La sljivovica, eau de vie à base de prune inscrite au patrimoine de l’Unesco

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La sljivovica, eau de vie à base de prune produite en Serbie, a été inscrite jeudi au patrimoine immatériel de l’humanité par l’Unesco.

« Les pratiques sociales et le savoir faire dans la préparation de l’eau de vie traditionnelle à base de prune », ont été inscrits au patrimoine de l’Unesco, a annonce l’organisation sur son compte Twitter, ajoutant: « Félicitations à la Serbie ».

Toute inscription d’un élément du patrimoine culturel immatériel décidée par les Etats membres du Comité de l’Unesco du patrimoine immatériel fait référence au lieu où celui-ci existe aujourd’hui, indépendamment de son origine. Elle n’implique ni l’exclusivité ni la propriété de cet élément, a expliqué à l’AFP une porte-parole de l’Unesco.

La prune (sljiva en serbe, ndrl)  est un symbole national en Serbie. La rakija (eau de vie, ndrl) qui est fabriquée à base de prune, appelée Sljivovica, est étroitement liée à la vie et aux coutumes des Serbes.

Les eaux de vie à base de fruits sont produites dans toute la région des Balkans, mais en Serbie, la sljivovica est obligatoirement présente sur les tables à l’occasion des naissances, des baptêmes, des mariages, des fêtes familiales et des fêtes dans leur ensemble et lors des décès.

Alcool national

La sljivovica se consomme fraiche, mais aussi comme boisson chaude, surtout l’hiver. En Serbie on l’appelle le thé de la Sumadija, faisant référence à une région de ce pays où les prunes sont abondantes.  

La sljivovica et également utilisée comme un « médicament » dans le quotidien. Une serviette trempée de sljivovica sera placée autour du cou pour soigner une gorge douloureuse. Les plantes de pieds sont massées avec de la sljivovica pour endiguer des fièvres élevées.

Chaque famille qui se respecte et qui en a les moyens produit sa propre sljivovica. C’est une question de fierté.

« C’est une cérémonie, l’occasion pour les amis et la famille de se réunir, de passer un bon moment et de produire quelque chose qui terminera dans un petit verre à table », explique Dejan Lajovic, 41 ans, cuisinier.

A l’orée de l’automne, il se rend tous les ans dans son village natal pour la cuisson de la sljivovica.

Les prunes, une fois cueillies, fermentent d’abord une dizaine de jours. Puis elles sont placées dans un baril autour duquel des hommes surveillent et alimentent un feu qui réchauffe le contenu.

Ce premier baril est relié à un deuxième par un tuyau. La fumée qui se dégage après la cuisson traverse le tuyau où se déroule la condensation et se transforme en eau de vie.

Suite à ce premier passage la boisson obtenue est une eau de vie relativement douce, quelque 20°. Pour obtenir un alcool plus fort, il faut répéter la procédure, placer le liquide dans un baril propre, le réchauffer pour le transformer en fumée et de l’autre côté obtenir la sljivovica que tout le monde connait.

Plus de 60% des prunes en Serbie sont destinées à la production de la sljivovica. En 2022, plus de 470.000 tonnes de prunes ont été cueillies.

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