C’est de cuir vêtus, et dans un touchant hommage à Mapplethorpe, que les hommes défilaient à New York au printemps dernier sous la griffe libératrice de Ludovic de Saint Sernin. Dans la même veine, c’est avec une sacrée dose de sexy que les mannequins de chez Palomo s’exhibaient dans les créations de ce label non genré qui continue d’exposer le corps masculin avec impertinence.
Quant au créateur français Louis-Gabriel Nouchi, qui a signé les tenues des jeux Paralympiques 2024, il entend continuer à «sensualiser l’homme contemporain» en déployant un vestiaire ultradésirable et cérébral. Cependant, on ne parvient pas à se défaire de la sensation que la mode masculine reste léthargique.
Et que dans ce paysage morose, ces trois designers constituent des exceptions. Il suffit de regarder cette photo d’édito pour constater que même nous, journalistes lifestyle, succombons à cette mode (trop) sage. Et nous ne sommes pas les seuls! Comme le souligne le tailleur Koen Van Weverberg (lire ici), l’écart entre le catwalk et le trottoir reste abyssal. L’homme de 2024 se pare de nuances de gris et la sobriété est devenue le mot d’ordre. Et ce alors qu’il y a 200 ans, talons hauts, perruques et froufrous faisaient partie intégrante du vestiaire des messieurs… avant de disparaître à tout jamais. Un grand renoncement à l’exubérance qui a plongé la mode Homme, comme exsangue, dans un profond sommeil. A quand le réveil?
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