Pour rester magique, la 2CV touristique passe à l’électrique

© http://www.4roues-sous-1parapluie.com

A l’extérieur, rien ne différencie cette 2CV des millions d’autres produites par le constructeur français Citroën. Mais son silence de fonctionnement trahit un secret: elle a été convertie à l’électricité pour pouvoir continuer à transporter des touristes à Paris, sans polluer.

A l’origine de cette initiative, la société « 4 roues sous 1 parapluie » qui a développé son activité depuis 2003 autour d’une automobile assimilée dans le monde entier à la France. Treize ans plus tard, l’entreprise revendique 20.000 clients par an et entretient un parc de quarante 2CV, aux volants desquelles se relaient une centaine de chauffeurs.

« On fait beaucoup de choses sur mesure: le Paris éternel des monuments incontournables, le Paris méconnu, le Paris ‘by night’, les excursions shopping… Paris est un terrain de jeu fantastique », explique à l’AFP Florent Dargnies, PDG de « 4 roues sous 1 parapluie », une société qui tire son nom du cahier des charges de la 2CV. « Quand les gens voient la voiture, ils sourient d’emblée. C’est une voiture qui facilite les échanges et la rencontre », assure-t-il, affichant son ambition de faire des 2CV à Paris « l’équivalent des gondoles à Venise ».

Il se prend à rêver d’une flotte de 400 « deuches » aux couleurs acidulées. « Notre souhait est vraiment de travailler avec la Mairie de Paris pour que ce véhicule soit non seulement accepté mais participe à l’image, à l’art de vivre à la française », argumente-t-il. Il remarque que « la 2CV coche toutes les cases » pour accueillir des touristes. Notamment, « elle est décapotable, donc on a une très bonne vue des monuments ».

Seul hic: le « problème du moteur thermique » à essence, plutôt polluant. C’est d’ailleurs à cause de ce côté polluant et des normes antipollution que Citroën s’était résigné à cesser la production de son modèle fétiche en 1990, après 42 ans. Et la maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, manifeste la volonté de se débarrasser des véhicules polluants, avec une interdiction progressive de circulation des modèles les plus anciens.

La conversion des 2CV à l’électrique pourrait donc constituer la panacée, fait valoir M. Dargnies qui a lancé ce projet il y a cinq ans, menant de front « la recherche et développement, la réalisation et de l’administratif », soit un véritable parcours du combattant avant d’obtenir un brevet, une homologation et une carte grise, fin 2015.

Ayant bénéficié du feu vert de Citroën, la 2CV électrique de M. Dargnies, qui n’existe pour l’instant qu’à un exemplaire, est équipée d’un groupe motopropulseur de 16 kilowatts issu de la défunte société de voitures Mia Electric.

La batterie permet une autonomie de 80 km, ce qui est « largement suffisant pour la circulation en ville », remarque M. Dargnies. Elle se recharge en trois heures sur une prise domestique. La voiture a conservé sa boîte de vitesses, avec son levier horizontal recourbé et en forme de porte-manteau, et peut atteindre 110 km/h. Sa 2CV électrique se pare aussi d’un autocollant « 21 », clin d’oeil à la conférence mondiale sur le climat de Paris (COP21), en marge de laquelle elle a été présentée en décembre.

Mais est-ce qu’une 2CV silencieuse est encore une 2CV, alors que les vocalises de son petit moteur ont marqué des générations? M. Dargnies convient que « le bruit fait partie du charme de la voiture », au même titre que sa silhouette ronde et ses suspensions élastiques, et il assure travailler à « recréer le bruit en fonction de la vitesse de la voiture » via des hauts parleurs.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content