Retour de hype pour le rhum (+ notre sélection)

© ADAM JAIME / UNSPLASH
Michel Verlinden
Michel Verlinden Journaliste

Notre expert ès flacons décortique les tendances et noie les idées reçues. Cette semaine, gros plan sur le rhum, fascinante eau-de-vie prisée par un nouveau public.

L’âme des îles

Dans les clips des rappeurs américains, les bouteilles de cognac se sirotent à la pelle. Ce spiritueux charentais est devenu un marqueur d’identité puissant perçu comme une alternative au whisky, boisson indéfectiblement associée au «white male» dans l’esprit des stars afro-américaines. En Europe, une nouvelle génération d’amateurs taraudée par le même besoin de démarcation se tourne vers le rhum. Un breuvage qui fait valoir un imaginaire complexe, nourri entre autres à l’insularité, s’étendant du Venezuela aux Philippines.

Du rhum pour tous les goûts

Le rhum se révèle d’une inépuisable variété – ce à quoi les désignations impropres de «rhum blanc» et de «rhum brun» n’ont pas préparé les consommateurs peu attentifs. Il faut de la pratique avant de pouvoir faire son chemin parmi les nombreuses spécificités liées à la méthode de production, aux vieillissements ou aux options d’assemblage. En guise de simplification, on notera trois grands axes à explorer prioritairement. D’abord, celui du rhum dit «agricole» qui, de tradition française, se veut «un produit obtenu exclusivement par distillation, après fermentation alcoolique, du jus de la canne à sucre». Ensuite, le rhum britannique, profil majoritairement dominé par un procédé de double distillation appliqué à de la mélasse, une mixture résultante de l’industrie sucrière. Enfin, le «ron», rhum de tradition hispanique, eau-de-vie issue de mélasse ou de miel de canne, ayant subi une distillation en «pot still», en colonne artisanale ou en colonne multiple.

Liquide geek

Vous y perdez votre latin? C’est normal. Que faut-il retenir? Qu’en termes de popularité, on assiste à un retour du refoulé avec un succès croissant des rhums de mélasse, autrefois réservés aux esclaves. Enfin, pour y voir plus clair, suivez notre sélection en forme de tour d’horizon sondant les grandes lignes de force de cette boisson passionnante qui, si on lui laisse sa chance, a vite fait de faire de vous un «rhum geek».

Goûtés et approuvés

Clairin Communal

Le Clairin est souvent considéré comme un ersatz haïtien. Pas ceci, sentinelle slow food issue de cannes non traitées et récoltée à la machette. Nez et bouche végétale émouvront un public averti.

39,90 euros. libboutique.com

Depaz

Venu de Martinique, ce flacon appartient à la lignée des «rhums agricoles». Puissant, il titre à 45% de volume d’alcool, inondant le palais de notes de fruits secs, de pruneaux et de réglisse.

53 euros. depaz.fr

El Dorado 12 ans d’âge

De tradition britannique, ce très vieux rhum assemblé en fûts vieillis minimum 12 ans est produit en Guyane. Tout en équilibre, il répercute en bouche les notes de bois et de tabac perçues au nez.

50 euros. theeldoradorum.com

La Hechicera

Produit en Colombie, ce «ron» témoigne du savoir-faire dit hispanique. Sans additif ni sucre, ce breuvage à 40% vient d’un assemblage par mélange fractionné (méthode Solera). En bouche: café et chocolat.

59 euros. rhumattitude.com

Prix mentionnés à titre indicatif.

Lire aussi: Le rhum, un savoir-faire centenaire préservé par les maîtres cubains

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content