde.

Dans le golfe du Morbihan, il reste des grains de beauté délaissés. Terres d’un barde qui initia le réveil littéraire du breton de Vannes, l’île d’Arz livre une poésie de petits plaisirs à saisir entre les lignes. Les dernières heures des oies bernaches de Sibérie qui colonisent le golfe avant la migration, la sieste au soleil sur la digue du moulin de Berno, la découverte des  » maisons de capitaine  » signalées sur toute l’île en souvenir des héros d’hier. Éloignez-vous de la grand-route vers la pointe de Menezig, la plus à l’est, et en suivant le sentier vous arriverez au lieu-dit la Montagne qui culmine à 13 mètres d’altitude. Arz n’en met pas plein la vue, elle offre des vues : ici, panorama sur Hur, Godec et la presqu’île de Rhuys. La vigie du golfe.

Y aller

À Vannes, taxi ou bus vers la gare maritime. Départ environ toutes les heures, à partir de 7,60 euros l’aller/retour. Compagnie du Golfe, tél. : + 33 2 53 46 56 56. www.compagnie-du-golfe.fr. Office de tourisme, www.iledarz.fr.

Morbihan, tél. : + 33 2 97 54 06 56. www.morbihan.com

Se loger

Le Bloch. Chambres d’hôte simples dans une maison proprette. Accueil chaleureux. 60 euros la nuit pour deux personnes. Penero, tél. : + 33 2 97 44 31 71.

Se restaurer

Le Perroquet bleu. À l’entrée du bourg, un troquet d’habitués à l’accueil courtois, prolongé de grandes tablées et de coins solitaires. Duo de bulots et huîtres, environ 15 euros.

ÎLE AUX MOINES, LA PLUS CHIC

Au rendez-vous des habitués, une île de poupée cossue et planquée.

Du long de sa gracieuse silhouette, comme alanguie sur la grève, les bras en croix, l’île aux Moines emballe outrageusement. Des vallons planqués sous une lande joyeuse, un bourg adorable tacheté de jaunes mimosas, de vénérables dolmens, ce bout de caillou granitique a tout bon. Elle figure parmi les îles les plus smart du golfe, et dissimule quelques fortunes du CAC 40 et ateliers d’artistes célèbres. Suivez le sentier se faufilant entre propriétés de vacances et plages de poche, la proximité constante de la mer met le bonheur à vos pieds. Outre l’ostréiculteur du coin et l’asphodèle d’Arrondeau (fleur blanche protégée), la sainte horreur de la civilisation est devenue l’autre fierté. L’île est presque piétonne. Comble du style, mouiller l’ancre devant la maison, élégante coque sortie des chantiers du Guip installés sur l’île, où le luxe a fait son nid en catimini.

Y aller

À Vannes, taxi ou bus vers Port-Blanc, puis traversée toutes les 30 minutes, 4,20 euros l’aller/retour, 10 minutes de trajet. Izenah Croisières, tél. : +33 2 97 26 31 45. www.izenahcroisieres.com

Office de tourisme du Morbihan, tél. : + 33 2 97 54 06 56. www.morbihan.com

Se loger

Kerisa . Cinq chambres de charme dans une maison de bourg en granit. À partir de 105 euros la nuit, petit déjeuner inclus. Rue du Presbytère. Tél. : + 33 2 97 26 32 52. www.kerisa.fr

Se restaurer

Chez Charlemagne. Grand sourire, joyeuse ambiance, langoustines sorties du casier (douzaine sur le pouce, 40 euros). Le Lério, tél. : + 33 2 97 26 32 43.

OUESSANT, LA PLUS EXTRÊME

Balayée par les vents, la  » pince de crabe  » est d’une spectaculaire beauté.

On aime ce caillou brut, pointe de tous les extrêmes. Le courant du Fromveur franchi, énorme essoreuse connue par-delà les océans, le port du Stiff apparaît, avec sa jetée toujours offerte aux pires colères. Marchez vers la pointe de Pern : le phare de Nividic se dresse droit comme un  » i  » au milieu des flots. Désormais automatisé, il a chassé son gardien. Ne reste que le mouvement éternel des lames. Pour une initiation à la vie en milieu hostile, visiter l’excellent musée des Phares. L’île a été endeuillée par les naufrages. Le jardin des tempêtes a son trophée : le clocher gris de l’église terminé grâce à un don de la couronne d’Angleterre après le sauvetage du Drummond Castle en 1896.Y aller

À Brest, traversée toute l’année. Compter environ 30 euros l’aller/retour, en 2 heures 15 (1 heure 15 au départ du Conquet). Compagnie Penn Ar Bed, tél. : +33 2 98 80 80 80. www.pennarbed.fr. Vols réguliers Finist’Air à Brest. www.finistair.fr

Office de tourisme, tél. : + 33 2 98 48 85 83. www.ot-ouessant.fr

Se loger

Au Poisson d’avril. Nouvelles chambres d’hôte, dans Lampaul, à la jolie déco bleu et blanc. À partir de 54 euros. Tél. : + 33 2 98 48 87 63. http://aupoissondavril.fr

Se restaurer

Ty Korn. À Lampaul, délicieux plateaux de fruits de mer. Réserver. Environ 30 euros. Tél. : + 33 2 98 48 87 33.

PAR ALICE D’ORGEVAL

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