Dans le Berry, la vie de château dans une charmante maison d’hôtes

Au cœur du Berry, Julie et Romain ont ouvert une maison d’hôtes dans un élégant château du XVIe siècle. Ils y organisent des mariages champêtres, des ateliers d’art floral, des marchés de saison. Une vie en accord avec la nature.

« Nous avions envie de quitter la ville pour avoir une vie plus sereine, élever Jeanne dans la nature, avoir des animaux, faire pousser des fleurs, des arbres », raconte Julie. Avec Romain, ils découvrent le Breuil, un petit château de la campagne berrichonne, sont séduits par les forêts alentour, les bocages, le lac, le discret court de tennis qui se fond dans le paysage, le corps de ferme, les douves.

Julie Guittard est fleuriste pour des événements. A Nice, elle a tenu sa boutique de fleurs et s’y est fait un nom. Romain Forini, sommelier, a monté sa boîte de vins naturels. Elle est picarde, il est fils d’un berger cévenol. Dans le Berry, au sud des étangs de Brenne, ils ont retrouvé l’intérieur des terres et ouvert une maison d’hôtes dans le château. Nouvelle page, nouvelle vie.

Un souci de préservation du château

Deux chambres, une suite, un dortoir, un gîte et un atelier rempli de fleurs, de pots, de vases, où l’hôtesse donne des stages d’art floral. Dans son propre champ de fleurs, elle a planté plusieurs variétés d’hydrangeas, de pivoines, lilas, camélias, millepertuis, arbre à perruque, lupins, pavots, des plantes aromatiques – sauge, thym, menthe.

« Le travail de plantation prend énormément de temps même si nous venons de mettre en place des buttes permanentes plus autonomes. Nous réfléchissons aux années à venir, de plus en plus chaudes, nous plantons beaucoup d’arbres fruitiers, pour l’ombre. Ça pousse, ça prend du temps, nous l’acceptons. » Un labeur quotidien donc, un souci constant de préserver la biodiversité en gardant des zones complètement naturelles d’herbes hautes.

Une cuisine du potager

Les bouquets de Julie sont libres et poétiques. De grandes brassées que l’on retrouve sur une cheminée, une table, et les jours de mariage. Car au Breuil, on se marie, à la bonne franquette, « bohème chic », « locavore ». Romain sélectionne les vins, prépare une cuisine fantastique. Les pizzas sortent du four à pain de la boulangerie qui vient tout juste d’être rénovée.

L’ambiance est détendue, on fait la fête en toute simplicité. Pour les hôtes, il cuisine les légumes du potager, le poulpe, le poisson, mélange les produits du coin et ceux du Sud. Côté table, il a fait fabriquer de très beaux couteaux à base de coutellerie classique et de matériaux de récup’.

Un mix & match réussi

Côté château, Julie et Romain ont tout fait eux-mêmes. Des petits ou gros travaux en passant par la décoration. Dans la demeure, le charme vient des tapisseries et des papiers peints d’origine à motifs fleuris qui se mêlent aux bouquets champêtres, aux fleurs et aux feuillages de la forêt. Ces fonds, comme des décors, donnent le ton. Le style désuet est modernisé par le choix d’un mobilier vintage et un sens de l’épure, de l’essentiel.

L’équilibre est juste : le lustre du château et un fil fluo pour électriser une vieille lampe indus’, des chaises Breuer et une table basse en faux marbre récupérée chez une amie, un lit de famille, une nappe en wax, un canapé de velours à franges. Julie chine partout tout le temps et fait des trouvailles. « Nous avons tout meublé, le château était presque vide. Nous aimons tous les deux le mélange des matières nobles – le marbre, le velours, les casseroles en cuivre, les tabliers de cuisine en cuir –, et des matières plus simples comme l’osier, le lin. »

Un lieu créatif dans le Berry

Beaucoup de récup’ donc, de talent et d’énergie ont fait de l’endroit un lieu complètement à part, hors des sentiers battus, très personnel. La cuisine, bistronomique, est délicieuse, la « déco » est belle, le choix des couleurs élégant, en accord avec la nature, mais la simplicité demeure. Comme une règle d’or.

Le Breuil est devenu un lieu créatif et porteur de multiples projets. Trois à quatre fois par an, un marché a lieu dans le jardin, avec des producteurs locaux de produits bio et des artisans d’art. On déjeune ce jour-là, dehors, sous les arbres. La scène est bucolique. Et pour l’extrême détente et les retrouvailles avec soi-même, Julie organise aussi des stages de yoga. Et puis il y a les bals, les fêtes, on danse, au cœur de la nature.

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