Le sable et les coquillages des plages des Galapagos ne sont pas des souvenirs de vacances

Faune marine des Galapagos © iStockphoto

Sable, pierres, coquillages… les services de sécurité des aéroports des îles Galapagos saisissent sans coup férir dans les bagages de touristes candides tout « souvenir » tombant sous le coup de la loi de protection de l’environnement en vigueur sur l’archipel.

Trésor de biodiversité classé au Patrimoine naturel de l’humanité par l’Unesco, les îles Galapagos situées en plein océan Pacifique à un millier de kilomètres des côtes de l’Equateur ont inspiré à Darwin sa théorie de l’évolution et attirent chaque année jusqu’à 200.000 visiteurs.

Les Îles Galapagos
Les Îles Galapagos© iStockphoto

Mais parmi eux, certains indélicats sont appréhendés dans les aéroports de Baltra ou San Cristobal par des agents des services de l’environnement comme de vulgaires de contrebandiers pour avoir glissé dans leurs bagages un peu de corail, des roches volcaniques ou des coquilles d’animaux marins.

« Les touristes se montrent surpris et nous disent que cela est autorisé partout sauf ici », commente pour l’AFP Danny Rueda, directeur des Eco-systèmes au sein du PNG.

Détectés par les rayons X, ces échantillons sont saisis puis entreposés dans une cave du Parc national des Galapagos (PNG), sur l’île de Santa Cruz.

A l’issue d’un processus parfois kafkaïen débouchant de temps à autres sur l’imposition d’une amende qui ne sera jamais payée car le contrevenant a quitté le pays depuis longtemps, les souvenirs abandonnés sont rapatriés sur leurs lieux d’origine après avoir été examinés par des experts.

10 kilos de sable dans la valise

La fameuse tortue des Galapagos
La fameuse tortue des Galapagos© iStockphoto

Mais comment le prélèvement d’un flacon de sable mettrait-il en péril l’équilibre de ces éco-systèmes parmi les plus riches au monde, où pullulent les espèces endémiques, comme les célèbres tortues géantes qui ont donné leur nom à l’archipel où elles viennent pondre dans le sable ?

« Nous avons 200.000 touristes par an. Si chacun veut rapporter un petit souvenir, on extrairait des kilos de sable (ou) de coquillages se trouvant sur la plage », souligne M. Rueda.

En outre, « si cela était permis aux (27.000) habitants des îles, ça ne serait pas pour conserver des souvenirs mais pour faire du commerce », ajoute-t-il.

Un exemple ? Le 12 juillet dernier, une Equatorienne a été interceptée avec plus de 10 kilos de sable dans ses bagages au départ de l’archipel.

Agents du Parc national et de la police de l’environnement opèrent quasiment une saisie par jour. En 2014, on a recensé 304 saisies de matériel inorganique, contre 377 en 2013, selon les autorités. La plupart des contrevenants sont des touristes équatoriens.

La loi interdisant le prélèvement de matériel géologique ou biologique sur le territoire des îles Galapagos est en vigueur depuis 1999 et prévoit des sanctions allant jusqu’à des peines de prison.

Avant l’application de ce texte, certains des habitants de l’archipel utilisaient même le sable des plages pour construire leurs maisons, raconte M. Rueda. Or, celui-ci constitue non seulement le milieu naturel de certaines espèces, mais se révèle en outre un bien mauvais choix de bâtisseur: aujourd’hui, ces maisons s’écroulent.

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