Ras-le-bol du mari ventru, du train-train qui fait ronron. Un roman et une bande dessinée croquent chacun dans leur style le destin d’une femme qui plaque tout. Si vous en venait l’idée.

Carl Aderhold

L’AUTEUR. Carl Aderhold est spécialiste de l’histoire et de la littérature du xviiie siècle, nous apprend son nouvel éditeur, JC Lattès. On le connaît surtout depuis 2007 et son désopilant Mort aux cons (Hachette Littératures) . Un premier roman construit autour de cette idée simple et foutrement incorrecte : puisque les cons ne sont pas réformables et nous pourrissent la vie, éradiquons-les. Il revient avec un deuxième roman, moins féroce, plus tendre, mais tout aussi drôle : Les poissons ne connaissent pas l’adultère.

LE PITCH. Valérie vient d’avoir 40 ans. Bilan : un mari ronchon, une fille d’âge ingrat, un pavillon de banlieue, un job de caissière à Prisunic. Pour son anniversaire, ses copines lui offrent un relooking. Assez radical pour faire renaître la femme qui était bien partie pour sommeiller en elle jusqu’à la tombe. Ni une, ni deux, Valérie, qui se fait désormais appeler Julia, comme la Roberts, son actrice favorite, monte dans un train au hasard, direction Toulouse. Au fil du trajet, notre Cendrillon des rails va se lier de (très) près ou de loin avec une série de passagers, prétextes à Carl Aderhold pour dresser avec finesse et drôlerie le portrait d’un médiéviste chiffe molle spécialiste des bestiaires (d’où le titre du roman), d’un universitaire arriviste, d’une respectable dame grivoise, d’un séducteur à gourmetteà. Et au final, un panorama attachant et mélancolique d’existences qui espèrent ne pas se tromper de voie.

Étienne Davodeau

L’AUTEUR. Étienne Davodeau est une des figures majeures de la bande dessinée contemporaine. Depuis L’homme qui n’aimait pas les arbres (1992), il montre, l’air de rien, le potentiel romanesque des vies de province avec un humour tendre et subtil, traversé d’une jolie fragilité. Trait à l’avenant. Pour le premier tome de Lulu Femme Nue (Futuropolis) paru en 2009 et dont voici la suite, il a remporté de nombreux prix, dont le Prix Essentiel au Festival d’Angoulême.

LE PITCH. Dans le premier tome, Lulu, la cinquantaine, trois enfants, un mari tout en survêt’ et bouée de houblon, fugue à la côte comme une adolescente  » véner’  » pour rejoindre Charles, son amant. Qu’elle finit aussi par quitter, marre de son camping et ses insupportables frères. En ouverture de ce second album, Lulu fait du stop, pas prête à rentrer à la maison. Un peu paumée, notre quinqua poursuit son errance. À deux doigts de la clochardisation, elle se lie d’amitié avec Marthe, une vieille dame adorable qui pue un peu. Contre le récit des journées de Lulu (où il ne se passe exactement rien, ou si peu, c’est là que Davodeau est fort de nous scotcher malgré tout), l’octogénaire accepte de nourrir et d’héberger cette nouvelle amie qui lui décrit la vie dehors. La touche de suspense : une des deux va mourir.

Baudouin Galler

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