Des tableaux, des sculptures et des mélanges de couleurs à faire craquer l’enfant qui sommeille en vous… Bienvenue dans l’univers intime de Fabienne Lévy, conseiller en art. Une féerie contemporaine.

Fabienne Lévy est conseiller en art : elle met ses connaissances, son goût et sa culture au service de personnes ou d’institutions qui désirent constituer des collections. Elle conseille, aide, recommande, prescrit… Et donne d’abord l’exemple. Elle s’est, en effet, constitué un bel ensemble d’£uvres, principalement de très jeunes artistes, peu ou pas connus, et qu’elle présente dans son vaste appartement de Milan.

 » Le plus important, c’est le fil rouge, souligne Fabienne Lévy. Et pour qu’elle soit réussie, une collection doit être le reflet de la personnalité de celui qui la constitue.  » Cette exigence est d’autant plus grande aujourd’hui que, dans le marché de l’art, les frontières ont complètement disparu. Tout est mélangé : les pays, les genres, les époques. Les risques de se disperser n’ont donc jamais été aussi grands.

Quelle et donc la ligne directrice de la collection de Fabienne Lévy ? La réponse est très simple : l’enfance.  » Je veux rester une enfant, et je ne peux plus… Il y a un peu chez moi de la femme que je suis en train de devenir et beaucoup de l’enfant qui ne veut pas grandir. C’est mon côté Peter Pan féminin… « 

Quand elle a visité pour la première fois cet appartement qu’elle habite désormais depuis six ans, la kidulte a été séduite par les bow-windows – offrant beaucoup de lumière aux pièces, ils leur confèrent une atmosphère au charme désuet – et la largeur des corridors, très inhabituelle. Une architecte milanaise, Sylvia Galbiatti, a procédé aux rénovations d’ensemble et a aussi dessiné sur mesure différents éléments comme la cuisine et la grande bibliothèque. Fabienne Lévy a quant à elle choisi les couleurs… sans se refuser, çà et là, le plaisir de teintes contrastées. Si la grande entrée a été traitée en noir, de manière dramatique, pour mettre en valeur les £uvres d’art qui y sont exposées, d’autres pièces, comme la bibliothèque corail, sont plus sereines ou plus vives.

Fabienne Lévy partage son appartement avec ses deux filles.  » Elles peuvent jouer partout, s’enthousiasme la maman. Il n’y a pas d’espace réservé à qui que ce soit, aux pseudo-adultes ou aux prétendus enfants… Quand, par exemple, j’ai refait le sol de la cuisine, j’ai opté pour une couleur rose, très acide. Ma fille aînée, qui avait alors 4 ans, avait spontanément estimé que c’était la couleur de ses bonbons… N’est-ce pas le jugement le plus sûr qui reconnaît mes propres goûts enfantins ? « 

Partout, il y a des barbes à papa, des sucettes, des références à l’enfance. Partout il y a aussi des opus immenses ou plus intimes, d’artistes chinois ou japonais, créateurs de bandes dessinées. Dans la bibliothèque, trône même une balançoire : une £uvre du célèbre artiste italien Giacomo Balla.

 » J’aime les sculptures, les céramiques, les £uvres tridimensionnelles, confie la collectionneuse. Et j’aime beaucoup l’idée de tout mixer, les genres, les styles et les matériaux.  » Si son appartement est rempli d’£uvres d’art, cataloguées comme telles, Fabienne Lévy a également réuni meubles et objets qui, tout en étant fonctionnels, ont les mêmes qualités qu’une £uvre d’art. C’est le cas, par exemple, de tables basses en inox poli du designer français Martin Szekely (créateur notamment du verre Perrier) ou d’une table dessinée par le de-signer suisse Mattia Bonetti ; toutes dénichées à Paris à la galerie Kréo.

En résumé, l’appartement de Fabienne Lévy n’est pas seulement la galerie d’une collectionneuse. Plein de couleurs vives, de formes gaies, il s’impose aussi comme une vraie  » maison « , vivante et joyeuse, qui, témoigne du sens artistique du xxie siècle tout en invitant à la convivialité.

Reportage : Luxproductions. com