Doit-on désormais désigner Dieu par iel?

Délivrez-nous du mâle ? En Norvège, où le pronom non genré « hen » (« iel ») vient de faire son entrée dans le dictionnaire, une théologienne a appelé jeudi l’Eglise à aller plus loin en l’employant pour désigner Dieu.

« J’utilise tous ces arguments théologiques qui ont toujours dit que Dieu est au-delà de l’humain, que Dieu est au-delà du masculin et du féminin« , a déclaré à l’AFP Jorunn Økland, professeure en études de genre et en théologie à l’université d’Oslo.

Etre contre sa proposition « serait être en désaccord avec ce qu’il s’est dit par le passé », plaide la théologienne, qui veut mettre à bas la vieille habitude de donner un genre – très souvent masculin – à Dieu.

« Mon but c’est que ce soit discuté, car ce changement dans les dictionnaires de norvégien a ouvert cette possibilité ».

D’abord officiellement intégré en 2015 par l’Académie suédoise, le pronom neutre « hen » s’est ensuite progressivement répandu chez les voisins scandinaves. Si son utilisation reste encore inégale et a suscité des débats de société, le pronom neutre y gagne cependant du terrain.

Le mois dernier, il a officiellement été intégré aux deux langues officielles de la Norvège, le nynorsk et le bokmål. 

« Je me suis dit que maintenant que ce terme faisait officiellement partie de la langue norvégienne au plus haut niveau, on pouvait commencer à l’utiliser en dehors des études de genre et dans un contexte plus général », soutient Jorunn Økland.

« Si l’on pouvait penser à quelque chose qui aille au-delà de l’humain, qui pourrait être un modèle pour quelque chose de plus inclusif, ce serait une source d’inspiration pour beaucoup de gens, pas seulement pour l’Eglise », affirme-t-elle. 

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