L’homme d’affaires François Pinault ouvrira un nouveau musée en plein coeur de Paris

Bourse du Travail en plein coeur Paris © Belga Image

Après Venise, l’homme d’affaires français François Pinault va offrir à sa collection d’art un nouveau lieu culturel d’avant-garde au coeur de Paris, dans l’ancienne Bourse de Commerce aux Halles, qui ouvrira ses portes à l’automne 2018.

Ce bâtiment du début du XIXe en rotonde, en point de mire de la nouvelle canopée des Halles inaugurée début avril, va être concédée pour 50 ans à la Fondation Pinault moyennant une redevance. La Fondation financera les travaux nécessaires à la transformation de l’édifice et assurera les dépenses de fonctionnement du nouveau musée, l’usage du lieu revenant à la Ville de Paris au terme de la concession.

« Nous avons la chance d’accueillir la collection de François Pinault dans (le) site inouï et exceptionnel qu’est la Bourse de Commerce », a déclaré la maire de Paris Anne Hidalgo, lors d’une conférence de presse aux côtés de l’homme d’affaires.

« Ce projet s’installera dans le tissu culturel parisien aux côtés d’autres institutions publiques et privées qui oeuvrent déjà pour la diffusion de la création contemporaine », a souligné François Pinault, 79 ans, considéré comme l’un des plus grands collectionneurs d’art moderne et contemporain (3.500 oeuvres).

« Ca bouge toujours une collection de l’art d’aujourd’hui, il y a des artistes qui créent, on voit des oeuvres, faut savoir sauter dessus, les acquérir, ce que ne peut pas faire une grande institution contrôlée par les Etats. C’est un musée en mouvement et très complémentaire des autres musées existants », a dit François Pinault en marge de la conférence.

Cette implantation devait lui tenir particulièrement à coeur après l’ouverture médiatisée dans le Bois de Boulogne, à l’ouest de Paris, de la Fondation Vuitton par son grand rival Bernard Arnault, patron du groupe le luxe LVMH, fin 2014.

François Pinault, l’une des plus grosses fortunes françaises acquise notamment dans la distribution, le luxe et la finance, avait auparavant rêvé d’installer un musée sur l’île Seguin, ancien site d’une usine automobile Renault à Boulogne-Billancourt (ouest de Paris). Mais, excédé par les lenteurs administratives, l’homme d’affaires avait finalement décidé d’installer sa fondation à Venise, au Palazzo Grassi. Il a ensuite acquis, toujours à Venise, la Pointe de la Douane (ouverte en 2009), puis le Teatrino (ouvert en 2013).

Un axe Paris-Venise

« Je ne me souviens pas avoir claqué la porte, je suis amnésique, le passé ne m’intéresse pas, ce qui m’intéresse c’est aujourd’hui et ce qu’on va faire demain. L’avantage d’un amateur privé un peu fou, enthousiaste, c’est de saisir les occasions quand elles se présentent », a lancé l’homme d’affaires, qui imagine un « projet global » et des « synergies » avec les implantations vénitiennes, sans rien leur enlever.

Le projet architectural, qui sera présenté d’ici quelques mois, a été confié au Japonais Tadao Ando, avec lequel « j’entretiens des liens d’amitié et de complicité », a dit M. Pinault. Ce grand architecte, dont ce sera la première grande réalisation en France, est déjà intervenu sur les trois sites vénitiens et avait été retenu pour le projet avorté de l’Île Seguin.

La Bourse, « un des premiers chefs d’oeuvre d’architecture utopique », selon Jean-Jacques Aillagon, conseiller de François Pinault, est composée d’un grand vide central couvert de la première coupole en fer et fonte de grande portée du début du 19e siècle et entouré de deux niveaux de galeries. Un auditorium sera créé en sous-sol pour accueillir spectacles, performances, colloques… Les travaux doivent commencer en janvier 2017.

Anne Hidalgo comme François Pinault ont insisté sur l’emplacement exceptionnel de la Bourse de commerce, à deux pas du Louvre, du Centre Pompidou, des galeries du Marais et du pôle de transport de Châtelet-les Halles où transitent chaque jour 750.000 voyageurs.

Selon l’homme d’affaires, le musée portera « une attention particulière à ceux qui sont habituellement éloignés de la fréquentation de l’art contemporain ».

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content