Être célibataire n’a jamais été plus compliqué, mais la tendance pourrait (enfin) s’inverser

Être célibataire, l'enfer? Getty Images
Être célibataire, l'enfer? Getty Images
Kathleen Wuyard-Jadot
Kathleen Wuyard-Jadot Journaliste

Succession de tendances dating toutes plus préoccupantes les unes que les autres, 2023 n’aura décidément pas été tendre envers les célibataires. La bonne nouvelle? 2024 s’annonce plus auspicieuse, même s’il s’agira tout de même d’avoir le coeur bien accroché.

Tout était pourtant si prometteur. Après des années de pandémie et de (re)confinements, 2023 s’annonçait sans nuages. Ou du moins, plus propice aux rencontres amoureuses, lesquelles avaient été quelque peu compliquées par la distanciation sociale. D’ailleurs, au moment de prédire les tendances dating de l’année pour le compte de la marque de sex-toys We-Vibe, Chat GPT ne s’y était pas trompé. Entre rendez-vous en plein air pour amis des animaux, plébiscite des rencontres dans la vraie vie plutôt que des swipes sur les applications de rencontre et montée en popularité du « snack dating », soit des têtes-à-têtes autour de l’apéro plutôt que lors d’un repas au resto, le scénario déroulé par l’intelligence artificielle pour 2023 ressemblait décidément à celui d’une comédie romantique.

Problème: ses prédictions rosées ne se sont pas vraiment réalisées. Au contraire, même, les douze derniers mois n’ayant été qu’une succession de tendances toutes plus déprimantes les unes que les autres, un anglicisme en chassant un autre pour décrire une série de pratiques ayant accablé les célibataires.

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À en perdre foi en l’amour

Au panthéon inversé (car Dieu sait qu’il ne s’agit pas de les glorifier) des tactiques « amoureuses » les plus regrettables de 2023, on compte ainsi…

  • Le quiet dumping, version amoureuse du quiet quitting, soit une rupture qui ne dit pas son nom: la personne qui s’y adonne se désengage complètement de la relation et met de la distance, jusqu’à pousser l’autre à la confrontation (et à la rupture). Autrement dit, on rompt, mais sans en assumer la responsabilité, qu’on fait porter à l’autre.
  • Le ghostlighting, combinaison de ghosting et de gaslighting, qui consiste donc à non seulement couper toute communication avec la personne, mais aussi, lorsque celui ou celle qui en est victime tente de comprendre, à remettre en question sa perception de la relation et à lui faire porter toute la responsabilité de l’éloignement.
  • Le therapy baiting, qui consiste à utiliser son expérience (réelle ou inventée) de la thérapie pour paraître plus sensible et séduire des partenaires potentiels. 
  • Le breadcrumbing, une forme de manipulation consistant à distiller des miettes d’attention et d’affection à l’autre, afin de lui faire croire qu’on veut vraiment s’engager dans une relation alors que ce n’est pas le cas.
  • Le gophering, une variante du ghosting consistant à planifier une rencontre avec un·e partenaire potentiel·le, avant d’annuler le rendez-vous à la dernière minute sous n’importe quel prétexte.
  • Le future faking, une des tactiques préférées des pervers narcissiques, qui voit ces derniers projeter très tôt dans la relation une vision détaillée d’un futur commun, pour mieux faciliter la connexion entre les partenaires. Pratiqué en début de relation, le future faking ne dure qu’un temps, et très vite, le masque tombe et on vire dans l’emprise.
  • Le roaching, ou « cafardage », les cafards en question cachant soigneusement le fait qu’ils datent plusieurs personnes en même temps. 
  • Le cushioning, ou amortisseur, en français, soit la tendance à envisager (voire cultiver) d’autres partenaires potentiel·le·s alors qu’on est déjà en couple, histoire d’amortir la chute en cas de rupture.
  • Le spider-webbing, qui tisse tant des pratiques susmentionnées ensemble qu’elles deviennent impossible à différencier… Et à distinguer. Alerte, danger!

Sale temps pour les coeurs à prendre

Sans oublier le ghosting et le gaslighting, toujours bien présents, ainsi qu’une tendance sociétale au « tout tout de suite », l’immédiateté de l’information ayant envahi les interactions, poussant toujours plus de célibataires à sauter d’un embryon de relation à l’autre, persuadé·e·s que l’herbe est plus verte ailleurs, et que si on ne succombe pas immédiatement aux charmes de l’autre personne, c’est qu’elle n’est pas la bonne.

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On l’aura compris, Cupidon n’aura pas mérité de titre d’employé de l’année, et pour nombre de celles et ceux qui espéraient trouver l’amour au cours des douze derniers mois, passer à un nouveau calendrier sera probablement plus que bienvenu. D’autant que 2024 s’annonce bien plus tendre envers les célibataires et autres romantiques.

Les astres s’alignent pour les célibataires en 2024

C’est en tout cas ce que laisse penser l’application de rencontres Fruitz, qui a interrogé 1 000 jeunes Belges afin d’identifier les tendances de l’année à venir. La première bonne nouvelle? Cette dernière devrait être l’occasion d’une nouvelle ère de rencontres : la Self-Love Renaissance. Ou « la Renaissance de l’amour de soi, une priorité puisque l’amour propre vient à juste titre en premier dans la quête de relations saines et florissantes » pointe-t-on du côté de chez Fruitz.

Où l’on lit également dans les astres une exploration approfondie de la manière dont l’astrologie peut jouer un rôle dans les rencontres amoureuses, ce qui n’est pas vraiment surprenant puisque « depuis des siècles, l’humanité se réfugie dans les étoiles pour résoudre les énigmes de la vie ».

2023, pire année pour les célibataires? – Getty Images © Getty Images

Autre tendance pour l’année qui s’annonce? Le Wanderlove, qui redessine la carte (de l’amour) et augmente les possibilités de rencontre au passage. « La génération Z belge adhère de plus en plus à l’idée de l’amour en dehors des limites de la ville d’origine. Malgré la croyance encore répandue selon laquelle les relations longue distance ont moins de chances de réussir, notre étude montre que 61 % des Belges de la génération Z sont prêts à déménager dans une autre ville pour trouver l’amour ».

On va voir ailleurs

Étonnamment, une personne sur trois (35 %) envisage de franchir les frontières pour s’installer dans un autre pays. Selon un sur deux (53 %), les contraintes physiques d’une relation à distance offrent même la possibilité d’une plus grande intimité émotionnelle, ce que la génération Z considère comme extrêmement important. Les jeunes rêvent donc sans limite de relations romantiques au-delà des limites géographiques » décrypte encore Fruitz, qui invite les célibataires à élargir leur champ de rencontres en 2024. Une année où « nos amis deviendront les compagnons indispensables de notre aventure amoureuse, jouant le rôle du parfait acolyte, dont nous suivrons les conseils pour trouver le partenaire parfait ». Pousse-toi de là, Cupidon, tu as fait assez de dégâts en 2023…

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