Le vert, le jaune, l’orange, le violet et le bleu ensoleillent le vestiaire de l’hiver 07-08. Nos conseils pour adopter la tendance sans avoir à rougir.

Rien de plus compliqué que de se débarrasser d’une mauvaise réputation. Sauf peut-être dans le petit monde de la mode, où les renommées se font et se défont en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Cet hiver, donc, tous les créateurs ou presque portent aux nues les couleurs dites  » difficiles « , tirant un trait sur les a priori – souvent injustes – qu’elles traînent derrière elles. On a ainsi vu ces mal-aimées parader sans complexe chez Celine, Chloé, Louis Vuitton, Emilio Pucci, Sonia Rykiel ou Lanvin. Jusqu’à Chanel qui fait des infidélités au noir et au blanc en s’offrant une jolie incartade vers le bleu roi. Quant à John Galliano, il est tombé sous le charme d’une palette flashy, qu’il décline dans toute la collection créée à l’occasion des soixante ans de la maison Dior.

 » Quand on porte ce genre de tons, il faut pouvoir assumer, prévient Bernadette Andrianne, fondatrice de l’agence de relooking Subl’Image, à Bierset. Les couleurs vives sont souvent considérées comme vulgaires parce qu’on estime que ceux qui les portent veulent attirer le regard, quitte à provoquer. Au contraire des gris et des bruns, tons neutres qu’on a beaucoup vus les hivers précédents, elles sont très connotées.  »

Un bref regard sur les derniers défilés suffit cependant à nous faire oublier que le jaune est la couleur des traîtres ou que le vert porte malheur, et à balayer d’un revers de main les autres préjugés sur l’orange, le violet ou le bleu accusés de donner mauvaise mine.  » On ne peut jamais dire qu’une couleur ne va pas à quelqu’un, précise Joëlle Merzel, conseillère en image au sein de l’agence bruxelloise Image Lounge. Pour n’importe quelle teinte, chacun peut trouver une nuance qui lui convient : tout est une question de concordance avec la carnation « .

Se basant sur la théorie d’Itten, qui consiste à placer près du visage une étoffe argentée ou dorée et à constater laquelle est la plus flatteuse, les spécialistes de la couleur déterminent en effet deux types de profils.  » Les teints  » chauds  » opteront pour une gamme chaude, les autres, principalement les Méditerranéens à la peau matte et les Nordiques au visage très pâle, pour une palette de tons froids « , résume la jeune femme. Parmi les variantes infinies de jaune, de vert, de bleu et de violet qui prennent d’assaut le vestiaire hivernal, il suffit donc de choisir celle qui convient. Une seule exception : l’orange.  » On prétend parfois qu’il va à tout le monde, reprend Bernadette Andrianne, mais c’est faux ! D’ailleurs, en consultation, je constate que de nombreuses personnes ont une aversion spontanée pour ce ton qui ne leur aurait de toute façon pas été.  » Couleur chaude par définition, il n’est en effet adapté qu’aux teints correspondants, si on se réfère à la fameuse théorie d’Itten.

Que les inconditionnels de ce coloris très pep – et surtout très hype – se rassurent, Joëlle Merzel connaît un truc imparable pour éviter les pièges tendus par ces tons qui peuvent s’avérer ingrats :  » L’important, quand une couleur ne flatte pas le teint, est qu’elle ne soit pas en contact direct avec le visage. Un chemisier largement ouvert, une encolure bateau, un décolleté en V profond peuvent convenir, mais pas une écharpe ou un col roulé « . Reste aussi que, si la plupart des griffes se la jouent surtout monochrome, rien n’empêche, au quotidien, de miser sur une touche de noir pour tempérer la tendance. Une alternative que proposent d’ailleurs Moschino Cheap & Chic, Marni, Prada, Gucci, Elie Saab ou Giambattista Valli.

L’autre bonne nouvelle, c’est que les nuances les plus trendy des highlights de l’hiver 07-08, à savoir le jaune moutarde, le pourpre, le bleu canard, l’orange et le vert gazon sont des tons chauds.  » Or, poursuit la conseillère en image, 80 % de la population belge entre dans cette catégorie.  » Si la mode hausse le ton spécialement pour nous, on se laisse griser sans hésiter par un hiver qui s’annonce haut en couleurs !

Delphine Kindermans

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content