On a testé: une semaine végane

Florence Mendez

Etre végan, ça oblige à s’intéresser aux étiquettes des produits que l’on achète, à reconnaître les ingrédients d’origine animale mais aussi les chimiques un peu douteux.

On a testé: une semaine végane
© FLORENCE MENDEZ/SDP

J’espère que les défenseurs de la cause animale me pardonneront, mais le véganisme, ça n’a jamais été mon truc. Le végétarisme, d’accord. Le flexitarisme, pourquoi pas. Mais le véganisme, non, non, et non.

Vous imaginez donc sans peine mon sourire figé lorsque l’on m’a proposé de tester ce mode de vie pendant une semaine. J’ai appelé ma copine Charlène, végane convaincue, qui m’a aidée à lister tous les produits d’origine animale présents dans mon frigo, les placards de ma cuisine, ma garde-robe mais aussi… ma salle de bains. Eh oui, cette pratique vaut également pour les cosmétiques, puisqu’il faut que ceux-ci n’aient pas été testés au préalable sur les animaux.

Aaaargh, bonjour le bagne, je préférerais passer cette semaine dans le coma !

Bon point tout de même, j’ai toujours fait attention à privilégier des labels  » cruelty free « . Sauf que… Vous connaissez le castoréum (si, ça existe, je vous dis), huile sécrétée par des glandes situées entre le pelvis (cherchez pas, c’est son cul) et la queue du rongeur qui a donné son nom à la substance ? Votre parfum peut en contenir. Et la graisse de boeuf, baignant dans beaucoup de shampooings et savons ? Sans parler de la caséine, protéine de lait de vache utilisée dans la fabrication… des préservatifs. Aaaargh, bonjour le bagne, je préférerais passer cette semaine dans le coma ! Mon pauvre Nesquik du matin avec du lait de soja, pas bien concluant non plus avec du lait d’amande…

Rendons à César ce qui appartient à César : être végan, ça oblige à s’intéresser aux étiquettes des produits que l’on achète, à reconnaître les ingrédients d’origine animale mais aussi les chimiques un peu douteux.

Ma veste en cuir troquée pour un blouson en jeans bien moins classe pour me rendre à mon rendez-vous Tinder, ma vieille salade d’algues et mes sushis riz/concombre au resto japonais avec les potes… Heureusement qu’il me restait les bonbons… jusqu’à ce que mon ex-copine Charlène m’explique qu’ils sont proscrits également, puisqu’ils contiennent de la gélatine, faite à base d’os de cochons bouillis.  » Sans compter le colorant E120, obtenu en broyant un insecte appelé cochenille.  » C’est dégueulasse… et j’apprends qu’il en va de même pour beaucoup d’aliments de couleur rouge. Alors on fait quoi ? On cherche sur l’emballage le colorant E162 qui, lui, est produit à partir de betteraves. Rendons à César ce qui appartient à César : être végan, ça oblige à s’intéresser aux étiquettes des produits que l’on achète, à reconnaître les ingrédients d’origine animale mais aussi les chimiques un peu douteux.

J’avoue avoir fini par faire des écarts. Végan chez soi, c’est déjà difficile, mais à l’extérieur, c’est trop contraignant. En tout cas, cela ne s’improvise pas, cela exige une mécanique bien huilée qui chamboule la vie, même si l’impact écologique est non négligeable.

Cette semaine m’a permis de prendre conscience de l’existence du spécisme et de ses dérives, je me suis aussi heurtée à des discours que j’ai trouvés emplis de mauvaise foi. Certes, la souffrance animale est intolérable, mais de là à prétendre que l’être humain est en fait un paisible herbivore ou que la vie d’un veau a la même valeur que celle d’un enfant… Bof. L’excès nuit en tout, paraît-il. Et comme le dit un proverbe végan :  » On ne fait pas d’omelette.  »

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