Des poussettes aux berceaux, les accessoires pour bébé de luxe sont en vogue

Selon les calculs récents d’AG, avoir un enfant coûterait en moyenne 800 euros par mois. Un budget conséquent qui pourrait bientôt être en dessous de la réalité, car les accessoires pour bébé de luxe n’en finissent pas de gagner en popularité.
L’Elvie Rise, un transat automatisé qui se transforme en couffin, a été dévoilé en janvier lors du Consumer Electronics Show de Las Vegas. L’appareil, qui coûte 800 euros, a été épuisé avant même sa sortie officielle. Les parents qui n’ont pas pu se le procurer peuvent opter pour un SNOO, un berceau concurrent qui berce son occupant pour qu’il dorme toute la nuit tout en émettant des bruits blancs, et qui coûte environ 1.700 euros.
Et ces berceaux intelligents ne sont qu’un exemple du nombre croissant d’articles de puériculture haut de gamme pour lesquels les parents font des folies.
Les fashionistas attachent leur progéniture à leur poitrine avec le porte-bébés d’Artipoppe, une marque néerlandaise, qui coûte 420 euros. Son propriétaire, Bugaboo, fabrique des poussettes élégantes qui peuvent être pliées d’une seule main. Les odeurs indésirables des nourrissons peuvent quant à elles désormais être masquées par le parfum pour bébé sans alcool de Dior, lancé en 2023.
Comment expliquer cette expansion des accessoires pour bébé de luxe ?
L’un des facteurs est la démographie. Dans les pays riches, les gens ont des enfants plus tard dans leur vie, lorsqu’ils ont plus d’argent à dépenser. Aux États-Unis, les femmes qui accouchent pour la première fois ont aujourd’hui 27,4 ans en moyenne, contre près de 25 ans en 2000.
Les gens ont également moins d’enfants et ont donc plus d’argent à dépenser pour chacun d’entre eux. Aujourd’hui, l’Américaine moyenne devrait avoir 1,7 enfant au cours de sa vie, contre un taux de fécondité de 2,1 en 2000.
Le business juteux des accessoires pour bébé
Dans la proportion croissante de ménages où le père et la mère travaillent tous les deux, le temps est compté et les produits qui facilitent un tant soit peu l’éducation des enfants peuvent être une aubaine. C’est ce qui explique en partie l’essor de la baby tech.
La startup à l’origine de l’Elvie Rise propose également une gamme de tire-laits portables contrôlés par un smartphone. Il y a aussi le Nucu pad, un moniteur pour bébé développé avec le soutien des fabricants de la bague Oura, une smart bague pour adultes.
Il permet aux parents d’enregistrer les battements de leur cœur et de les transmettre à leur bébé dans son berceau, imitant ainsi la sensation d’être pris dans les bras.
Les nouveaux parents recherchent non seulement des biens, mais aussi des services. Sur Babylist, une suggestion de liste de cadeaux destinée aux futurs parents, la catégorie « aide et services », qui comprend le baby-sitting et la livraison de repas préparés à la maison, est l’une de celles qui connaissent la plus forte croissance.
Lisa Meakin, infirmière de nuit et formatrice en sommeil basée à Londres, qui facture entre 280 et 350 livres sterling (347-434 euros) par nuit, selon la tâche à accomplir, est rarement à court de travail. Mme Meakin explique cela par le fait que les nouveaux parents sont aujourd’hui moins susceptibles de vivre près de leur famille, qui pourrait leur prêter main-forte.
« Les gens n’ont plus ce réseau de soutien », dit-elle.
« Vous n’en utiliserez pas la moitié »
L’internet est un autre facteur qui fait grimper la demande. L’éducation des enfants a toujours été une source d’anxiété, mais avec l’essor des réseaux sociaux, les mamans et les papas sont plus inquiets que jamais, à la fois de rester au niveau de leurs pairs et aussi de bien faire avec leur enfant.
Selon une enquête menée par Mumsnet, un forum en ligne, la moitié des parents d’enfants de moins de trois ans suivent des blogueurs spécialisés dans l’éducation des enfants ou des personnes influentes sur les médias sociaux. Annabel Karmel, auteur de livres sur la nutrition des bébés et des enfants, estime que la pléthore d’informations disponibles en ligne n’est pas toujours utile. «
Vous avez tous ces influenceurs et ils vous donnent tous des conseils différents », dit-elle.
Et grâce à la publicité numérique ciblée, les femmes se voient proposer du matériel de puériculture coûteux presque dès qu’elles découvrent qu’elles sont enceintes.
Bien sûr, tous les parents ne peuvent pas se permettre de faire des folies, et certains résistent à l’envie de le faire. Babylist permet aux nouveaux parents d’indiquer qu’ils sont « ouverts aux articles d’occasion » ; les vêtements de bébé usagés sont, après tout, plus doux. Sur Mumsnet, une future maman a récemment partagé la liste des gadgets et vêtements qu’elle avait achetés avant l’accouchement, en déplorant leur coût.
« Les nouveaux parents sont le rêve d’un service de marketing », a répondu une mère. Une autre lui a répondu : « Vous n’utiliserez pas la moitié de ce que vous avez acheté ».
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