Paris se dote d’un nouveau pour abriter les trésors de la Bibliothèque nationale

Bibliothèque nationale de France © Stéphane de Sakutin / AFP

De vases de l’Antiquité jusqu’à la photographie contemporaine, un nouveau musée à Paris accueille les trésors de la Bibliothèque nationale de France (BnF) au sein de son site historique, qui rouvre après une rénovation complète.

En plein centre de Paris, à mi-chemin entre le Louvre et les Grands Boulevards, ce site souffrait d’une image vieillie de repaire pour rats de bibliothèque.

Pour sa réouverture, à l’occasion des Journées européennes du patrimoine samedi et dimanche, les visiteurs vont découvrir un lieu plus accueillant, lumineux et aéré, et où ont été mis en valeur ses aspects les plus fastueux.

La ministre française de la Culture Rima Abdul Malak a salué « une architecture guidée par la modernité, l’ouverture, la transparence, la fluidité ».

Bibliothèque nationale de France
Bibliothèque nationale de France

Le musée offre un cadre exceptionnel à des pièces uniques qui changeront régulièrement.

Ainsi, « 4.500 ans séparent l’œuvre la plus ancienne présentée dans la première rotation, une tablette sumérienne avec inscription cunéiforme, de la plus récente, +Cahier d’un retour au pays natal+ d’Aimé Césaire, illustré par Daniel Buren », précise la BnF.

« On fait voir l’histoire du monde. Parce que nous avons des collections qui vont de l’Antiquité jusqu’à nos jours et qui retracent cette histoire, en particulier les relations entre la France et le monde », explique à l’AFP le conseiller scientifique du musée, Gennaro Toscano.

Comme il aime à le rappeler, le dernier-né des musées de la capitale française avait aussi été le premier en son temps.

Bibliothèque nationale de France
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Grâce aux collections royales amassées à partir de la fin du XVe siècle, et à la volonté de Colbert de doter la France d’une ambitieuse bibliothèque ouverte aux savants, il a démarré en vérité à la fin du XVIIe siècle.

« Richissime collection d’estampes »

Ce ministre du roi Louis XIV « réunit des livres, manuscrits et imprimés, des objets précieux, archéologiques, numismatiques, et une immense et richissime collection d’estampes et de dessins » qui seront visibles par des visiteurs qui n’étaient pas qu’aristocrates, rappelle M. Toscano.

Bibliothèque nationale de France
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Le musée du XXIe siècle reprend et démocratise encore cet esprit, dans sept salles de 1.200 m². La plus somptueuse est la galerie Mazarin, sur 45 mètres de long. Le premier globe où est écrit « America » y côtoie le Code Napoléon relié pour l’empereur ou le manuscrit du « Don Giovanni » de Mozart.

La rénovation du site ne s’est néanmoins pas faite sans controverses.

Le démontage d’un escalier monumental, menant au musée justement, mais jugé trop massif pour la circulation des visiteurs et usagers dans le hall, a fait jaser les admirateurs de cette pièce d’architecture. Celle-ci attend de connaître sa prochaine destination.

Bibliothèque nationale de France

Les syndicats ont quant à eux dénoncé les moyens consacrés au musée, d’après eux un « projet de prestige » qui ne doit pas masquer la dégradation des services au public.

La présidente de la BnF, Laurence Engel, rétorque que rendre accessibles au public le plus large les collections, dont la richesse pas toujours connue, est au cœur de sa mission. « Avoir un musée qui va montrer cette diversité, c’était pour nous très important », dit-elle à l’AFP.

Les 12 ans de travaux, plus gros projet du ministère de la Culture depuis le début du siècle, ont coûté à l’État 261 millions d’euros.

Des mécènes ont également contribué, dont la famille Rockefeller, ou de grands groupes français comme Saint-Gobain qui a offert une galerie en verre.

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