Canua Island, plage privée flottante et « aberration écologique » pour certains, arrive sur la Côte d’Azur

Deux sportifs de haut niveau ont créé un lieu unique d'art de vivre en mer, un îlot hôtel, restaurant, club… À découvrir dans le golfe de la Napoule, sur la Côte d'Azur La Seyne sur Mer, France © Belga Images

Canua Island, une plage privée flottante dénoncée comme « une aberration écologique », a accosté sur la Côte-d’Azur française lundi, après avoir quitté dimanche par la mer son site de construction en Italie, a confirmé la préfecture maritime de la Méditerranée à l’AFP.

Plage privée flottante inédite en France, Canua Island est en fait une plateforme de 1.750 m2 posée sur un trimaran à moteur. Elle devrait venir jeter l’ancre au large de Mandelieu-la-Napoule, à 600 mètres de la côte. 

Canua pourra accueillir à son bord jusqu’à 350 clients, acheminés par navettes. Sur place, ils accéderont à un restaurant, un bar-lounge et une piscine d’eau douce.

« Le navire Canua Island est effectivement accosté à la Seyne-sur-Mer, afin d’effectuer une visite de la commission de sécurité », a indiqué à l’AFP un porte-parole de la Préfecture maritime.

Le navire avait quitté dimanche soir le port italien de La Spezia et mis le cap vers la France, selon le site Marine Traffic, qui permet de suivre en direct le trafic maritime à travers le monde. Lundi après-midi, le navire se trouvait bien au port de la Seyne-sur-Mer, selon ce même site.

Interrogé lundi par l’AFP, un responsable de Canua Island s’est refusé à tout commentaire.

Début mai, l’agence de communication de Canua avait indiqué à l’AFP que le navire devait recevoir « courant mai en Italie le passage de la commission de sécurité et conformité ». Les promoteurs du projet avaient indiqué fin mars qu’ils prévoyaient un début d’activité « en mai ».

Le projet Canua Island a été imaginé et développé par le Français Marc Audineau, ex-numéro 1 mondial en dériveur et ex-athlète olympique, et par le Fidjien Tony Philp, ex-champion du monde de planche à voile, qui a déjà réalisé une plateforme semblable, « Cloud 9 », aux Fidji. 

Soutenue par la mairie de Mandelieu-la-Napoule, l’initiative est fortement contestée par des élus et par l’association Syllau, qui dénonce les risques pour l’environnement. Une pétition initiée par cette association a déjà recueilli plus de 7.000 signatures.

L’avocat de Syllau, Eric Lanzarone, a indiqué à l’AFP que « dès que le préfet aura autorisé le mouillage, cette décision fera l’objet d’une procédure de référé devant le tribunal administratif ».

Alors que le projet est pourtant en partie financé par la Banque publique d’investissement (BPI), dans le cadre d’un partenariat avec la région Sud, le président de la région, Renaud Muselier, a estimé que « l’on doit refuser cette aberration écologique ». 

Le projet « suscite une circonspection à laquelle je souscris », lui avait répondu mi-mars le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu. 

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