La Tomatina, célèbre bataille de tomates espagnole, fête ses 70 ans

© Reno Tahoe / Flickr

La plus grande bataille de tomates de la planète, la Tomatina, a fêté mercredi ses 70 ans en Espagne dans les ruelles de Buñol (sud-est) où 22.000 touristes et résidents se sont allègrement vautrés dans le coulis.

Des milliers de fêtards du monde entier – britanniques, japonais, indiens, australiens, koweitiens, libanais – avaient convergé vers cette localité de 9.000 habitants, à 40 km de Valence, bien décidés à ne rien manquer de cette tradition, qui serait née en 1945 d’une rixe entre jeunes sur un marché.

Dès 11H00 (9H00 GMT), sept camions ont commencé à balancer les tomates sur la foule. En moins d’une heure, « plus de 170 tonnes » de fruits, selon un tweet des organisateurs, ont servi de munitions aux fêtards.

Immergés dans la marée humaine, garçons et filles – parfois munis de lunettes de plongée et de bonnets de bain – se prenaient pour cible devant des murs maculés de rouge ou s’allongeaient ensemble dans la pulpe écrasée. « Je vais passer trois mois sans manger de tomates, j’en suis dégoûtée mais c’est pas grave », lançait une participante d’une vingtaine d’années devant les caméras de télévision.

La Tomatina, célèbre bataille de tomates espagnole, fête ses 70 ans
© Reuters

Le maire de la ville, Rafael Pérez, a estimé au micro d’une radio que le succès « unique » de cette fête tenait au fait que chacun pouvait s’y défouler. « Il y a des pays où, peut-être, on a plus de mal à exprimer les sentiments. Les Japonais par exemple sont des gens très froids, hiératiques, et qui changent du tout au tout quand ils arrivent ici ».

Classée comme fête d’intérêt touristique national, après avoir été interdite sous la dictature de Franco, la Tomatina a limité cette année le nombre de ses participants à 22.000, alors que la fête en avait attiré jusqu’à 45.000 en 2012.

La mairie a également lancé une campagne baptisée « baisers pour l’égalité », pour dénoncer l’homophobie et la violence contre les femmes: tous les couples, quels qu’ils soient, étaient invités à s’embrasser goulument devant les médias.

Sangria à gogo

Les jeunes touristes arrivaient en bus de Barcelone, Benidorm ou Malaga, brique de boisson alcoolisée à la main… Certains s’étaient offert le « pack » à 185 euros incluant le voyage, deux nuits en camping, une fête du vin pour « se chauffer » la veille, barbecue et « sangria à gogo » pour faire passer la tomate…

Sur l’internet, une agence de voyage avait recommandé, en anglais, aux « girls » de venir avec « soutien-gorge de sport ajusté » ou bien en « maillot et short ». Et d’ajouter: « Prévoyez de jeter tout ce que vous portez ». A la télévision, un homme d’une quarantaine d’années assurait d’ailleurs avoir « de la tomate jusque sur sa carte d’identité ».

Il s’agissait de la seconde Tomatina payante, la mairie de gauche ayant mis en vente 17.000 tickets à 10 euros, en laissant 5.000 autres aux habitants.

Cette commercialisation doit permettre de renflouer les caisses de Buñol, qui croule sous les dettes comme beaucoup de villes espagnoles depuis la crise de 2008. Les organisateurs assuraient par ailleurs qu’une partie des bénéfices irait à une ONG indienne.

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