8 (bonnes et mauvaises) surprises quand on arrête de boire de l’alcool

Fêtes sans alcool, les surprises quand on arrête de boire - Getty Images
Fêtes sans alcool, les surprises quand on arrête de boire - Getty Images
Kathleen Wuyard-Jadot
Kathleen Wuyard-Jadot Journaliste

Par nécessité ou par choix, toujours plus de personnes décident de ne plus boire d’alcool. La consommation belge a ainsi diminué de près de 20% en autant d’années. Et si les bienfaits de la sobriété ne sont plus à vanter, certaines réalisations ont tout de même de quoi surprendre quand on arrête de boire.

« Arrêter de boire de l’alcool »: promesse pour certains, chemin de croix pour d’autres, la simple évocation de la sobriété s’accompagne d’une généreuse rasade de bienfaits associés, du foie allégé au sommeil amélioré en passant par la peau clarifiée. Et si, avec 13.2 litres d’alcool consommés par habitant chaque année, la Belgique se situe largement au-dessus de la moyenne européenne, calculée à 9.5 litres annuels d’alcool pur par l’OMS, reste que la consommation d’alcool de nos compatriotes aurait diminué de 20% entre 1992 et 2012 – une tendance qui semble ne faire que se confirmer ces dernières années.

Fini, le temps où ne pas boire d’alcool trahissait immédiatement une grossesse ou bien l’existence d’un « problème »: désormais, la sobriété est un choix de vie qui fait toujours plus d’adeptes. Lesquels, malgré les bienfaits connus et avérés de la démarche, risquent toutefois d’être surpris lorsqu’ils passeront du côté 0(.0%) de la force.

Budget, caractère, papilles gustatives… Voici 8 surprises qui vous attendent si vous avez décidé d’arrêter de boire de l’alcool, et que vous appréhendez ces premières fêtes sans coupette. Spoiler alert: cela ne va pas être simple, mais ça va être chouette, surtout sur le long terme – foi de journaliste « au sec » depuis des mois qui ne compte plus les bienfaits de ce choix.

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1. L’alcool est partout

Et ce n’est jamais plus flagrant que lorsque l’on décide d’arrêter d’en boire, et que les sollicitations auxquelles on répondait (souvent positivement) jusqu’alors automatiquement sont analysées en toute sobriété. Au-delà des associations ancrées (quelque chose à fêter? des bulles! un bon repas? du vin? un barbecue? des bières…) l’alcool s’invite également dans des moments tout sauf festifs (une mauvaise journée? un petit verre bien mérité) voire même, dès le petit-déjeuner, le brunch étant presqu’indissociable d’une flûte de Mimosa ou d’un Bloody Mary généreusement garni.

Or quand on traverse la vie en toute sobriété, voir d’autres s’imbiber joyeusement dès 9 ou 10h du matin a quelque chose de pour le moins étrange. Et l’omniprésence de l’alcool dans notre société offre un nouveau respect pour la dureté des efforts entrepris par celles et ceux pour qui arrêter de boire n’est pas un choix, mais bien une bataille quotidienne contre le démon de l’addiction.

Qui s’invite à table mais aussi au cinéma, dans les magazines ou encore sur les réseaux sociaux – l’alcool est partout, et ce n’est jamais plus visible que quand on a la sobriété nécessaire pour le réaliser… Surtout en période de fêtes, où chaque moment semble être une invitation à trinquer. La bonne nouvelle, il existe désormais pléthore d’alternatives sans alcool aussi festives que goûteuses. Nos coups de coeur? Un amaretto zéro avec moult glaçons et un trait de citron vert, du Gimber avec de l’eau pétillante et des zestes d’agrume ou une cerise confite pour décorer, ou bien le classique gin 0 qui ne déçoit jamais et rafraîchit le gosier.

2. Des trésors de bienveillance sommeillent en vous

Incroyable comme, une fois l’esprit libéré des effets délétères de l’alcool, les réactions sont différentes. Une remarque qui aurait pu vous faire réagir au quart de tour après un ou deux verres semble finalement bien anodine avec le recul nécessaire, tout comme les conversations sont bien plus apaisées (et constructives) quand elles ne flottent pas dans un flou d’ébriété. Auriez-vous enfin trouvé la recette magique pour des repas en famille qui ne tournent pas au pugilat? Le réveillon de Noël vous dit merci.

Vous vous pensez coupable d’impulsivité, trop souvent coupant·e avec vos proches ou doté·e d’un « caractère bien trempé »? Peut-être que celui-ci trempe justement parfois un peu trop dans des boissons qui ont tendance à exacerber des réactions parfois faussées…

3. Les sentiments (re)font surface

La sagesse populaire veut qu’une fois ivre, les « vrais sentiments » se révèlent, souvent sous la forme de l’une ou l’autre tirade accompagnée ou non de pleurs. Surprise: quand on arrête de boire de l’alcool, ces fameux « vrais sentiments » disparaissent quasi entièrement. L’avantage: cela permet de porter un regard nouveau (et bien plus profond) sur ce qu’on ressent vraiment.

Impossible, en effet, de se questionner sur la véracité d’un ressenti quand celui-ci est vécu la tête froide. Outre la (re)découverte de sentiments, cette certitude acquise un soft à la fois annonce également une déferlante de confiance en soi – c’est fou comme on se sent mieux dans sa peau et dans sa tête quand les débordements imbibés dont on ne sait jamais trop quoi penser (est-ce que je le pense vraiment ou est-ce l’alcool qui parlait?) disparaissent.

4. Sans boire d’alcool, la fête est moins folle (et c’est tant mieux)

Certes, le slogan est accrocheur et a le mérite de rester en tête, mais dans les faits, sans alcool, la fête est forcément moins folle. Et quel soulagement c’est! Passé un certain âge (ou la multiplication des occurences) finir une soirée aux petites heures du jour en beuglant/pleurant/dansant sur les tables/… est en effet plus lassant que follement drôle, et à la gueule de bois du lendemain s’ajoute souvent une bonne dose de honte.

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Sans alcool, par contre, la fête finit non seulement plus tôt (arrive-t-il seulement parfois quelque chose de bien après 3h du matin?) mais aussi sans débordements. Et si l’effervescence associée aux boissons alcoolisées laisse penser qu’elles exaltent l’expérience, aller se coucher après une fête dont on a savouré chaque goutte, sans nausée ni mal de tête ni le moindre regret en train d’infuser, offre un effet plus euphorisant que n’importe quel cocktail.

5. Gastronomique ne rime pas avec « hic »

Qui opte pour une vie sobre doit s’attendre à voir sa résolution vaciller à certains moments clés. Les premières occasions à fêter, par exemple (comment? pas de « pop » de bouchon de bulles en fond sonore?) mais aussi les premiers « bons repas », lesquels sont souvent associés à un accord vins pensé pour exalter les mets.

Sauf qu’ainsi que vos papilles et une lecture rapide des études scientifiques sur le sujet vous l’apprendront rapidement, loin d’exalter l’expérience, boire de l’alcool lors de la dégustation d’un repas a plutôt tendance à empêcher de profiter pleinement de la complexité des saveurs proposées. Autre point positif: aussi riche le festin soit-il, en l’accompagnant de boissons non-alcoolisées, vous vous réveillerez peut-être avec l’estomac légèrement distendu le lendemain matin, mais sans langue chargée pour l’accompagner. Tout de suite, la gourmandise est plus digeste.

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6. Vous êtes plus riche que vous ne le pensiez

C’est l’évidence même, et pourtant, réaliser à quel point aller au resto, retrouver des amis pour un verre ou tout simplement, faire les courses de la semaine, est bien meilleur marché une fois que l’alcool disparaît de l’addition est une surprise qu’on pourrait presque qualifier d’enivrante si le contexte était autre…

7. Et vous disposez de plus de temps aussi

Tout aussi évident, mais pas moins agréable pour autant: c’est fou à quel point soudain votre emploi du temps semble moins chargé quand certaines matinées voire des journées entières de week-end ne sont plus consacrées à récupérer des excès de la veille.

8. Une forme de deuil est inéluctable

Elle a beau vous avoir parfois (souvent?) collé la honte, la personne exubérante au possible qui hurlait joyeusement les paroles des chansons, faisait des déclarations d’amour à ses proches (ou à des inconnu·e·s dans la file des toilettes) ou encore multipliait les « exploits » en état d’ébriété n’est plus. Cela ne veut pas dire que vous êtes moins drôle, affectueu·x·se ou joyeu·x·se, simplement que sans le facteur désinhibant de l’alcool, vous risquez de moins le montrer. Et réalistiquement, de ne plus accomplir les frasques qui vous venaient aux aurores avec un taux d’alcoolémie suffisant pour pocher des fruits.

Accepter que cette période est révolue demande la même adaptation que chaque changement de rythme au gré de la vie, avec une forme de deuil à subir. Oui, le vous de 3h du mat (et 3 grammes) était parfois vraiment drôle, et c’est okay de ressentir une forme de manque à l’idée de ne plus jamais le ou la voir émerger. Promis, le regret sera toutefois plus fugace à chaque gueule de bois que vous ne subissez pas. Alors santé! – la vôtre vous remerciera, et vous n’êtes pas au bout de vos surprises.

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