Leonardo Di Caprio

Interview de Leonardo Di Caprio à l’occasion de la sortie en DVD de La 11ème Heure, le film consacré au réchauffement climatique que la star hollywoodienne a produit (ce DVD est d’ailleurs proposé dès ce vendredi 18 avril en offre exclusive au prix de 9,95 euros avec Le Vif/L’Express).

N’est-ce pas un véritable défi de vouloir toucher les spectateurs qui ne se sentent pas concernés par les problèmes abordés dans votre film ?
Bien sûr, c’est justement tout l’objectif de ce film. La question écologique n’est pas le monopole des partis politiques. Elle est posée à tout le monde. Il y a d’ailleurs un passage dans le film où l’on explique comment, dans les années 1970, les « Clean Air Act » et « Clean Water Act » ont été adoptés, à l’unisson, par les Républicains et les Démocrates. C’est donc un problème important auquel le monde entier doit faire face. Nous devons tous nous informer au travers de films, des médias, de campagnes de sensibilisation et nous devons travailler tous ensemble. Ce film n’est qu’une pièce minuscule du puzzle.

Que répondez-vous aux septiques qui pensent que le problème n’existe pas ?
Ce film est né de la volonté de donner la parole à l’écrasante majorité de la communauté scientifique. En tant que citoyen américain, je voulais entendre ce que ces experts avaient à dire et découvrir leur travail. Le principe était que nous posions les questions. J’espère qu’en voyant ce film, les spectateurs seront touchés et voudront changer les choses. C’était le but premier de ce film : faire un film à visage humain où l’on se rend compte des dures réalités à venir si nous ne changeons pas notre comportement. Mais nous mettons également en évidence les énormes possibilités, les technologies existantes qui peuvent notamment réduire l’empreinte écologique de 90 %. Et il est temps, en tant que citoyens, de pousser les futures autorités à introduire ceci dans notre vie quotidienne et faire en sorte que nous n’ayons même plus besoin d’y penser.

Que répliquez-vous à ceux qui voient le réchauffement climatique comme une mystification ?
Je réponds par une question : comment un pays comme les Etats-Unis ne peut-il être en faveur de l’indépendance d’énergie ? Pourquoi vouloir compter en permanence sur le pétrole étranger ? Les scientifiques s’accordent à dire que l’humanité joue un rôle majeur dans tout ceci. Comment peut-on ne pas vouloir de l’air et de l’eau plus propres ? Ce sont des questions fondamentales de droits humains. Je pense, dès lors, que cela dépasse très largement les limites de la politique.

Comment parvenez-vous à faire la part des choses entre votre volonté de garder votre vie privée et un projet comme celui-ci, qui révèle vos préoccupations et vos engagements ?
Honnêtement, ce n’est pas quelque chose qui me préoccupe dans ce cas précis. J’ai toujours été passionné par les questions environnementales. Plus jeune, j’étais très touché par les documentaires sur la forêt tropicale et l’extinction massive. Pour moi, c’est un croisement entre deux mondes et ce film en est le point culminant. Ce fut une expérience vraiment enrichissante car je voulais absolument avoir le rôle de celui qui pose les vraies questions aux bonnes personnes. Je continuerai à me faire entendre, mais je resterai aussi acteur car ce sont tout simplement deux passions.

Avec la quantité de films que vous tournez, comment gérez-vous vous les priorités entre votre carrière et vos engagements privés ?
C’est une bonne question ! Je suis face à ce problème en ce moment… Je fais simplement une chose à la fois. Ce projet a duré trois ans et a été une expérience unique dans ma carrière. Ce fut très différent d’un tournage de trois ou quatre mois. Avec l’équipe, nous avons passé des centaines d’heures dans le studio à compiler et condenser en une heure et demie des milliers d’heures de pellicule. Nous avons essayé d’en faire un film qui touche vraiment les gens, les inspire et leur montre, malgré tout, qu’il existe des solutions. C’est tout l’objectif de ce film : encourager les gens à s’informer sur le sujet et à agir.

Voyez-vous un changement aujourd’hui dans l’attitude des réalisateurs et producteurs vis-à-vis de ces thèmes ? Sont-ils davantage prêts à les produire ?
Je pense que la situation est encourageante. Nous renvoyons à de nombreux films politiques que j’adorais dans les années 1970, tels que Parallax View ou Three Days of the Condor. Tant que l’histoire est bien construite, j’aimerais participer davantage à ce genre de films. J’en suis un grand défenseur, et c’est aussi pour cela que j’ai tellement aimé Blood Diamond. J’espère que le public de ce genre de films s’élargira afin d’encourager les studios à en produire davantage. C’est comme ça que l’on informe le mieux les gens.

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