Quand on est chanteur, on peut tout se permettre. Ouvrir un bar, écrire un livre et même dessiner des vêtements.

Retrouvez Frédéric Brébant chaque lundi matin, vers 9 h 45, dans l’émission  » Bonjour quand même « , de Jean-Pierre Hautier, sur la Première (RTBF radio).

La cigale, ayant chanté tout l’été, se trouva fort dépourvue quand la bise fut venue. Dieu merci, elle avait appris le stylisme chez la fourmi sa voisine.  » Pourquoi donc ne pas lancer une ligne de vêtements ? » se dit-elle en chantonnant. Et elle se mit à coudre et à vanter ses talents, histoire d’assurer ses arrières et de charmer les passants. Ses fans, émerveillés, saluèrent l’insecte un peu dingue et achetèrent, avec joie, sa nouvelle marque de fringues. La morale de cette fable ? Lorsque l’on surfe sur la vague de la célébrité, mieux vaut opter franchement pour la diversité. C’est facile, c’est pas cher et ça peut rapporter gros. Sur la planète show-biz, la tendance est d’ailleurs à l’exploitation vestimentaire de noms déjà bien installés dans le paysage médiatique. Ainsi, pour l’année 2004, pas moins de trois grandes stars de la chanson, du cinéma et du petit écran ont annoncé coup sur coup la création de leur propre ligne de vêtements : la déesse R&B Beyonce (ex-Destiny Child), l’actrice top model Milla Jovovich (ex-Jeanne d’Arc) et la pulpeuse Pamela Anderson (ex-Alerte à Malibu). Dans quelques mois, ces trois jeunes femmes au physique plutôt avantageux lanceront chacune tee-shirts, jupettes, jeans et autres sweats discrètement siglés de leurs signatures porteuses. Objectif avoué : créer les silhouettes idéales qu’elles ne trouvent pas en magasin. Objectif inavoué : se faire un maximum de tunes grâce à leur notoriété. Car le filon est évidemment lucratif et la tendance de plus en plus suivie par les chanteurs à succès. La preuve en est avec deux autres exemples récents d’artistes-stylistes : le rappeur Eminem, emblème de la toute nouvelle marque de streetwear Shady exclusivement disponible aux Etats-Unis ( www.shadyltd.com), et la sulfureuse Kylie Minogue, initiatrice de la ligne de lingerie Love Kylie lancée internationalement le 1er juin dernier ( www.kylie.com). Audacieuse, leur démarche n’en est pas pour autant novatrice. Car, avant elles, d’autres stars renommées ont en effet essuyé les plâtres de la confection improvisée. Ainsi, la bombe latino Jennifer Lopez dessine déjà, depuis deux ans, les modèles de sa propre marque de vêtements baptisée JLo ( www.shopjlo.com), visiblement inspirée par le succès de la ligne Rocawear du rappeur américain Jay-Z ( www.rocawear.com) et surtout par le triomphe vestimentaire de son ex-petit ami : l’artiste Puff Daddy, créateur de la griffe raffinée Sean John ( www.seanjohn.com) déjà nominée à plusieurs reprises par le prestigieux Council of Fashion Designers of America. Victimes du piratage sur le Net et surtout des copies illégales de CD, les chanteurs ne se contentent donc plus de vendre seulement des disques : désormais, ils diversifient leurs activités et lorgnent vers d’autres profits en proposant aux fans les produits dérivés de leur univers, qu’il soit gastronomique, littéraire ou vestimentaire. Si la quantité de bars, de boîtes et de restaurants ouverts par des stars du show-biz est déjà impressionnante, le nombre de marques de vêtements initiées par cette même tribu n’en est encore qu’à ses balbutiements. Mais la tendance est bien engagée et laisse donc augurer le meilleur… comme le pire. Car même lorsqu’ils n’ont plus rien à dire, les people adoooorent dessiner des fringues. N’est-ce pas Loana ( www.lahalle.com)?

Frédéric Brébant

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