La qualité…à quel prix?

Il y a quelques jours, j’étais assise à une terrasse de café avec une amie. Nous parlions chiffon depuis dix minutes lorsqu’elle m’a balancé la petite phrase familière: « Ah, si j’avais de l’argent, qu’est ce que j’aimerais m’acheter 2-3 belles pièces de créateur. »

Il y a quelques jours, j’étais assise à une terrasse de café avec une amie. Nous parlions chiffon depuis dix minutes lorsqu’elle m’a balancé la petite phrase familière: « Ah, si j’avais de l’argent, qu’est ce que j’aimerais m’acheter 2-3 belles pièces de créateur. »

Cette réflexion, je ne sais pas combien de milliers de fois je me la suis faite au cours de ma vie. Plus attirée par les classiques qui durent que par la dernière tendance, j’ai pendant des années cru que mon style serait autrement plus incroyable si je pouvais m’offrir un manteau bien-coupé-mais-hors-de-prix ou les bottes-toutes-simples d’une marque de luxe. Frustrée, je me suis longtemps rabattue sur du Zara et du H&M en pestant contre mon manque de fric.

Plus tard, j’ai vieilli, gagné un peu plus d’argent, et je me suis finalement convaincue que puisque je travaillais dans la mode, il était normal que je claque une fois de temps en temps des sommes indécentes dans des fringues. J’ai acheté le manteau bien coupé, les bottes toutes simples et quelques autres pièces « essentielles ». J’ai connu ce shoot vertigineux à la caisse, lorsqu’on explose son budget comme jamais. J’ai connu l’ivresse de posséder -enfin!- une pièce d’une marque ou d’un créateur qui fait tant rêver. J’ai connu ce plaisir infini de la belle matière et de la coupe parfaite.

Et puis je suis redescendue. Un jour, le manteau est revenu atrocement lustré de chez mon teinturier de quartier. Les bottes se sont lamentablement détendues. Ces jolies choses très chères étaient manifestement beaucoup trop fragiles pour mon mode de vie. Je me suis parallèlement mise à regarder ma garde-robe d’un autre oeil. J’ai réalisé que ma veste préférée -celle qui ne se froisse jamais, même quand je la laisse trainer par terre pendant des heures- venait de chez Zara et que mes chemises chéries -celles dont je reçois tant de compliments- provenaient de chaines milieu de gamme.

Je reste convaincue que la précision d’une coupe et la finesse d’une matière ont un prix, mais ce type de luxe me fait moins rêver. L’expérience m’a dessillée. Parmi les marques qui me plaisent, j’ai appris à reconnaître celles qui étaient synonymes de solidité plutôt que de fragilité. Bonne nouvelle: ce ne sont pas toujours les plus inaccessibles!

Géraldine Dormoy

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