En images: La Tate Modern s’agrandit, se féminise, s’internationalise

Beirut Caoutchouc 2004-2008 de Marwan Rechmaoui © AFP

Pourquoi cette nécessité de grandir? Et comment avez-vous réorganisé l’espace entre les deux bâtiments, l’historique Boiler House, et la nouvelle Switch House ?

Boiler House a été prévu pour deux millions de visiteurs par an, et nous en accueillons 5 millions, parfois plus. Ce qui en a plus souffert, ce sont les espaces où l’on peut décompresser, où vous pouvez observer une pause. (…) Donc il y a un ajout conséquent d’espace de galeries dans le nouveau bâtiment mais il est aussi très généreux en termes de zone de circulation pour le public et d’espaces informels. En raison de la physionomie du bâtiment et de la manière dont nous pensons nos collections, nous ne proposons pas de lecture unique. Donc il n’y pas un point d’entrée et un point de sortie. (…) Les étages de galeries sont conçus comme des entités à part entière mais qui combinées racontent une plus grande histoire ».

Vous exposer 300 artistes de plus de 50 pays. C’est un choix vers plus de diversité culturelle?

Londres est une ville mondiale donc je pense qu’il est naturel de regarder comment les réseaux d’artistes ont évolué au cours du siècle passé partout dans le monde. En regardant de près, vous constatez rapidement que les idées ont toujours voyagé, que les artistes ont toujours été bien connectés. Ce qui nous a conduit à nous concentrer davantage sur l’élargissement géographique de notre collection et à être le moins injuste possible dans nos choix. Nous essayons de nous intéresser aux artistes contemporains (travaillant hors des frontières américaines et d’Europe occidentale) mais aussi à leur prédécesseurs, qui sont leurs références ».

Vous ouvrez aussi davantage vos portes aux artistes femmes (50% des oeuvres exposées contre 17% auparavant). Sont-elles injustement ignorées?

Nous avons décidé de prêter une attention plus particulière à la contribution des femmes à l’art au cours des 120 dernières années, et de nous interroger davantage sur leur contribution, en particulier pour les artistes qui ont travaillé en couple. Est-ce que c’est nécessairement l’homme le leader et la femme la suiveuse? Quel postulat sous-tend ça? (…) Je pense par exemple à Sonia Delaunay, une femme forte extraordinaire, très forte mais qui a été progressivement absorbée dans la notion de couple, devenant Robert et Sonia Delaunay. Généralement quand on demande aux gens le nom de leurs trois artistes préférés, ils citent des hommes. Je pense qu’il faut que cela change et cela passe par une exposition appropriée des artistes féminines ».

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