Avec le photographe Julian Marc, Johnny Hernandez, le célèbre coiffeur-maquilleur de Hollywood, a superbement restauré la  » Bird Cage House « , une maison qui date de 1959. Elle est aujourd’hui leur home sweet home… et le parfait écrin de leur collection de meubles modernistes.

Il est un des surdoués de la beauté. A Hollywood, Johnny Hernandez est l’un des artistes les plus recherchés pour la coiffure ou le maquillage. Au fil des années, il a collaboré avec quelques-uns des meilleurs photographes du monde, tels que Herb Ritts, Peggy Sirota ou Anton Corbijn. Et il a travaillé avec les plus grandes stars du show-business : Antonio Banderas, Johnny Depp, Tom Hanks, Julia Roberts, Sharon Stone, Nicole Kidman, Fiona Apple, Sheryl Crow, Tina Turner… Mais sa véritable passion, c’est le mobilier moderniste.  » Ce mobilier était très précurseur, souligne-t-il. Il n’a pas d’âge et est très pur. Je ne pourrais jamais imaginer vivre avec autre chose.  »

Johnny Hernandez a acheté son premier meuble û le fauteuil  » Potato Chair  » de Charles et Ray Eames û il y a vingt ans. Depuis, sa collection n’a fait que s’étoffer. Avec son partenaire, le photographe Julian Marc, il a commencé par dresser la liste de tous ses meubles préférés.  » Nous avons photocopié sur des livres tout ce que nous voulions. Je me disais,  » Nous ne pourrons jamais avoir tout ça « , mais avec le temps, nous avons finalement acquis tout ce que nous désirions.  » Parmi les plus belles pièces, il y a un salon par Richard Schultz, un cabinet de Florence Knoll, des lampes de Grete Grossman, un écran rare à huit panneaux d’Eames, une chaise longue (qui peut s’articuler de différentes façons) de Van Keppel & Green et quelques tables de chevet de George Nelson provenant de la succession du designer de mode Rudy Geinrich. Il y a aussi un bureau par George Nelson déniché dans une brocante à Chicago.  » Nous étions dans ce magasin et sur le point d’en sortir. Je me retourne au moment de franchir la porte, et je vois un type entrer par la porte de derrière avec le bureau. J’ai failli m’évanouir. Nous le voulions tellement.  »

Après avoir accumulé tous ces meubles, les deux amis décidèrent qu’ils avaient besoin d’une maison pour les mettre en valeur. Deux ans de recherches pour trouver l’écrin idéal pour leur collection !  » Nous souhaitions vraiment quelque chose dans l’esprit  » study case  » et avec une très forte personnalité « , explique Julian Marc. Un jour, les candidats propriétaires mettent le cap sur Mulholland Drive. Objectif ? Photographier une de leurs maisons préférées pour donner à leur agent immobilier une idée de ce qu’ils souhaitaient.  » Alors que nous passions à côté de l’immeuble pour prendre un Polaroïd, nous avons vu qu’il était vide. Et nous avons deviné qu’il allait bientôt être vendu parce qu’il était en train d’être repeint…

Les nouveaux propriétaires ont cru d’abord que leur  » Bird Cage House  » était le fruit du travail de Richard Dorman (elle est située juste à côté de la  » Butterfly House  » pour laquelle l’architecte moderniste gagna un prix). Mais Richard Dorman lui-même leur indiqua qu’il n’en était pas l’auteur, mais qu’il connaissait celui qui l’avait conçue en 1959, alors qu’il était encore étudiant : Young Woo. Aujourd’hui, l’immeuble affiche toujours son aspect d’origine, même si quelques travaux ont été consentis. Un système d’air climatisé a été installé et les couleurs ont été modifiées. La façade était de teinte avocat, la porte d’entrée rouge très vif, les murs intérieurs vert et jaune moutarde et les poutres brun foncé…  » Ces couleurs sont un peu difficiles à vivre, note Johnny Hernandez en grimaçant. Alors, nous avons repeint la maison en blanc, et ce sont les meubles qui nous rappellent les tonalités originelles.  »

Les deux amis ont aussi enlevé une balustrade du salon pour ouvrir l’espace, enlevé la moquette pour faire un sol en béton et remplacé le liège dans les chambres par du parquet. Ils ont aussi rénové la salle de bains principale, en recouvrant les murs avec du carrelage en pâte de verre de Bissazza.

A l’extérieur quelques changements plus radicaux se sont imposés. Johnny Hernandez et Julian Marc ont enlevé le jacuzzi ainsi qu’une terrasse dont le bois avait pourri. Ils ont arraché le lierre qui poussait tout autour de la maison et ont dégagé les arbres morts du jardin. Ils ont disposé des galets, planté des Oiseaux-de-Paradis (Poinciana Gilliesii) et des bambous à l’arrière ainsi que des fougères sur le côté de la maison. En conservant l’idée du mouvement moderniste, la cour à l’arrière accueille maintenant plusieurs tables et chaises longues de Van Keppel & Green ainsi que des pots créés par Architectural Pottery.  » Actuellement, nous n’achetons plus que très rarement, conclut Johnny Hernandez. Tout d’un coup, les prix sont devenus fous et nous sommes comblés avec ce que nous possédons déjà. Enfin, presque… un lit à armature d’acier de George Nelson, serait parfait pour l’une des chambres !  »

Ian Philips

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