Coup de pouce aux créateurs de demain, notre Weekend Fashion Award fêtera sa dixième édition, le 14 octobre prochain. A cette occasion, huit étudiants sélectionnés par Le Vif Weekend et Knack Weekend dans les écoles de mode les plus réputées feront défiler leur collection et tenteront de remporter le prix du jury. Cette semaine, présentation des deux nominés de La Cambre mode(s), à Bruxelles.

EMMANUELLE LEBAS, 24 ANS

Sa bio débute dans le sud de la Belgique. Emmanuelle Lebas grandit à Bouillon, étudie à l’Académie des beaux-arts de Vresse et puis direction Bruxelles et La Cambre mode(s) dont elle sort diplômée en juin dernier. Entre-temps, elle a remporté, en juin 2012, le Prix Codefrisko/Pure, qui récompense et encourage un étudiant de cette école, et boosté son CV avec quelques stages fructueux – chez Cathy Pill, Ann-Sofie Back et Cheap Monday, auprès d’un tailleur traditionnel – et un apprentissage axé sur la chaussure, sa préférence, en France, chez Joachim de Callataÿ et Robert Clergerie. Sa collection Femme, elle l’a appelée Statuary. Elle a fait le détour, de la garde-robe de Serena Williams en passant par la statuaire antique, pour nourrir ses inspirations. Emmanuelle Lebas a pioché dans l’histoire, les vêtements et équipements sportifs de la fin du XVIIIe siècle et du début du XIXe, leurs  » longues proportions, impropres à la pratique d’un sport. Je voulais essayer de retrouver une élégance sportive « , d’où son attention particulière au plissé, qu’on retrouve dans les tenues des athlètes.  » Ce qui m’a conduit à une autre source d’inspiration, toujours en background chez moi : l’architecture antique gréco-romaine, ses colonnes doriques et ioniques et ses piliers facettés, sa solennité.  » Ses recherches la poussent alors à travailler des silhouettes affinées avec une réminiscence du style plissé d’antan mais réinterprété en 3D,  » éclaté  » pour une autre dynamique. Le tout, dans du crêpe, pour son  » tomber lourd, opaque « . Elle joue  » avec les textures marbrées, le blanc, qui est la couleur officielle de Wimbledon et qui renforce l’effet architectural de ma collection « . Et qu’elle confronte à des tons qui  » clashent « , le bleu perse, le rouge Burgundy et le jaune néon.  » Je désirais mêler le présent et le passé, dit-elle, et créer un contraste de lignes graphiques pour briser la verticalité de l’ensemble.  »

www.emmanuellelebas.be

ANAÏS LALU, 28 ANS

Elle chemine entre art et mode depuis toujours. En 2008, Anaïs Lalu débarque en Belgique pour suivre le cursus à La Cambre mode(s), après avoir étudié les beaux-arts, à Limoges, France. La jeune créatrice, aujourd’hui fraîchement diplômée, a également accumulé les stages chez les plus grands – Balmain, J.W. Anderson et Jean Paul Gaultier – et déjà reçu trois awards – de Dior, de Hunting and Collecting et de Brussels Invest & Export pour ses silhouettes de quatrième année, en 2012. Sa collection Femme, estampillée  » cinquième année « , porte un titre qui en dit long : Des brillants dans le ciment.  » Je me suis intéressée aux jeunes filles qui rêvent de gym, de patinage artistique, de pom-pom girl, et qui tentent de mettre un peu de glamour dans un milieu austère, limite glauque. Mon vestiaire a donc plusieurs influences : celui basique des ados du début des années 90 – pantalon, minijupe, sweat et pull camionneur – auquel se rajoute l’ennoblissement, le côté shiny de tous ces costumes  » glamour  » portés par les patineuses, notamment. Je voulais que ce mélange tende vers la couture, mais version tapis rouge.  » Anaïs Lalu marie les décalages, avec une certaine légèreté. La broderie vient enrichir ses matières luxueuses, les couleurs sont à la fête. Aperçu de cet univers, avec ses mots, comme un poème à murmurer :  » Il y régnait une ambiance contrastée. Le sol froid du vestiaire en hiver. Stand grillades / versus / Démon de Cacharel spray 50 ml. La panne de velours Stretch émeraude. Chipie / Chevignon / Cimarron – les tartans nonante. Les robes de cocktails des séries américaines / une vie sans cocktail… Des brillants dans le ciment. Le jour où les justaucorps à goutte sont arrivés… Surya Bonaly sur la glace. Le socle blanc sur lequel elle repose, des chaussures de pureté. La parenthèse pailletée. Le défilé Yves Saint Laurent pour la coupe du monde 98. La gamine est maquillée. La montées des marches / quelles qu’elles soient.  »

PAR ANNE-FRANÇOISE MOYSON

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