C’est dans un ancien atelier niché en plein cour de Paris que le scénographe Stéphane Lubrina a élu domicile. Séduit par l’espace offert, il y a  » construit  » un décor très design en parfaite adéquation avec sa forte personnalité.

Qu’il collabore avec Karl Lagerfeld ou d’autres stylistes stars, puisant son inspiration dans le quotidien, Stéphane Lubrina conçoit des événements, des scénographies et autres manifestations dans le monde de la mode avec un regard d’une absolue modernité. Créateur à forte personnalité, à la curiosité insatiable, il a le flair de ce qui fera le style de demain. En redonnant vie à cet ancien atelier parisien, datant de 1894, qui en son temps servait à débiter l’ivoire, Stéphane Lubrina a opté pour une décoration sobre et rigoureuse.  » La révolution technologique à fait avancer le design « , argue-t-il. Et puis, il faut surtout savoir se détacher des choses et donner libre cours à son inspiration couleur du temps.  »

Comme pour un défilé, Stéphane Lubrina a  » construit  » le décor de l’appartement qu’il occupe avec son ami Pascal Brault. Pas question de modifier la structure : c’est elle qui donne tout son caractère à l’habitation.  » Une maison, c’est la vie, souligne l’heureux propriétaire. On y accumule tout ce que l’on aime : des £uvres, des meubles… et des souvenirs. Chaque maison correspond à celui ou ceux qui l’occupent. Et comme nous, elle est faite pour évoluer.  » Ici, ni extravagance, ni coup d’éclat, ni minimalisme outrancier, mais des lignes pures qui n’enlèvent rien au confort et, au contraire, insufflent une atmosphère de sobre élégance. Pas de doute :  » moins, c’est mieux « . Mais l’endroit n’en est pas moins chaleureux, puisqu’il concilie savamment l’art, la technique et l’air du temps avec beaucoup de goût et quelques meubles dont on ne se lasse pas.  » Cet appartement est pour nous comme un livre d’images, une carte de visite permettant à nos clients d’entrer dans notre univers « , explique Stéphane Lubrina. Dès que l’on pénètre dans ce lieu, on ne peut être que séduit. L’espace est superbement orchestré dans une architecture librement inspirée de l’esprit des lofts new-yorkais. L’absence de fenêtres ne gêne en rien puisque l’appartement s’ouvre sur le ciel grâce à une immense verrière d’époque, entièrement restaurée. Au mur, des carreaux de faïence biseautés ne sont pas sans rappeler ceux du métro parisien.  » Je voulais apporter plus de lumière à ce lieu et lui permettre également de se réfléchir vers le bas, confie Stéphane Lubrina. De plus, l’idée de ces carreaux m’a beaucoup séduite.  » Autre source de lumière vers l’étage inférieur, le sol en dalles de verre qui permet un jeu subtil d’ombres et de lumières.

L’univers est presque zen, peu de meubles, mais de belles pièces tels des chaises de Eames, des éléments de Tom Dixon ou encore des lampes d’Ingo Maurer. A l’exception de quelques appliques qui ressemblent d’avantage à des tableaux, rien sur les murs. La cuisine est high-tech et conçue de manière très intelligente. Dans le souci d’uniformiser la décoration, Stéphane Lubrina a imaginé un bloc central regroupant le côté technique et des placards très profonds sur roulettes pour les rangements ; le tout réalisé par des spécialistes. Au sous-sol, comme partout, de très beaux matériaux : ardoise sur les murs pour plus de chic, parquet en larges lattes de sipo. Seule la salle de bains revisitée  » à l’ancienne  » semble avoir traversé les époques. Et afin de garder la notion de transparence à laquelle se conjugue parfaitement l’esprit  » usine « , Stéphane a eu l’idée de  » l’isoler  » par un muret de briques de verre surmonté par d’étroites vitres. Ici, l’art de vivre, accorde avec rigueur le beau et le fonctionnel et s’adapte aisément au quotidien et… à l’air du temps.

Carole Chiaroni

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