De la lumière à profusion, des couleurs gourmandes, des meubles et accessoires aux formes généreuses… La maison de l’architecte-designer Massimo Morozzi, à Milan, respire la joie de vivre.

D e sa Toscane natale, il a gardé l’amour du beau et une aptitude, innée aux gens de cette terre, à produire de l’harmonie. Ces qualités, Massimo Morozzi les a mises au service de son activité de création de meubles et aussi de l’aménagement de sa maison, à Milan. Le célèbre architecte-designer italien a rénové avec maestria une ancienne tannerie, qui appartenait à un vaste ensemble industriel, désormais réhabilité à la manière d’un village. Ces bâtiments, très anciens, mais transformés dans un esprit contemporain, sont habités par des gens, de tous âges, toutes nationalités et toutes conditions, mais artistes, créateurs de design, journalistes ou intellectuels, y sont bien représentés. Ils ont réussi à établir entre eux une sympathique communauté et des relations chaleureuses qui tranchent avec l’anonymat ordinaire de la vie milanaise.

La maison de Massimo Morozzi se répartit sur trois niveaux : au rez-de-chaussée, l’entrée et le bureau de Cristina, son épouse, journaliste de design ; à l’étage supérieur, la pièce de séjour où prennent place une cuisine, une salle à manger et un salon ; au dernier étage enfin, sur une mezzanine, la chambre. L’ensemble, un peu plus de 70 m2, éclairé par les vastes ouvertures de la façade, est extrêmement lumineux. Ces volumes ne sont divisés par aucune cloison, mais construits par des meubles de rangement, dessinés par Massimo Morozzi, qui permettent de soustraire à la vue tout ce qui a besoin de l’être, et qui évitent, au milieu des espaces, la multiplication des meubles superflus.

L’architecte-designer a souhaité, pour sa nouvelle demeure, intégrer les effets des révolutions technologiques de notre temps. Grâce aux fibres optiques, à l’Internet, au fax ou à l’informatique miniaturisée, il estime que la fonction de la maison change considérablement : elle devient un lieu de travail autant qu’un refuge, elle est un carrefour, un point de rencontre entre vie privée et vie publique… Ses aménagements sont l’expression de ses convictions.

La plupart des meubles installés chez lui sont ceux û souvent dessinés par lui, mais également par quelques talentueux designers, comme le Français Christophe Pillet û, pleins de vie et de couleur û  » ça pète « , assure-t-il û, édités et diffusés par Edra dont il est l’actuel directeur artistique. Tout au long de sa très prolifique carrière, le créateur a travaillé pour de prestigieux éditeurs de mobilier contemporain tels que Driade, Cassina, Alessi ou encore Fiam. Nombre de ses £uvres sont d’ailleurs exposées au Moma à New York et au musée des Arts décoratifs de Paris. Il ne faudrait pas croire, pour autant, que sa demeure ne soit qu’un showroom, impraticable et froid ; elle est, au contraire, un lieu de vie chaleureux et convivial, où il aime recevoir û il est aussi fin cuisinier qu’il est fin gourmet… û, ses voisins, ses amis, ses enfants et petits-enfants. En somme, ce qu’offre Massimo Morozzi, à travers son passé, sa sensibilité, ses meubles et son décor, c’est une très instructive et très joyeuse leçon d’art de vivre.

Robert Colonna d’Istria

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