Question à l’experte: quelles applications de suivi de cycle menstruel privilégier ?

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Caroline Lallemand
Caroline Lallemand Journaliste

Gaëlle Baldassari est spécialisée en cycle menstruel. Elle a créé « kiffe ton cycle », un livre et une formation dédiés. Celle qui s’autoproclame « hackeuse de cycle menstruel » nous donne son avis sur les applications de suivi de cycle.

Il existe de nombreuses applications téléchargeable gratuites ou payantes sur smartphones qui permettent de suivre son cycle menstruel (Clue, Flo, Glow, My Cycle Period, Moonly, …), pour une visée contraceptive ou, à l’inverse, pour tomber enceinte. L’objectif: aider les femmes à mieux comprendre leur cycle, mais également leur corps.

La plus téléchargée de ces applications de la « femtech », ces nouvelles technologies au service de la santé féminine, est celle de la start-up berlinoise Clue. On peut y noter tous les symptômes observés tout au long de son cycle: peau grasse, colère, déprime, envie de communiquer ou à l’inverse de rester chez soi, libido en berne ou en hausse, …

« Le gros inconvénient de Clue, c’est qu’elle ne présente pas une vue d’ensemble de ce qu’on a noté tout au long de son cycle » , explique Gaëlle Baldassari. Un autre bémol c’est que Clue prédit l’hypothèse d’une zone d’ovulation sur la moyenne des cycles précédents. C’est d’ailleurs le cas pour la plupart des app’.

« C’est aberrant de faire cela », selon l’experte. « Aucun de nos cycles n’est une moyenne. Le cycle d’une femme se renouvelle chaque mois et est différent à chaque fois ». La moyenne de la zone fertile est donc fausse si l’on suit ce type d’app’. Toute la partie prédictive des applications est donc à prendre avec des pincettes. Pour la spécialiste, l’intérêt de Clue est avant toute chose de pouvoir noter les durées de ses cycles.

CLUE
CLUE© PG

Symptothermie

Gaëlle Baldassari évoque aussi les applications liées à la symptothermie, qui permettent de noter la température basale – la température la plus faible du corps qui varie en fonction du cycle – et de noter l’état de la glaire cervicale. Ce sont les pertes formées au niveau du col de l’utérus qui descendent dans le vagin (et dans la foulée dans la petite culotte).

Il n’y a aucune prédiction mais en fonction des différentes informations enregistrées, l’app’ prédit si l’ovulation a eu lieu ou pas et définit la zone fertile. « Le gros avantage, c’est d’observer la réalité de son cycle. On n’est pas ici dans une zone prédictive car on observe concrètement ce qu’il se passe dans son corps. L’inconvénient c’est que c’est un peu fastidieux de devoir enregistrer toutes ces informations au quotidien. »

Fleur de cycle

Pour Gaëlle, il n’y a pas d’applications parfaites mais on peut compiler plusieurs outils. Elle utilise pour sa part plusieurs app’ combinées ainsi qu’une « fleur de cycle ». Il s’agit d’un mandala, une roue avec autant de sections que de jour dans son cycle. Chaque jour, on note l’état d’esprit de sa journée, avec des émoticônes ou en écrivant simplement des adjectifs, comme « patiente », « dispersée mais efficace », « irritable »,… on y ajoute aussi des inconforts physiques (migraine, ballonements,… ) , l’état de son sommeil, son alimentation,… « A chacune de trouver la solution qui lui convient le mieux au final« , conclut la « hackeuse de cycle ».

Gaëlle Baldassari a créé Kiffe ton cycle un programme en ligne et un livre (éd. Larousse 2019). Elle est la fondatrice de l’Institut de Formation du Cycle Menstruel et du Sommet du Cycle Menstruel. Du 7 au 13 mars aura lieu le Sommet de la Contraception.

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