Pierre Yovanovitch est l’un des talents les plus inspirés de la nouvelle génération des décorateurs français. Son appartement – avec vue panoramique sur les merveilles de la Ville lumière – met en scène les plus beaux opus du xxe siècle… dans un esprit hypercontemporain.

Pierre Yovanovitch, attiré au départ par la mode – il travailla une dizaine d’années à Bruxelles chez Pierre Cardin pour les collections Homme – se laisse ensuite séduire par la décoration. Ses premiers chantiers datent de 2001. A son actif, notamment : l’aménagement de la maison parisienne de Patricia Losey, épouse de feu le réalisateur de cinéma américain Joseph Losey. Mais, aujourd’hui, il vous fait partager son amour du design et de la beauté ultra-raffinée vous ouvrant les portes de son appartement.

L’immeuble, sur un quai de la rive gauche, à Paris, a été édifié en 1906 par Williams Bouwens van der Boijen (1834-1907). Dans la Ville lumière, cet architecte néerlandais est également l’auteur, en collaboration avec le célèbre Gustave Eiffel (1832-1923), du siège du Crédit Lyonnais, boulevard des Italiens.  » Mon premier geste, quand j’ai mis les pieds ici, a été de tout casser, se souvient Pierre Yovanovitch. L’ensemble était daté et comportait une multitude de pièces trop petites. Or je voulais habiter un lieu très contemporain… Ce n’était pas du tout ce que je cherchais, trop grand, trop cher, mais j’ai été conquis par le volume et la vue. Puis j’ai immédiatement perçu, sur le plan décoratif, le parti à en tirer. « 

L’élément le plus spectaculaire est certes le panorama fascinant que cet appartement offre sur les merveilles de Paris : la Seine, le jardin des Tuileries, la place de la Concorde et même le Sacré-C£ur de Montmartre.  » J’aime aussi la lumière, confie Pierre Yovanovitch. Elle est très belle, éclaire le paysage, sans jamais « brûler » l’intérieur de la maison. Sans parler du fleuve, toujours animé grâce aux bateaux, aux promeneurs, aux canards… « 

La nouvelle organisation est simple, mais époustouflante, dans une parfaite harmonie avec l’architecture du bâtiment : de vastes pièces de réception – une entrée, deux salons (l’un est dédié à la musique) encadrés par une bibliothèque, une salle à manger – en front de Seine, et des pièces privées – trois chambres avec salle de bains, une cuisine, un bureau – sur l’arrière, dont certaines offrent, elles, une vue sur le dôme des Invalides. Pour habiller son appartement, Pierre Yovanovitch a choisi des matériaux de haute qualité : du marbre et des parquets en chêne pour les sols, du marbre aussi et de l’ébène de Macassar pour les murs et les doubles portes qui séparent les pièces de séjour, du marbre toujours et de l’acier chromé pour les feux ouverts, dont celui, transparent, qui ouvre sur chacun des deux salons.

Et le mobilier ? Des meubles scandinaves des années 1920, dans le courant de la  » Grâce suédoise « , mouvement qu’un critique a joliment comparé à  » une valse lente, un temps suspendu qui voit fleurir une architecture, un mobilier et des objets d’inspiration néoclassique « . Mais aussi du mobilier américain de la seconde moitié du xxe siècle (1950 à 1970), d’un look puissant, solide, moderne et dépouillé. Il y a encore quelques meubles français, depuis un élégant fauteuil Jacob, du début du xixe siècle, dans une chambre d’amis, jusqu’à du mobilier Art déco ou des pièces des années 1970, comme l’ensemble table et chaises de la salle à manger. Il y a enfin des pièces créées spécialement par Pierre Yovanovitch lui-même, exactement adaptées au style de son appartement : le lustre et le canapé de la bibliothèque, par exemple, la table et les sièges de la cuisine, les lits, des tables de chevet…

Les £uvres d’art, elles, sont contemporaines : photographies, sculptures, peintures des artistes les plus en vue du moment. Leur choix a pour effet d’inscrire l’ensemble dans le xxie siècle. Pierre Yovanovitch signe ainsi une partition d’un chic extrême. Et sa mise en scène a rendu au lieu son allure, sa majesté et sa noblesse d’origine… tout en étant une fabuleuse illustration de ses goûts, de son savoir-faire et de son talent.

Reportage : Luxproductions. com

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