Elizabeth II, reine, mais aussi mère de famille, non dispensée de soucis

La reine Elizabeth II et le prince Philip entourés par le prince Charles, le prince Edward, la princesse Anne et le prince Andrew, le 18 novembre 2007, à Clarence House, à Londres. © Belga

Etre mère n’est jamais facile. Etre reine et mère ne l’est pas forcément plus, et Elizabeth II a eu son lot de soucis avec ses enfants jusqu’à la fin de sa vie.

Son fils Andrew, réputé son préféré, a assombri ses dernières années, accusé à New York d’agression sexuelle sur une mineure dans le cadre de son amitié trouble avec le millionaire décédé Jeffrey Epstein. Il a payé des millions à son accusatrice Virginia Giuffre dans le cadre d’un accord financier amiable pour éviter le procès. Déchu de ses titres militaires et patronnages, il est devenu un paria au sein de la famille royale.

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Avec son fils aîné Charles qui lui succède après avoir passé sa vie à attendre, les relations ont souvent été compliquées. 

ELizabeth avait 22 ans à sa naissance, et 24 ans pour la princesse Anne. 

A l’époque elle n’est que princesse, héritière de la Couronne, mais elle part parfois des mois rejoindre son époux Philip, officier de marine stationné à Malte, ou pour des tournées à l’étranger. Charles et Anne restent avec leurs nourrices et gouvernantes, comme l’avait vécu Elizabeth enfant.

La nourrice de Charles était « très autoritaire », explique à l’AFP Penny Junor, experte de la monarchie. « La princesse était jeune, la nourrice a pris le dessus ». Elizabeth « attendait que la nourrice lui apporte Charles une demi-heure à l’heure du thé ».

Pour cette experte, « aucun doute » que la reine, très occupée par ses fonctions, aimait sa famille. Mais « elle n’était pas très démonstrative ».

Sur des photos et vidéos familiales anciennes, on voit Elizabeth souriante posant avec Charles dans son landau, ou en famille, agitant un hochet devant le prince Andrew, né quand Charles avait 11 ans. Mais la tendresse ne s’affiche pas.

Quand le petit Charles, 5 ans, rejoint ses parents de retour d’une tournée de plusieurs mois dans le Commonwealth, la reine lui tend la main.

« Elle était plus détachée qu’indifférente » dira plus tard le prince de Galles dans une biographie autorisée.

« S’il avait été un cheval ou un chien, ils auraient été beaucoup plus proches », dit Penny Junor à propos de Charles, enfant sensible et gauche, et de sa mère, qui adorait les chevaux et les corgis. 

La princesse Anne, écuyère émérite et personnalité extravertie, a cette passion commune avec Elizabeth II, qui les rapprochera à l’adolescence.

Le protocole n’aide pas: enfants et petits-enfants doivent faire la révérence devant la reine.

La relation avec Charles est d’autant plus compliquée qu’il est l’héritier du trône. Son destin dépend du décès de sa mère. « Il a toujours adoré sa mère, il l’a placée sur un piédestal. Mais ce n’est pas une relation mère-fils, plutôt une relation monarque-sujet », relève Penny Junor.

Avec ses deux plus jeunes fils, Andrew et Edward, nés quand elle avait 33 et 37 ans, la reine aura une relation plus détendue, se mettant même en retrait de ses obligations pendant quelques mois après leur naissance.

Annus horribilis

Les quatre enfants seront envoyés très jeunes en internat.

En 1992, trois d’entre eux se séparent de leur conjoint : Anne divorce de Mark Phillips, Charles se sépare de Diana après un mariage désastreux, et Andrew se sépare de Sarah Ferguson. Une « annus horribilis » dira la reine.

Pendant des années, elle refuse l’idée du remariage de Charles avec Camilla, son amour et sa maîtresse de longue date. Elle ne viendra pas à leur mariage civil en 2005 mais organisera une réception au château de Windsor.

« Je ne crois pas qu’il y ait le moindre élément qui suggère qu’elle ne se souciait pas de nous », dira de sa mère la princesse Anne dans un documentaire de la BBC.

La reine a aussi du composer dans les derniers mois avec la menace d’un livre confidence par son petit-fils Harry, qui a abandonné toute obligation royale et refait sa vie en Californie avec sa femme américaine Meghan Markle. Le couple avait déjà déballé ses rancoeurs en 2021 contre la famille royale dans une interview à la télévision américaine, laissant entendre notamment qu’elle était raciste.

Prévue dans les mois qui viennent, la sortie de ce livre pose queston après le décès de la souveraine.

Huit fois grand-mère et douze fois arrière-grand-mère, elle aimait les repas en famille, les fêtes de Noël dans sa résidence de Sandrigham.

Son petit fils William dont elle était proche, lui a rendu un hommage appuyé dans la préface d’une biographie, saluant sa  » gentillesse et son sens de l’humour », son « amour de la famille » et « une vie de service du public » qui lui a servi de « modèle ».

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