Comment gérer un enfant adulte qui s’isole à la maison et plombe l’ambiance familiale
La boîte mail du psychothérapeute Willem Beckers est bourrée d’histoires poignantes de parents coincés à domicile avec des enfants adultes mais incapables de prendre soin d’eux-mêmes. Des jeunes dont les difficultés psychologiques, la violence physique ou l’isolement extrême rendent la cohabitation avec leurs parents insupportable et « c’est plus fréquent qu’on ne le pense ».
Le 31 décembre 2023, juste avant que le psychothérapeute anversois Willem Beckers (41 ans) ne célèbre le passage à la nouvelle année, un courriel est arrivé dans sa boîte mail. Une missive électronique dont le timing, pile avant un cap symboliquement important, est tout sauf anodin. Son auteure? Une maman de trois enfants, dont la fille aînée n’a pas fini ses études et habite à la maison depuis un moment sans avoir entrepris la moindre démarche pour voler de ses propres ailes, comme chercher un travail par exemple. Depuis la pandémie de Covid, elle participe de moins en moins à la vie sociale de la famille, s’isole dans sa chambre et a même refusé d’assister à l’anniversaire surprise organisé pour les 60 ans de son père.
Pire encore: pendant un an, les parents n’ont pas vu physiquement leur enfant. Ils ne savaient pas si elle avait lu les notes qu’ils avaient glissées sous la porte de sa chambre. Elle se déplaçait dans la maison lorsqu’ils allaient travailler ou étaient couchés, et ils déposaient de la nourriture sur le pas de sa porte en espéraient la voir une fois qu’elle aurait besoin d’aller aux toilettes. En vain.
Sa mère écrit que pendant longtemps, elle et son mari avaient tout fait par souci pour leur fille : lui donner à manger, lui faire faire sa lessive et son repassage. Lorsqu’ils lui ont fait savoir récemment qu’ils voulaient mettre des limites à tout cela, le silence régnait toujours de l’autre côté de la porte. Ses parents étaient désemparés et avaient déjà cherché de l’aide de différentes manières. Mais leur enfant était devenue une ombre. Et eux, des ombres d’eux-mêmes.
Toujours durant ces mêmes vacances de Noël, Willem Beckers a reçu trois autres mails similaires de la part d’autres parents désemparés qui vivent également avec des enfants (jeunes) adultes qui se sont complètement coupés de la vie de tous les jours. Les parents ne peuvent plus avoir le moindre accès à leur enfant. Ils s’inquiètent de la possibilité d’alimenter le risque de suicide, l’escalade des tensions familiales ou encore la violence. Tous pensent qu’ils sont seuls dans leur situation tragique et ubuesque, mais, selon Willem Beckers, c’est tout sauf vrai : « Il s’agit d’histoires tenues secrètes mais tout sauf exceptionnelles. Il existe de nombreux foyers où des drames silencieux se déroulent derrière les rideaux ».
Des jeunes adultes en perte de repère
S’ils finissent par s’adresser à Willem Beckers, c’est parce qu’en tant que psychothérapeute systémique, il s’est spécialisé depuis une dizaine d’années dans l’aide aux parents qui vivent une situation d’enfermement. L’élément central de son approche n’est pas le bien-être de l’enfant, mais celui des parents, ce qui lui confère une position unique dans le paysage de la consultation.
Depuis son bureau de l’Interaction Academy à Anvers, il estime qu’il est important de sensibiliser les gens à ces questions. Il le fait lui-même par le biais de publications, d’ateliers et de conférences, entre autres. « Le tabou et la honte qui entourent ces problèmes complexes sont en effet très élevés chez les parents. Pourtant, ces situations sont plus fréquentes qu’on ne le pense. Le problème est qu’en Belgique, une personne majeure est aidée si elle en fait la demande. Ce n’est pas le cas dans ces histoires. Ces jeunes refusent l’aide et les parents sont souvent oubliés dans l’assistance traditionnelle » regrette-t-il.
Et bien qu’il soit très motivé pour parler du sujet, Beckers éprouve également une forme de réticence. Il sait en effet que cela ne fera qu’augmenter le nombre de courriers électroniques qu’il recevra, et pour pouvoir aider toutes ces familles, il faut davantage de soutien aux travailleurs sociaux et une organisation plus structurelle des soins nécessaires.
Commençons par les jeunes adultes. Y a-t-il une explication à leur comportement extrême ?
Willem Beckers : « Non, et c’est là que vous touchez un point sensible. Il est impossible d’expliquer un comportement aussi complexe. La cause est toujours une accumulation de facteurs. La vie peut présenter certaines difficultés, comme un problème d’anxiété grave, un trouble alimentaire, un diagnostic d’autisme, une scolarité difficile, des attentes élevées de la part de la société, etc. Mais toutes les personnes qui rencontrent des obstacles dans la vie ne se retrouvent pas dans une situation aussi catastrophique ».
« Ce que je vois dans toutes ces histoires, c’est que, pour une raison ou une autre, la vie ne convient pas à ces jeunes adultes en détresse. Les facteurs récurrents sont les difficultés mentales, parfois associées à une dépendance. Les contacts avec les amis ou la famille sont quasiment inexistants et le rythme biologique est souvent perturbé. Leur bien-être est mis à rude épreuve. Lorsque je parle à leurs parents, leur isolement dure souvent depuis plusieurs années ».
Y a-t-il quelque chose que les parents puissent faire pour éviter de telles situations ?
« Il serait utile de pouvoir dire que je vois des parents dans la phase neuf du problème et dans la phase deux, ils auraient dû faire ceci et cela pour inverser la tendance. Mais ce n’est pas le cas. Ce que je peux dire, c’est qu’il est important que le hasard puisse faire suffisamment son travail dans la vie d’une personne. Je définis le hasard comme toutes les circonstances de la vie d’une personne qui génèrent des opportunités. On ne sait pas à l’avance quelles opportunités on aura, mais on ne peut les rencontrer qu’en vivant pleinement. Pour cela, il faut qu’il y ait de la variété et du mouvement dans nos journées. Les parents ne peuvent pas créer cela pour leurs enfants adultes ».
Pouvez-vous citer un exemple où le hasard a eu un effet bénéfique sur l’une des familles que vous conseilliez déjà ?
« Il y a quelque temps, j’ai travaillé avec un couple dont le fils menait une existence solitaire dans sa chambre. On peut dire qu’il avait raté le coche par rapport à ses camarades en raison d’une série de circonstances regrettables, et il n’a pas trouvé tout de suite d’autres moyens de se réinsérer dans la vie de tous les jours. Il s’est donc enfermé, mais c’est aussi comme cela que l’on perd un contexte qui génère des variations. Ses biorythmes ont été perturbés. Il s’est senti plus seul. Son bien-être s’est détérioré.
Un jour, alors qu’il suivait la retransmission en direct d’un concert sur internet, il a commencé à discuter avec une jeune femme intéressée par le même groupe. Le courant est passé et ils ont voulu se rencontrer. Le déclic a été encore plus fort et une relation s’est développée. Au bout d’un certain temps, ils ont commencé à envisager de vivre ensemble. Mais pour pouvoir louer une maison, il faut avoir des revenus. C’est ce qui a finalement poussé le jeune homme à chercher un emploi. En quelques mois, la situation problématique a été résolue.
Les jeunes qui se coupent du monde n’ont que peu ou pas de chances de s’en sortir. Ni dans les amitiés, ni dans les relations, ni dans le travail, ni dans les loisirs. Ils n’ont donc plus d’amortisseurs pour contrebalancer leurs problèmes ».
Vous considérez les parents non pas comme un outil pour résoudre les problèmes de leur enfant, mais comme des clients qui ont le droit d’explorer leurs propres besoins dans le cadre d’une thérapie. Pourquoi ?
« Les parents auxquels je m’adresse ont déjà beaucoup essayé de sortir de l’impasse, que ce soit en discutant avec des médecins généralistes, le RSA, des médiateurs ou des psychiatres. Mais la question est toujours de savoir ce qu’il faut faire de leur enfant. Quand je dis qu’il faut laisser la vie faire son travail, c’est la même chose pour les parents.
Lorsque j’ai commencé à travailler sur ces questions il y a dix ans en tant que travailleur social, j’étais évidemment préoccupé par le bien-être de ces jeunes, mais aussi par celui des parents, qui subissent une pression énorme et vivent dans la honte. Le drame de ces histoires est souvent que plus elles durent, plus les parents sont perçus comme des incapables par leur entourage. Alors qu’il est tout à fait faux de penser que la cause ou la solution de problèmes aussi complexes se trouve chez les parents. C’est pourtant ce que nous pensons souvent.
J’ai moi-même trois enfants et lorsqu’on me dit, lors d’un contact avec les parents, que l’un d’entre eux a un comportement exemplaire, j’ai tendance à penser que c’est grâce à moi et à l’éducation que je leur donne. Alors qu’il y a tellement plus de facteurs en jeu : le tempérament de votre enfant, l’interaction avec ses pairs, ce qui se passe dans la cour de récréation, le cerveau avec lequel votre enfant est né… Et surtout : une bonne dose de bonheur. Nous avons parfois du mal à l’accepter : tout le monde ne naît pas avec la même chance. C’est la grande tragédie de la vie ».
Est-ce un grand réconfort pour les parents d’entendre que ce n’est pas de leur faute ?
« Oui, et pourtant, c’est le cas. Il est terriblement difficile pour les personnes qui vivent une telle situation d’en parler avec des amis ou des collègues. Très souvent, l’entourage réagit de manière très simpliste avec des commentaires du type : « Avec moi, cette histoire de Tanguy serait terminée depuis longtemps. » Il est presque impossible d’avouer pendant un lunch au bureau que votre fils s’enferme dans sa chambre avec une pipe à haschisch et une bouteille d’eau en plastique remplie aux trois quarts d’urine. Comment dire à son entourage que l’on n’a pas vu son enfant, qui vit sous son toit, depuis un an ? Ou que votre fils ne sort de sa chambre que la nuit et qu’il fait ensuite du sport dans la cave, tandis que vous passez rapidement une serpillière dans sa chambre en pleine nuit ?
L’autre jour, je parlais à une mère qui s’est mise à pleurer abondamment parce qu’elle était tellement soulagée de pouvoir enfin en parler. Cette femme était coincée avec une histoire qu’elle ne pouvait pas raconter au monde extérieur. C’était la première fois en cinq ans que quelqu’un lui donnait une chance de parler de la situation insensée dans laquelle elle s’était retrouvée ».
Comment abordez-vous le suivi des personnes qui font appel à vous ?
« Je les considère comme des personnes qui remplissent bien d’autres rôles que celui de parent, mais que les circonstances ont réduites à un seul aspect de leur vie : celui de parent d’un enfant adulte qui refuse de prendre soin de lui. Ces personnes n’organisent plus de vacances, n’invitent plus de personnes chez elles, n’osent plus aborder d’autres sujets avec leur enfant. Tout cela par crainte que la situation n’empire encore. Ce désespoir, cet enfermement dans sa propre maison, ce silence assourdissant, cette atmosphère se reflète dans toutes les conversations.
À chaque nouvelle demande d’aide, je me demande comment je vais bien pouvoir gérer cette situation complexe. Heureusement, je ne travaille pas seul. Je peux faire appel à des collègues et à toutes sortes d’agences avec lesquelles l’Interaction Academy travaille. Je consulte les policiers de quartier, les médecins généralistes, les services sociaux, les autres membres de la famille… Je m’adapte toujours aux besoins de mes patients.
En prime, j’enfile mes bottes métaphoriques et je me tiens dans la boue avec les parents. Lors de ces premières conversations, ils ont souvent l’impression de parler de manière très chaotique. C’est normal. Ils se retrouvent également dans un enchevêtrement de situations. Ces conversations durent de nombreuses heures. Mais l’objectif est de leur donner l’occasion de se remettre à l’oeuvre sur des questions de vie importantes sur lesquelles ils ne peuvent plus se concentrer. Dans quoi me suis-je fourré ? Qu’est-ce que je veux faire de ma vie ? Quelles sont les limites de mon rôle de parent ? Comment donner un sens à cette histoire ? »
Quels sont les aspects de l’histoire des parents qui attirent le plus votre attention au cours de ces conversations ?
« J’écoute attentivement ce qui les préoccupe, ce qu’elles ont déjà essayé. Il y a beaucoup de scènes qui semblent complètement absurdes pour le monde extérieur, mais qui sont devenues normales pour une telle famille. Par exemple, dans l’une d’elles, le fils de 30 ans ne mangeait que du jambon de la marque Meesterlyck et du fromage de Hollande-Septentrionale. Ses parents avaient toujours cela dans le réfrigérateur pour lui. Ce genre d’information me fait dresser les oreilles. Mais je ne dirai jamais : « Madame, arrêtez ça, c’est complètement ridicule ». Si vous parlez à une centaine de familles, toutes auront ou feront quelque chose qui semblera très étrange aux autres ».
Osciller entre l’apaisement et le risque
Comment démêler l’écheveau de la peur et de la honte dans lequel les parents sont coincés ?
« Je les aide à adopter une vue d’ensemble. Comment cela se passe-t-il entre le père et son employeur ? Entre le père et son propre frère ? Quelle était la dynamique entre le fils et ses amis ? Entre la mère et ses autres enfants ? Tous ces facteurs s’influencent mutuellement, au premier plan ou à l’arrière-plan, et j’essaie d’en faire prendre conscience aux parents, afin qu’ils puissent à nouveau voir eux-mêmes dans quel domaine ils peuvent agir.
Je pose beaucoup de questions, par exemple : comment regardez-vous votre enfant ? Comment pensez-vous que votre enfant pense que vous le regardez ? Qui d’autre remarque votre situation ? Comment pourriez-vous interagir avec votre fils d’une manière qui corresponde davantage à la façon dont vous voulez le voir, plutôt qu’à la façon dont vous pensez qu’il se sent vu ? J’essaie de provoquer de petits glissements de terrain dans des problèmes dans lesquels les parents sont coincés depuis des années ».
Les parents ne peuvent pas prédire l’effet de certains changements mis en place, alors comment les soutenir dans cette démarche ?
« J’oscille constamment avec eux entre l’apaisement et le risque. J’essaie de me rapprocher du point de vue des parents, par exemple en ce qui concerne le risque de suicide de leur enfant, et de la façon dont leur vie peut devenir un enfer encore plus grand s’ils perturbent le semblant de calme établi. D’autre part, je parie sur l’agilité. En tant que personne extérieure, j’essaie toujours d’imaginer que cette situation bloquée peut à nouveau se débloquer. J’essaie de faire ressentir cela aux parents qui viennent me trouver. Bien sûr, on ne sait jamais à l’avance quel sera l’effet d’une certaine action. La situation peut s’aggraver, mais ne rien faire peut aussi être très préjudiciable.
Récemment, j’ai parlé à des parents qui ne voyaient pas d’autre issue que de forcer leur fille à être hospitalisée. Elle les a menacés de ne plus jamais leur parler s’ils le faisaient, mais ces parents en étaient arrivés à un point où ils étaient prêts à prendre ce risque, par crainte pour elle. De toutes les options possibles, cela leur semblait être la moins mauvaise stratégie ».
Dans certains cas, les parents n’ont pas parlé à leur enfant depuis plus d’un an, comme cette famille qui vous a envoyé un email le soir du Nouvel An. Comment faire pour que la vie reprenne son cours ?
« Nous organisons souvent un jeu de rôle dans lequel nous répétons ce que les parents veulent dire à leur enfant, car de nombreux parents ont perdu leur propre voix en cours de route.
Je me souviens de l’histoire d’un père qui était extrêmement gêné parce que son fils, qui était émacié, ne mangeait que du foie cru et des légumes secs. Ce jeune homme était totalement adepte d’une sorte de régime alimentaire ancestral. Mais chaque fois que ce père mettait ces aliments dans son caddie, il se sentait tellement mal qu’à un moment donné, il a voulu arrêter de le faire. Nous avons préparé cette conversation en thérapie et le père a dit à son fils qu’il n’arrivait pas à dormir à cause de toute cette situation et qu’il allait bientôt cesser de coopérer. Il a dit à son fils qu’il voulait lui en parler, pour savoir comment il vivait l’insomnie de son père. Il lui a également dit qu’il comprenait qu’il était extrêmement difficile pour lyu d’aller au magasin tout seul, mais qu’il ne pouvait plus se résoudre à le faire non plus.
Le fils a réagi avec compréhension. Au début, il a encore essayé de convaincre son père de la valeur nutritionnelle saine de son régime. Il a ensuite exploré la possibilité de se faire livrer des aliments à domicile, mais cela s’est avéré trop coûteux. Dans le même temps, la mère s’est montrée bienveillante, mais elle a maintenu sa position avec fermeté. Dans la soixantaine, elle voulait pouvoir profiter à nouveau de sa maison et estimait qu’il était important que toutes les pièces soient également bien rangées, y compris la chambre de leur fils, qui était devenue interdite d’accès. La mère a déclaré qu’elle la nettoierait tous les quinze jours. Finalement, tous les trois ont décidé que le jeune homme ne pouvait plus vivre chez lui et ils ont exploré ensemble la piste de l’assistance à la vie autonome ».
Savez-vous combien de familles vivent ensemble de cette manière ?
« Il n’y a pas de chiffres précis. Différents termes sont utilisés pour désigner ce problème, tels que l’âge adulte non émergent, l’hikikomori, le retrait social extrême, le NEET (Not in Education, Employment or Training – ne suivant pas d’études, d’emploi ou de formation). Cela rend la recherche plutôt fragmentée ».
Quel est votre objectif final avec ces parents ? Quand pourront-ils s’estimer tirés d’affaire ?
« L’objectif n’est pas que tout le monde mène une vie fantastique à la fin d’un parcours de suivi. C’est que la vie des parents reprenne son cours, qu’ils aient envie de reprendre le contrôle et qu’ils sachent se débrouiller. Le résultat est toujours que les parents recommencent à se comporter avec leur enfant de manière différente. Comme des personnes avec une vision du monde, leur propre vie et leurs propres désirs.
Cela prend souvent du temps, car ces parents sont terrifiés à l’idée de rendre la situation encore plus difficile s’ils se défendent. Mais en fin de compte, cela entraîne souvent un changement positif dans la vie de leur enfant, qui, par exemple, décide de suivre un nouveau programme d’études ou cherche finalement une assistance plus appropriée.
Il est certain que tout ne doit pas changer. Dans la famille dont je parlais, il y a encore du jambon de Meesterlyck et du fromage de Hollande-Septentrionale dans le réfrigérateur, mais beaucoup de progrès ont été faits sur le côté. Il s’est avéré que cette manière figée de s’alimenter n’était pas à l’origine du problème ».
Tous les parents parviennent-ils à arrêter de se sacrifier ?
« Ils ont tous beaucoup de mal. Ils veulent naturellement que leur enfant aille mieux. C’est pourquoi je trouve si pénible que les personnes extérieures portent souvent un regard accusateur sur les parents qui traversent une telle épreuve. Nombreux sont ceux qui pensent que le style d’éducation des parents est un facteur déterminant. Que les enfants qui sont trop longtemps choyés à la maison ne trouvent de toute façon pas leurs marques dans la vie adulte.
Récemment, j’ai lu un article qui m’a mis très en colère sur Psychology Today, pourtant une plateforme semi-sérieuse. Il y était dit qu’il y aurait un lien direct entre le grand isolement dans lequel se retrouvent certains jeunes adultes et l’éducation douce et permissive qu’ils ont reçue. Mais nous savons, grâce à la recherche, que ces problèmes peuvent survenir dans tous types de familles, indépendamment du style parental, de la classe sociale ou de l’emploi des parents ».
N’importe quel parent peut se retrouver dans la merde si son enfant bascule. C’est le risque de la parentalité. C’est conduire dans le brouillard avec les outils dont on dispose pour faire le meilleur trajet possible. Et lorsque les choses se passent bien, ce n’est pas vous qui en êtes la cause, mais bien parce que le hasard et la chance sont de votre côté. Tout comme la malchance n’est pas non plus de votre faute ».
Toutes les histoires sont vraies, mais elles ont été rendues anonymes pour préserver la vie privée des familles.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici