La capitale thaïlandaise compte près de 15 millions d’habitants. Parmi eux, 400 000 marchands de street food qui séduisent les passants avec de la mangue en lamelles, du pad thaï, du massaman curry et bien d’autres plats de cette cuisine locale aux saveurs mondialement appréciées.

Bangkok est une mégalopole moderne, avec toutes les contraintes que cela comporte : surpopulation, longs déplacements, embouteillages… Pour ses habitants, la course au temps est un facteur clé dans le rapport qu’ils entretiennent avec la nourriture. Depuis quelques dizaines d’années déjà, on cuisine de moins en moins à la maison, préférant acheter, chemin faisant, des plats préparés. Et quand on s’arrête pour se restaurer, la pause est de courte durée. Nombre de plats sont déjà prêts et maintenus chauds. Quant aux quelques cuissons à la minute, elles exigent peu de temps, puisqu’il s’agit de nouilles de riz cuites dans un bouillon ou de spécialités au wok.

FESTIN À MINI PRIX

Pas de doute : c’est bien à Bangkok que le phénomène de la street food atteint son paroxysme. La nourriture est préparée et consommée partout : dans les marchés du matin et du soir – qu’ils soient couverts ou en plein air – le long des trottoirs, à côté des temples ou des monuments, près des parcs et des commerces… Florissant, le secteur emploie une main d’oeuvre innombrable. On parle en effet de plus de 400 000 échoppes ambulantes qui circulent dans Bangkok et sa vaste métropole. Ici, un simple panier en bambou contenant des mangues et des ananas pelés, taillés en bouchées prêtes à être consommées. Là, une charrette tirée par une mobylette, chargée d’ustensiles et du mobilier nécessaire à l’installation d’un micro- restaurant. Plus loin, un vendeur qui propose un jus de petites mandarines fraîchement pressées. Et un peu partout, des odeurs qui s’échappent par dizaines : celles de beignets de poisson frit, d’une salade de papaye verte, de brochettes de porc grillées (les délicieux satay) ou d’une portion de riz gluant au sésame… Pour celui qui découvre la street food, c’est un phénomène fascinant. D’abord par la variété des plaisirs gustatifs proposés. Ensuite par les tarifs affichés : ici, on peut se restaurer pour 1 euro le plat…

FRAÎCHEUR GARANTIE

Les éternels sceptiques pourraient s’inquiéter de l’hygiène alimentaire de ces boutiques sur roues. Pas de panique : les plats sont d’une extrême fraîcheur. La raison est simple : ils sont cuisinés le jour même, avec des ingrédients achetés quelques heures plus tôt sur le marché. Et le  » restaurateur  » ferme boutique pour rentrer à la maison dès qu’il a tout vendu ! Quant à la qualité des mets, elle ne fait aucun doute. La plupart sont inspirés de la cuisine de la plaine centrale, mais la capitale accueille aussi des migrants de toutes les régions de la Thaïlande. On sert aussi bien du riz venu du Nord que des mets typiques du Sud, comme du curry de poissons avec des nouilles de riz. A côté de cela, la population originaire des provinces du nord-est est également arrivée en masse, emmenant avec elle ses produits et ses spécialités. Ainsi, le pla ra – un poisson d’eau douce fermenté – est devenu un ingrédient courant à Bangkok, utilisé notamment pour composer les variantes du som tam, la fameuse salade de papaye verte.

LES QUARTIERS CLÉS

Si on peut se restaurer partout à Bangkok, les quartiers les plus fréquentés par les touristes dévoilent déjà une grande partie de l’éventail culinaire en présence. A commencer par le Chinatown local, encore appelé Yaowaraj. Celui-ci s’est développé voici plus d’un siècle en même temps que la ville elle-même, sous l’impulsion des marchands chinois contrôlant le commerce entre leur pays et la Thaïlande. Dans les menus de tous les jours, l’empreinte chinoise se goûte à travers des plats sautés au wok, des nouilles ou encore des préparations à base de canard ou de porc. Parmi les curiosités, on trouve la soupe d’intestins de poissons frits, les raviolis à la vapeur ou encore le potage aux nids d’hirondelles. A déguster à la nuit tombée, c’est-à-dire au moment où l’atmosphère du lieu est la plus fascinante.

Non loin, Banglamphu est souvent considéré comme un des épicentres touristiques de Bangkok. Au menu : de la cuisine thaïe et sino-thaïlandaise, qui fait largement l’unanimité dans la bouche. Hua lamphong, le quartier de la gare, constitue l’une des zones pionnières de la street food, et c’est sans doute là qu’on dégotte les menus les plus diversifiés. Enfin, Silom est l’inévitable quartier des affaires, où il est fortement conseillé d’aller se sustenter à l’heure du lunch…

PAR JEAN-PIERRE GABRIEL

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