Les oeuvres charnières de Van Gogh exposées à Arles pour la première fois

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Vincent Van Gogh découvrit la couleur, qui révolutionna sa peinture, en séjournant dans la ville française d’Arles (sud) en 1888 et 1889. Une trentaine d’oeuvres y sont exposées pour la première fois jusqu’au 11 septembre, qui témoignent de son évolution de la tradition à la modernité.

Vincent Van Gogh découvrit la couleur, qui révolutionna sa peinture, en séjournant dans la ville française d’Arles (sud) en 1888 et 1889. Une trentaine d’oeuvres y sont exposées pour la première fois jusqu’au 11 septembre, qui témoignent de son évolution de la tradition à la modernité.

Troisième volet du triptyque qui lui est consacré depuis la création, en 2014, de la fondation qui porte son nom, l’exposition « Van Gogh en Provence » montre les changements dans la technique picturale du peintre.

A ses débuts, aux Pays-Bas dans les années 1880, la facture des tableaux reste classique, inspirée par ses maîtres, Rembrandt, Delacroix, Millet et Jules Breton.

Sa palette se limite aux couleurs très sombres pour peindre des portraits, natures mortes ou scènes de la vie campagnarde comme les « Mangeurs de pommes de terre », peint à Nuenen, dans le Brabant. Une série d’études préparatoires à la réalisation du célèbre tableau est exposée à Arles.

« C’est à Paris qu’il découvre l’art moderne », explique le commissaire d’exposition Sjraar van Heugten. Il y découvre également de nouvelles techniques, tout en restant fidèle –comme tout au long de sa vie– à ses thèmes de prédilection, les scènes rurales, peignant par exemple un Montmartre champêtre plutôt qu’urbain.

Van Gogh reprend aussi souvent, durant sa période « moderniste », les mêmes sujets que ceux de sa période classique dont il se faisait envoyer une reproduction pour les retravailler.

Il s’inspirait aussi des ses maîtres, dont il peignit 28 réinterprétations. « Je pose le noir et blanc de Delacroix ou de Millet (…) et j’improvise de la couleur là-dessus », écrit le peintre né en 1853 aux Pays-Bas et mort en 1890 à Auvers-sur-Oise en France.

Plusieurs tableaux exposés côte à côte montrent l’évolution extraordinaire de la technique et du style du peintre comme ces deux autoportraits, le premier « Autoportrait à la pipe » peint en 1886, l’autre, « Autoportrait au chapeau de feutre gris » un an plus tard.

A la recherche du Japon

L’un est classique, y compris dans la tenue vestimentaire, veste et gilet. Le bleu sombre, le noir et la terre de sienne dominent. L’autre est un tableau impressionniste, « avec une palette de jaune citron, vermillon, bleu de cobalt et l’orangé de la barbe », comme le décrit Van Gogh.

Plusieurs tableaux peints pendant son séjour provençal traduisent aussi l’influence du japonisme sur le peintre comme le « Verger bordé de cyprès » peint à Arles en 1889. Car « Van Gogh est venu en Provence à la recherche du Japon et de l’atmosphère japonaise », souligne le commissaire d’exposition.

En arrivant en Arles, en février 1888, Van Gogh écrit à son frère Théo: « Ici, les arbres dans la neige avec les cimes blanches et un ciel aussi lumineux que la glace étaient comme ces paysages d’hiver qu’ont faits les Japonais ».

« On aime la peinture japonaise, on en a subi l’influence – tous les impressionnistes ont ça en commun – on n’irait pas au Japon, c’est-à-dire ce qui est l’équivalent du Japon, le midi, je crois donc qu’encore après tout l’avenir de l’art nouveau est dans le midi », écrit encore Vincent Van Gogh à Théo.

L’exposition « Van Gogh en Provence : la tradition modernisée » réunit 31 tableaux, dont 29 jamais montrés à Arles, prêtés par les musées Van Gogh à Amsterdam et Kröller-Müller à Otterlo (Pays-Bas).

Inaugurée en 2014, la fondation Van Gogh a déjà consacré deux expositions – « Couleurs du Nord, couleurs du sud », et « Les dessins de Van Gogh » – au peintre qui fit un séjour de deux ans en Arles durant lequel il a produit près de 500 tableaux, dessins et aquarelles.

Jusqu’au 11 septembre, la fondation financée par la famille Hoffmann (héritière des laboratoires pharmaceutiques suisses Hoffmann-Roche) expose par ailleurs des oeuvres de l’artiste contemporain britannique Glenn Brown: dessins peintures et sculptures, dont la majorité a été produite exclusivement pour l’exposition.

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