Barbara Witkowska Journaliste

Et de trois ! Après Shiseido Zen Noir sorti en 1964, suivi en 2000 de Zen Blanc, voici Zen Or. Cette admirable composition autour de la rose bleue et du patchouli interprète une facette méconnue du zen, celle de la joie intérieure et de l’allégresse.

Le flacon. Carré et massif, il étincelle de vibrations lumineuses et dorées.  » L’or est très ancré dans la culture et dans la tradition japonaises, explique le designer Taisuké Kikuchi. Cela dit, chez nous, il n’est pas synonyme de richesse, mais de joie profonde. Cette joie succède à la paix et à la sérénité, ressenties après la méditation. Il s’agit d’un aspect du zen peu connu en Occident.  » Pour exprimer cette allégresse, accompagnée du sentiment de liberté et d’énergie, le designer a associé différentes textures et surfaces. Le verre, le métal, l’aluminium, le plastique et les nacres génèrent des jeux de lumière subtils et nuancés, évoluant de la matité légèrement satinée jusqu’à la brillance la plus extrême.  » Mon objectif consistait à mettre en scène la lumière, note Taisuké Kikuchi. La forme était secondaire, d’où ce parti pris d’un simple cube, sobre et épuré.  »

La fragrance. Comment traduire l’idée du zen joyeux à travers une senteur ? Le parfumeur Michel Almairac a eu l’idée de réactualiser la rose bleue. Créée par un horticulteur français dans les années 1980, exhalant une odeur plus fraîche et plus citronnée qu’une rose classique, elle n’avait pas été produite à grande échelle, mais sa formule avait été sauvegardée. Le parfumeur Michel Almairac l’a sublimée et l’a associée à un patchouli contemporain, légèrement épicé et plus boisé. La fleur de lotus et la rose de Chine ajoutent à ce duo une touche japonisante. Le sillage ? Il est léger mais tenace, frais, enveloppant et sensuel. En un mot, euphorisant !

La communication. Pour illustrer la fragrance, Jean-Paul Goude a imaginé la libération du zen à travers une allégorie. Libérée, la  » femme ruban  » est rechargée d’énergie positive. Elle évolue joyeusement dans l’espace et vit pleinement. D’un esthétisme aigu, l’image est épurée à l’extrême et très moderne. Le créateur n’a pas résisté à l’envie de faire un clin d’£il au Japon traditionnel, en maquillant le front du mannequin de deux points noirs. L’idée est empruntée à un film du Japonais Kenji Mizoguchi (1898 – 1956) qui raconte une histoire ancienne de son pays, baignée dans un monde mystique et mystérieux.

Barbara Witkowska

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