Review | Culinaire

Le restaurant de la semaine: Luma, à Nalinnes, qui offre une parenthèse enchanteresse

on y retourne
on y retourne

Restaurant - Luma

- 20, rue des Ecoles, à 6120 Nalinnes (Ham-sur-Heure)

Genre - Cuisine du marché

Atmosphère - Conte de printemps

Addition - Plats entre 30 et 45 euros

Sur le web - www.luma-nalinnes.be/

Michel Verlinden
Michel Verlinden Journaliste

Par une faille algorithmique dont seuls les logiciels de réservation ont le secret, le rêve de Virginia Woolf – avoir une chambre à soi – a pris des contours contemporains d’un… restaurant rien que pour nous. Ce midi-là, Luma n’attendait qu’un seul couvert, le nôtre. Plutôt que de l’annuler, les patrons ont choisi de l’honorer. Le genre d’engagement qui se salue. Ce qui rend cette parenthèse d’autant plus précieuse, c’est qu’elle surgit à contre-champ du contexte environnant: la proximité du centre commercial du Bultia, concentré de laideur fonctionnelle, typique d’une Belgique périurbaine ayant fait de la pseudo-fonctionnalité une religion qui ne dit pas son nom.

Niché dans une ancienne maison de maître, le lieu ouvre une brèche spatio-temporelle. Comme un papillon attiré par la lumière, on choisit la véranda pour savourer ce moment de solitude feutrée. De là, on observe la lumière glisser sur les haies et le calme du jardin avec la douce agitation de la cuisine pour bande-son. Ce décor réactive l’imaginaire cinématographique, celui de Conte de printemps, film éclatant d’Eric Rohmer rappelant les charmes discrets de la campagne. La nature aux alentours évoque aussi les toiles normandes de David Hockney, une ode au blanc et vert.

En cuisine, Lucas Vanderschueren (ex-Tribeca) et Maxime Urbain (Villain, Atelier de Bossimé) proposent une partition du marché sans esbroufe, mais tout en gourmandise. Asperges blanches et rubans de saumon fumé reposent sur un pesto d’agastache et d’oseille. Suit un plat végétarien: pressé de pomme de terre juteux, morilles farcies au parmesan, légumes racines déglacés au porto et beurre de ferme. Pas de doute, il y a du talent en cuisine. Un dessert bien senti referme cette parenthèse évidente: de la rhubarbe confite au vin rouge, vive et acidulée, vient réveiller les papilles, tempérée par une glace au yaourt légèrement lactée et un crumble de macadamia à la fois croquant et beurré. Enfin, la carte des vins ne casse pas trois pâtes à un canard mais elle a le mérite d’y aller mollo sur le prix des flacons.

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