Sur la presqu’île bretonne de Quiberon, vacances sous restrictions et surveillance sanitaire

Vue sur Quiberon

« Il faut vivre avec », constate, fataliste, un vacancier à peine arrivé à Quiberon et qui pense déjà à repartir. Dans cette ville touristique de Bretagne, la multiplication de cas de Covid-19 chez les jeunes a entraîné des mesures drastiques: port du masque obligatoire et fermeture des plages le soir.

La situation sanitaire a rapidement dégénéré ces derniers jours sur la presqu’île éponyme sur laquelle est située la ville. Alors qu’elle ne recensait qu’un cas identifié le 21 juillet, la commune en comptait dimanche 54, majoritairement des jeunes de 18 à 25 ans ayant participé à des rassemblements privés ou ayant fréquenté des bars de la commune.

Dès jeudi, le port du masque a été rendu obligatoire dans les rues fréquentées du centre-ville et sur les marchés et dimanche, la mairie a interdit l’accès aux plages, parcs et jardins après 21H00.

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Les services de l’Etat dans la région évoquent désormais un « cluster sanitaire à risque de fort potentiel de transmission » dans la cité balnéaire. Pas de quoi rassurer les touristes nombreux, mais tous masqués, dans les rues du centre-ville.

On « nous a demandé de venir nous faire dépister parce qu’il y a deux cas de Covid, apparemment, dans le camping », explique Pierre, à peine arrivé sur la presqu’île et venu se renseigner sur les horaires du « drive test » organisé à l’arrière de la mairie de Quiberon. « J’entame ces vacances avec déception mais c’est comme ça, il faut vivre avec; on va plier la caravane et puis on va rentrer chez nous en Normandie » (Nord-Ouest), poursuit-il, résigné.

Lundi en début d’après-midi, sous une fine pluie, ils étaient nombreux à faire la queue afin de se faire tester gratuitement et sans ordonnance.

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Parmi eux Gilles Voydie, touriste normand venu à Quiberon « passer du bon temps », qui se dit surpris et déçu par les événements. « On essaye de se faire tester pour pouvoir revenir chez nous et pouvoir travailler et avoir peut-être même une attestation à donner à notre employeur », explique-t-il.

Désagrément mineur

D’autres prennent la situation avec philosophie comme Caroline Audebert, de la boutique « Les Niniches », une confiserie du front de mer.

« On fait quand même des belles journées, je crois que les gens sont quand même rassurés, le fait que tout le monde ait le masque… les bonnes mesures ont été mises en place et le fait qu’on aille aussi tous se faire dépister ça va permettre de bien enrayer le virus », assure-t-elle. « De toute façon, il se développe partout le virus, pas qu’à Quiberon, donc je pense que les gens, ça y est, ils apprennent à vivre avec ».

Le port du masque n’a pas gâché les vacances de Robin Piantanida, 28 ans, pour qui l’heure du départ approche après deux semaines en famille sur la presqu’île, même si « l’ambiance est tout de même un peu surréaliste ».

« Tout à l’heure on va rentrer sur Paris, il faut voir comment la situation sera là-bas, mais ça ne m’inquiète pas plus que ça, à part le fait qu’on doive se balader avec des masques (…) c’est un désagrément mineur », tempère-t-il.

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Pour d’autres, plus jeunes et directement concernés par les nouvelles mesures, il va falloir s’habituer aux restrictions.

Hier soir « on était sur la plage, on mangeait une gaufre et tout d’un coup les gendarmes sont arrivés, ils nous ont interpellés et nous ont dit qu’après 21H00 c’était fermé, que c’était interdit, du coup on est partis », raconte Taitevini, étudiant de 21 ans venu passer quelques jours à Quiberon. Il n’a pas été verbalisé et, selon lui, dimanche soir il n’y avait pas grand monde sur le sable, alors qu' »habituellement il y a du monde sur la plage le soir ».

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