Décès de Dani, égérie du Paris des sixties et seventies

© Getty Images

Voix envoûtante, physique androgyne, icône des nuits parisiennes revenue en grâce en 2001 avec la chanson « Comme un boomerang » en duo avec Etienne Daho, la chanteuse française Dani est décédée à 77 ans.

L’artiste est décédée des « suites d’un malaise » dans la région de Tours (centre) où elle résidait, a-t-on appris de même source. Elle venait de finir la tournée de son dernier album « Horizons Dorés » et elle achevait déjà la préparation d’un nouvel album.

Dani avait choisi d’appeler ce nouveau disque Attention Départ. « Nous étions prévenus, elle avait juste oublié de nous dire qu’il serait imminent », a écrit dans un message Facebook son entourage professionnel. 

« Rien n’était plus important pour elle que créer, chanter, être entourée de ceux qu’elle aime », peut-on encore lire. « Si Dani a inspiré tant d’artistes – photographes, cinéastes, paroliers, compositeurs, metteurs en scène – c’est qu’elle était un souffle de vie puissant, une nature entière, débordante d’amour et d’énergie », ajoute encore son management. 

Dani et Michel Polnareff

« C’est un vrai personnage, elle a une vraie épaisseur, chez elle pas d’afféterie, elle ne joue pas un rôle, il y a un vrai désir de sculpter une trajectoire d’artiste », décrivait à l’AFP en 2020 Bertrand Dicale, spécialiste de la chanson française. 

« Comme une prémonition. Je n’y voyais qu’un nouveau chapitre », a écrit dans son hommage sur Instagram Etienne Daho, qui confie lui avoir parlé lundi soir.  « Toi l’inclassable, libre, si jeune (…) tu as tout fait avec l’élégance des dilettantes », salue encore le chanteur. Avant de conclure « Si rock, mais toi pour de vrai ». 

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Chemin chaotique

Même si, comme elle le disait il y a deux ans à l’AFP de sa voix aux délicates aspérités: « ce n’est pas toujours facile de prendre des chemins pas comme les autres ». « C’est très chaotique, mais avec des belles rencontres ».

Dani fut la reine du « Paris by night » des années 70, aux commandes alors de L’Aventure, night-club branché, version française du mythique Studio 54 de New York. Son mode de vie sans carcan était résumé dans sa chanson La vie à 25 ans (Y’a pas de d’mal à se faire du bien) ».

François Truffaut la choisit pour le rôle de Liliane dans La Nuit américaine, mise en abyme sur le monde du cinéma, Oscar 1974 du meilleur film étranger.

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Elle tourna aussi avec Roger Vadim, Claude Chabrol, Georges Lautner ou encore récemment Olivier Marchal. 

En 1987, l’ex-égérie yéyé avait raconté sa descente aux enfers dans « Drogue la galère ».

Boudée par les maisons de disques à cause de sa fréquentation des paradis artificiels elle était revenue sur le devant de la scène grâce à Etienne Daho en 2001. Ce dernier lui avait proposé de chanter en duo Comme un boomerang, titre composé pour elle par Serge Gainsbourg mais recalé pour l’Eurovision et oublié. Un grand succès, alors qu’elle n’y croyait pas au départ. 

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« Etienne Daho m’avait dit « Si tu veux t’en sortir, il faut rechanter ». Je lui avais répondu « t’es malade ou quoi »+ (rires) ».

Depuis, elle avait retrouvé un statut d’icône, qui l’embarrassait. « Il y a un côté figé alors que j’ai l’impression d’être dans le mouvement », confiait-elle à l’AFP en 2020.

Elle préférait parler d’un « parcours atypique » – mannequin, chanteuse, actrice, meneuse de revue, fleuriste… « Est-ce qu’on m’a choisie ou est-ce que c’est moi qui ai choisi ? Va savoir ! », s’interrogeait Dani dans son autobiographie La nuit ne dure pas

Tout commença pour elle quand elle quitta Perpignan (sud-ouest) pour Paris en 1963, à 19 ans. 

« A mes débuts, j’étais dans l’inconscience totale. Espérant poser pour des photos de mode, j’ai frappé à la porte de Jours de France, le seul magazine qu’on lisait à Perpignan avec Elle« , confiait-elle à l’AFP en 2016. La semaine suivante, elle était en couverture.

 Elle posera au cours de sa carrière devant les objectifs de Helmut Newton ou encore Jean-Baptiste Mondino, entre autres.

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