Hémisphère, un dîner gastronomique dans une bulle

Le cadre enchanteur de l'événement © Jon Verhoeft

Depuis quelques semaines et jusqu’au 24 octobre, d’étranges bulles se sont installées dans l’arrière-cour du château de Rixensart. Avec elles, la promesse d’une nuit d’exception. On s’est rendu sur place pour voir ce qu’il en était réellement.

Hémisphère, c’est l’envie un peu folle de trois passionnés de bonnes choses de proposer une expérience insolite, éphémère et gourmande en Belgique. L’idée est toute trouvée : un repas gastronomique servi dans des bulles translucides pouvant accueillir entre deux et huit personnes, installées dans un cadre atypique et exceptionnel. 

Et pour sa seconde édition, l’événement a posé ses bulles au sein du Château de Rixensart. Véritable trésor de la Renaissance, il a été classé au patrimoine exceptionnel de Wallonie et offre un cadre assez incroyable à l’expérience. Il semblerait donc qu’Hémisphère soit rempli de belles promesses, ne reste donc qu’une question : seront-elles tenues ?

Des débuts intrigants

Lorsque l’on arrive aux portes du château de Rixensart, l’excitation est presque palpable dans l’atmosphère. La bâtisse imposante semble, à elle-seule, être gage d’une soirée d’exception. Ni une ni deux, on est accueilli comme il se doit par l’un des organisateurs de l’événement qui tout en nous informant que nous serons installés dans le dôme numéro 1, s’empresse de nous servir une coupe de champagne. 

C’est ensuite dans la cour intérieure du château que nous attendons de découvrir les fameuses bulles. Une envie de faire durer le suspense ou de faire grandir l’effet de surprise, les amuses-bouches sont supposés être servis dans cette antichambre avant que nous ne gagnions nos dômes respectifs.

Tout vient à point à qui sait attendre parait-il. Il n’empêche qu’au vu de la météo se rafraichissant considérablement une fois la nuit tombée, les amuses-bouches seront directement servis en bulle, pour plus de confort. 

© Jon Verhoeft

Fais-moi une place, au fond d’ta bulle

En franchissant la double porte cochère pour pénétrer dans l’arrière-cour du château, on ne peut que sourire. Le spectacle qui s’offre au regard est à la hauteur de nos espérances. Face à nous, c’est un véritable petit village composé de 14 bulles qui s’étale au pied des murs du château. Le tout est subtilement éclairé, afin de faire la part belle aux véritables stars de cette soirée, la Lune et les étoiles. 

Plusieurs questions surgissent cependant au moment de voir ces bulles qui semblent bien fines face à la fraicheur ambiante. Allons-nous avoir froid ? S’il pleut, serons-nous mouillés ?  Serons-nous confortablement installés ? 

Force est de constater qu’une fois le seuil du dôme 1 franchi, toutes ses questions s’évaporent une à une. Il y règne une agréable chaleur, sans pour autant être étouffante – il nous faudra juste comprendre comment la fenêtre s’ouvre au cours du repas afin d’évacuer la buée accumulée. On s’y sent bien, dans notre bulle. Et c’est, confortablement installé, qu’on est prêt à s’en mettre plein les yeux et les papilles.

L’intérieur d’une bulle © Jon Verhoeft

Une promesse gastronomique tenue 

Pour l’événement, plusieurs chefs se relaient. Ils proposent un menu signature composé de trois amuses-bouches, d’une entrée, d’un plat et d’un dessert imaginé par leurs soins, réalisé par un service traiteur et puis peaufiné sur place par le chef lui-même. Lors de notre venue, c’était le dernier soir du chef Benjamin Laborie, officiant précédemment aux fourneaux de la Ligne Rouge.

De la première, à la dernière bouchée, ce menu sera une vraie réussite. Rempli de jolies découvertes, il est gourmand et savoureux à souhait. Il parvient même à relever le défi de faire apprécier poissons et crustacés à l’auteur de ces quelques lignes, pourtant très réfractaire à ces produits venus des mers et océans. 

C’est dans la chaleur douillette de notre bulle que nous assistons au ballet maîtrisé des serveurs qui, de dôme en dôme, assurent un service de qualité. Petite ombre au tableau cependant, une invitée indésirée s’est imposée : la buée…

© Jon Verhoeft

… celle du live-cooking, un peu moins 

Si elle disparaît rapidement de notre dôme, elle semble s’installer pour durer dans la bulle qui abrite la cuisine. Cela rend l’expérience de « show culinaire » quelque peu compromise. Car après tout, c’était l’une des promesses d’Hémisphère : proposer une cuisine ouverte à 360 degrés qui met l’eau à la bouche et invite à l’exploration des sens.

Malheureusement, on a l’impression que cette promesse a été un peu laissée de côté. Oui, les cuisines sont ouvertes. Oui tout est (presque) visible. Mais il n’y a pas vraiment cette dimension de live-cooking. La buée n’aide en rien, il s’agit peut-être d’une malchance en raison de la météo ou d’une petite faille technique. Mais, si on a réussi à s’infiltrer en cuisine pour assister à la mise en place du dessert, on regrette peut-être que cela ne soit pas proposé spontanément à tous. Ou plus intégré à la soirée, la rendant ainsi, véritablement, hors-norme.

Alors, Hémisphère, pari réussi ? 

Et pourtant, malgré ce petit « couac », on ne peut que s’incliner face à la promesse tenue par Hémisphère. Oui, le pari est largement tenu. Nous avons passé une délicieuse soirée dans un cadre féerique et vécu une expérience réellement unique. 

Alors oui, cette expérience a quand même un certain coût : à partir de 150 euros par personne. Mais si vous avez envie de vous offrir une petite dose de rêverie, foncez, vous ne serez pas déçu. 

Hémisphère du 17 septembre au 24 octobre au Château de Rixensart.
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