La chute de la livre fait le bonheur des touristes en visite à Londres

Mes vacances sont moins chères à chaque minute ! ». A Londres, le Brexit ne fait pas peur aux touristes étrangers, bien au contraire: la chute de la livre leur fait économiser près de 15%.

Une après-midi ensoleillée près de Big Ben. Deux semaines après la décision historique des Britanniques de quitter l’Union Européenne, rien ne semble avoir changé pour les touristes malgré la victoire du « Leave » lors du référendum du 23 juin : certains font des selfies au pied de la célèbre horloge du Parlement britannique ou devant des cabines téléphoniques rouges, d’autres se promènent dans des bus à deux étages.

A une exception près: leur portefeuille. La chute de la livre de près de 15% face au dollar et à l’euro, provoquée par l’accès de panique sur les marchés depuis le résultat du référendum, est une bonne nouvelle pour les touristes à Londres, une destination chère. « Pour mes vacances, c’est super bien. Elles sont moins chères à chaque minute ! », se réjouit Robbert de Reus, de Middelburg aux Pays-Bas.

« On va économiser au moins 15% »

Tout juste arrivé avec sa femme et ses deux enfants de Cuneo, dans le nord-ouest de l’Italie, Roberto Serraglia est lui aussi aux anges. « Par rapport à avant le vote, on va économiser au moins 15%, vu ce que la livre sterling a perdu. Pour nous, c’est une très bonne chose de venir à Londres en ce moment, même si cela n’a pas été voulu », estime-t-il, avant de demander à son fils de le prendre en photo avec sa femme devant Big Ben.

La chute de la livre fait le bonheur des touristes en visite à Londres
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Revêtu d’un maillot du PSG, Bretton Pyne, étudiant américain, confie même avoir « acheté plein de trucs » au supermarché au lendemain du vote « pour tirer avantage » de la baisse de la livre. Sans grand résultat, le jeune homme n’ayant pas les moyens de dépenser des centaines de livres pour voir réellement la différence. Car « il faut dépenser un paquet d’argent pour le sentir », ajoute son amie, Anne McCreery.

Erica Kim fait elle partie de ces touristes qui peuvent voir l’écart. Mais venue de Corée du Sud avec son mari, elle regrette d’avoir changé son argent bien avant son départ. « Je suis assez triste car j’ai perdu 400 livres dans l’affaire », par rapport au taux de change post-référendum, déclare-t-elle. « Il me reste deux jours avant de repartir et je vais pouvoir faire les magasins et acheter plus de vêtements, de jouets pour la famille », sourit-elle malgré tout.

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Réservations de vols en hausse

Grâce à la chute de la livre, l’industrie touristique britannique est l’une des rares du pays à pouvoir tirer profit rapidement des conséquences du Brexit. « Le tourisme a le potentiel de bénéficier d’une livre sterling plus faible face à l’euro », juge VisitBritain, en charge de la promotion des atouts touristiques de la Grande-Bretagne.

Selon l’organisme, qui cite des données récoltées par ForwardKeys, les derniers chiffres sur les réservations de vols internationaux vers le Royaume-Uni ont montré un bond de près de 10% (+9,4%) depuis le référendum (24 juin-2 juillet) par rapport à la même période de l’année dernière tandis que les recherches en ligne de séjours ont augmenté d’après les tour-opérateurs.

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Non loin du 10 Downing Street, où les touristes espèrent apercevoir derrière les grilles le Premier ministre démissionnaire David Cameron, les signes ne se sont toutefois pas encore fait sentir chez les vendeurs de souvenirs qui doutent des effets positifs du Brexit sur le tourisme. « A part les Américains qui dépensent plus qu’avant, nous n’avons rien noté de spécial », assure Mara Oliveira, responsable de CGX Accessories.

Devant les traditionnelles théières en forme de Big Ben ou les portraits de la Reine Elisabeth II dans des cadres aux couleurs de l’Union Jack, Ashik Av, vendeur chez Cool Britannia, ne voit lui que la morosité engendrée par le Brexit. « Nous ne voyons rien de positif. Les touristes sont en pleine confusion », assure-t-il.

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