Philippe Lambillon: « Je n’ai pas encore trouvé «mon» île mais je finirai par tomber dessus »

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Philippe Lambillon sort un recueil d’histoires folles mais vraies, Au hasard des pistes. Après trente ans à la tête des Carnets du bourlingueur sur la RTBF et près de 500 films, le baroudeur continue de voyager, mais pour lui. Il répond à nos questions sur le vif.

La question qu’on vous pose le plus souvent?

«Quand revenez-vous à l’antenne?» Je pense que les gens n’ont pas vraiment compris que Les carnets du bourlingueur, c’est terminé. Le personnage du bourlingueur leur manque aussi. Mais je réponds que je continue toujours de voyager, sans les caméras.

Le sport que vous pratiquez… en pensée?

Généralement, ce que je pense, je le fais! (rires) Une fois, j’ai voulu faire du saut en élastique. Ni une ni deux, j’ai trouvé tout le matos nécessaire et je l’ai fait. J’ai toutefois deux sports que j’aurais rêvé de faire: la plongée sous-marine et l’alpinisme. Voir le monde de tout en bas ou de tout en haut doit être unique.

L’endroit dont vous n’êtes jamais revenu?

Toutes les îles perdues que j’ai visitées. J’ai toujours eu le sentiment que ma place était là-bas, à la Robinson Crusoé. Je n’ai pas encore trouvé «mon» île mais je finirai par tomber dessus.

La personne qui vous influence le plus?

Je ne suis pas influençable! Je ne supporte pas qu’on me dise quoi faire, où aller ou que dire. Je ne demande jamais rien à personne ; je fais mes projets dans mon coin. Ce qui m’a fait me planter quelque fois. Mais si je devais répondre, je dirais que mon noyau familial me contient un peu. Ce sont mes garde-fous.

Le plat qui vous ramène en enfance?

Une panade de bananes que ma mère nous préparait le soir avec les invendus! Mes parents étaient marchands de fruits exotiques, c’était quelque chose à l’époque…

La chose la plus folle que vous ayez faite?

Il y en a beaucoup. Si je ne devais en choisir qu’une, c’est la fois où je me suis approché d’un éléphant au Kenya, les yeux bandés! C’était dingue. En voyage, je me dis souvent: «Vas-y, il ne t’est jamais rien arrivé. Cela ne va pas démarrer maintenant.»

Un métier que vous auriez pu exercer?

Brancardier pour Mère Thérèsa en Inde. Ou contrebandier… mais que pour des choses utiles aux gens, rien de dangereux. Au choix!

Ce qui vous saoule vraiment?

Beaucoup de choses m’énervent, surtout au niveau de l’actu. Cette surinformation est pénible. Et il n’y a plus de bonnes nouvelles. Heureusement, je suis d’une nature optimiste.

Un (seul) mot pour vous décrire?

Tenace!

Votre achat le plus bizarre?

Ce n’est pas un achat, mais un cadeau: une porte de la tribu Dogon qui vient du Mali. Elle est en bois et représente une énorme poitrine, sur laquelle il faut s’appuyer pour l’ouvrir.

Une idée concrète pour un monde meilleur?

On doit cultiver et pousser notre sens du partage. Cela dit, l’idée d’un monde meilleur est fort utopique. Au fil de mes voyages j’ai pu constater que les choses se dégradent… Et que le racisme est omniprésent, avec de plus en plus de replis identitaires. Alors pour un monde meilleur, je préconiserais plus de partage et surtout beaucoup de voyages, mais des vrais! Où l’on part vraiment à la rencontre des gens, du pays.

Ce que vous aimeriez faire, là, tout de suite?

Juste avant notre rencontre, je triais mes photos et films. C’est amusant et inspirant de voir comment le monde, à travers mon objectif, a changé. Mais aussi comment mon regard sur ce dernier s’est également transformé. Du coup, j’aimerais m’y replonger…

Au hasard des pistes, par Philippe Lambillon, éditions Luc Pire.

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