Trois conseils pour faire bon usage du (trop peu de) temps que l’on passe sur Terre
En imaginant vivre jusque l’âge de 80 ans, cela nous laisse 4000 semaines pour en profiter. Pour nous aider à le faire au mieux, Oliver Burkeman, journaliste au Guardian et écrivain, a publié un manuel permettant d’exploiter ce temps de la manière la plus agréable possible, justement intitulé Four Thousand Weeks : Time Management for Mortals. Il y remet en cause notre gestion du temps, mais aussi son appréhension. Voici trois pistes tirées de son best-seller pour vous aider à mettre sa philosophie en pratique dans la vie de tous les jours.
1. Décidez à l’avance de ce que vous ne réussirez pas à faire
« Je remarque que les gens aiment cette idée « , s’amuse Oliver Burkeman. Nous avons souvent l’idée que nous devons exceller dans tout, mais c’est bien sûr impossible. Peut-être n’avez-vous pas la main suffisamment verte pour être le meilleur jardinier du quartier, peut-être n’avez-vous pas la patience de lire cinquante livres en un an, peut-être n’avez-vous pas le temps de faire une partie de poker hebdomadaire. C’est pourquoi Oliver Burkeman suggère de choisir des disciplines pour lesquelles vous décidez à l’avance que vous n’avez pas l’obligation d’être le meilleur ou très bon.
Le simple fait de décider très consciemment que vous ne voulez pas investir votre énergie dans certains domaines est souvent un véritable soulagement.
Ainsi, « si vous décidez que vous ne serez pas un super bon aux fourneaux cette année, il vous sera moins déprimant de constater que les repas que vous préparez ne sont pas toujours excellents », dit-il en riant. Si nous faisons de notre mieux pour quelque chose et que cela ne fonctionne pas, nous en ressentons souvent de la honte. Or ce sentiment est dispensable, car on ne peut pas tout faire. Décider à l’avance de ce qui ne fonctionnera pas permet de ne pas avoir honte, comme le dit l’auteur John Acuff. Le simple fait de décider qu’il y a certains domaines dans lesquels vous ne voulez pas investir votre énergie est souvent un véritable soulagement.
Mais quid du travail, d’être un bon parent ou un bon partenaire, toutes ces choses que vous devez bien faire? Là aussi, vous pouvez décider d’échouer de manière cyclique, affirme Burkeman. Vous pouvez décider de travailler le moins possible pendant quelques semaines afin de consacrer votre temps à vos enfants, par exemple, ou de ne pas travailler votre forme physique pendant un certain temps pour vous consacrer à un autre objectif. Et puis, après un temps, vous vous concentrez à nouveau votre énergie sur ces choses. Ainsi, vous ne visez pas l’équilibre entre le travail et la vie privée, car vous n’y parviendrez jamais de toute façon, selon Burkeman. Vous choisissez consciemment une forme de déséquilibre dans votre vie. Et si vous modifiez ce déséquilibre de temps en temps, les choses s’arrangeront toujours.
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2. Agir comme un « chercheur » dans les relations
Nous aimons avoir le contrôle de nos actions et de notre temps, ce qui dans les relations aux autres peut parfois entraîner des frictions, explique le journaliste. Nous n’aimons peut-être pas l’admettre, mais dans ce domaine, nous avons tendance à vouloir contrôler l’autre. Parfois on n’écoute pas bien ou on s’ennuie, et le moment devient alors gênant. Pour trouver une solution, Oliver Burkeman se tourne vers Tom Hobson, un psychologue pour enfants, qui suggère d’adopter une attitude curieuse dans les moments problématiques.
Au final, il n’est pas important pour que votre curiosité soit satisfaite, que le comportement de la personne en face de vous vous plaise ou non
Votre objectif n’est alors plus de clarifier votre position ou d’atteindre un but, mais plutôt de découvrir qui est réellement votre interlocuteur, à ce moment précis. Une telle démarche inquisitrice s’accorde bien avec l’imprévisibilité de la vie avec les autres et ne fonctionne certainement pas seulement avec les enfants. Mais aussi parce que finalement il n’est pas important pour que votre curiosité soit satisfaite, que le comportement de la personne en face de vous vous plaise ou non. Une attitude qui pourrait bien réduire considérablement la dose de frustration que vous rencontrez dans la vie.
3. Cultiver la générosité instantanée
« Il m’arrive de lire un article que je trouve brillant », déclare Burkeman, « mais je n’envoie pas spontanément un message pour le faire savoir à son auteur. C’est dommage, car un beau compliment est universellement apprécié et permet à l’autre personne – et à vous aussi – de se sentir bien ». Selon lui, notre recherche du perfectionnisme joue un rôle dans le fait que nous ne sommes pas toujours généreux et élogieux. Quand j’envoie ce type de mail, je veux qu’il soit parfait, rédigé de façon excellente et érudite. Si je veux donner à une organisation caritative, je veux choisir la meilleure, la plus efficace. Mais dans le fond, cette recherche de perfection n’a pas vraiment d’importance.
Notre recherche du perfectionnisme joue un rôle dans le fait que nous ne sommes pas toujours généreux et élogieux.
Joseph Goldstein, professeur de méditation, conseille de céder à chaque fois qu’une impulsion généreuse se présente. Faites des compliments, donnez de l’argent, du temps et du soutien immédiatement, car rapidement, vous oublierez la fulgurance de votre sentiment, ou bien cela ne vous semblera plus si important. Vous devrez franchir un seuil, souligne Oliver Burkeman, car nous ne sommes pas habitués à tant de générosité spontanée, alors qu’elle vous rend plus heureux en tant que « donneur » et suscite un sourire et de la satisfaction chez le « receveur ».
Ces conseils sont tirés de Four Thousands Weeks : Time Management for Mortals , sorti à l’été 2021 en Grande-Bretagne, et traduit en néerlandais et publié chez Maven
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