Le Travel Book Louis Vuitton qui capture l’esprit de la Méditerranée

© Aurore de la Morinerie
Anne-Françoise Moyson

Louis Vuitton nous emmène en voyage, c’est l’un de ses plus beaux héritages. Avec sa collection Travel Book, le malletier invite à l’évasion. Dans le dernier ouvrage en date, Mediterranean sea, l’artiste Aurore de la Morinerie cartographie les trésors mouvants de la grande bleue.

La Méditerranée, «comme si c’était un pays en soi». C’est ainsi qu’Aurore de la Morinerie a voulu aborder cette mer. Plutôt qu’enquiller les contrées qui la bordent, les terres et les frontières qui ont fini par la définir, elle a préféré le grand plongeon. Un point de départ: non loin des côtes grecques, au sud-ouest de la péninsule du Péloponnèse, la fosse de Calypso, la plus profonde du coin, avec ses abysses à 5 267 mètres. Au bout du livre, au bout du voyage, au bout des pages non numérotées pour éviter tout enfermement, un point d’arrivée: la plage d’une île des Cyclades, un littoral comme vierge, qui s’offre à une exploration future. Entre les deux, la beauté du vivant, un monde merveilleux, forcément bleu, mais pas seulement. «A l’origine, confie l’artiste, je me suis dit que je pouvais travailler les bleus de la Méditerranée et la lumière, des profondeurs jusqu’à la surface. J’ai choisi l’angle de la nature, de la faune et de la flore, sans épaves, sans plongeurs. Et j’ai essayé d’exprimer le mouvement perpétuel dans les courants marins.»

© SDP

En amont, l’illustratrice a voulu tout savoir de son sujet. «La recherche de documentation a été un plaisir incroyable, une forme d’exploration en soi. A travers les films, les photographies des scientifiques, des ouvrages anciens, ceux du Museum d’histoire naturelle, ou plus modernes, de Cousteau aux nouveaux explorateurs, et les illustrations très oniriques du passé, celles des livres de Jules Verne. Ce fond marin me permettait non seulement de convoquer l’imaginaire collectif et en même temps d’être complètement personnelle. Je voulais rester dans l’abstraction et dans les bleus.»

Elle a donc esquissé sa Mare nostrum en la confiant aux accidents heureux de la technique du monotype et à l’envolée précise, au souffle puissamment poétique de sa plume et de ses pinceaux. On reconnaît là sa «vraie passion pour la peinture chinoise et pour sa grande pensée autour du proche et du lointain, du petit et du grand, du profond, du lourd et du léger». Tout ceci se retrouve concentré dans ses paysages parfois imaginaires, où l’on peut apercevoir une Chimaera monstrosa, un Hippocampus guttulatus, un Paramuricea clavata au fil d’une remontée des abysses, portée par des ondulations marines aux teintes subtiles.

Mediterranean sea, par Aurore de la Morinerie, Louis Vuitton Travel Book. Retrouvez l’interview complète de l’artiste >>> Dessiner comme on médite

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