Elle revient de livre en livre : dans Daddy frénésie, Flore est plus que jamais ce double auquel Tristane Banon permet un corps à corps avec ses émotions et ses pires délires.

L’inexorable Flore, s£ur de papier ou imaginée ?

C’est vraiment ma s£ur. Je m’y suis tellement attachée, que je garde un £il sur elle.

Qu’évoque son prénom ?

Ma mère, qui rêvait d’avoir un fils, nommé Tristan. Quand je suis née, elle voulait y ajouter Florianne, mais mon père a refusé. En baptisant mon héroïne Flore, je rends sa fille à ma mère.

Et votre prénom, Tristane ?

Anne étant ma mère, je l’interprète comme  » triste Anne « . Même si je ne le suis pas, il faut se méfier des gens qui sourient tout le temps. Je ne suis jamais dans l’insouciance.

Traits de caractère de Flore et les vôtres.

L’impatience, une certaine gravité et une trop grande sensibilité. Si Flore n’a pas peur de les dévoiler et de pleurer, j’ai tendance à les dissimuler. Dans ce roman, je démontre comment des gens gentils sont capables du pire. Ayant tous ce potentiel en nous, qui sait si on pourra dire stop ?

Qu’est-ce qui vous fait grandir ?

La clairvoyance quant à ce qui est possible ou pas dans l’existence.

Avoir bientôt 30 ans, c’est…

Bizarre. J’ai toujours eu l’impression qu’on avait glissé un cerveau de grand-mère dans le corps d’une gamine. Aujourd’hui, je n’ai ni l’apparence d’une petite-fille ni la maturité d’une mamy, alors je me sens déphasée.

Qu’avez-vous fait de plus lâche ?

Me laisser marcher dessus par ceux qui me voulaient du mal. J’ai tendance à m’écrabouiller par peur du conflit.

Et de plus frivole ?

Mon attachement démesuré aux petits souvenirs matériels de mes amis, comme tous ces bracelets et breloques. Il y a aussi mon tatouage rouge au poignet :  » Never look back, never think twice « , qui représente les ailes d’un ange déchu. Je suis si obsédée par les ailes, que j’en ai plein chez moi.

Qu’êtes-vous prête à faire par vengeance ?

Attendre, un défi pour une impatiente… N’étant pas revancharde, je compte sur le hasard pour rattraper ceux qui m’ont blessée.

Pourquoi êtes-vous si attachée à l’Unicef ?

Parce que je ne supporte pas l’injustice envers les enfants. Ils ne jouent à rien, mais perdent la partie. J’ai un projet de livre sur leurs droits.

Le bonheur, c’est…

Une terre qu’il me reste à trouver. Optimiste, je me dis que j’y ai droit ! Malgré de petits bonheurs, je ne l’ai pas encore connu en vingt-neuf ans.

Daddy frénésie , par Tristane Banon, Plon, 191 pages.

La suite de cet entretien sur weekend.be

Propos recueillis par Kerenn Elkaïm

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content