La Mercerie, une jolie parenthèse dans le bruit et la fureur de la ville.

Michel Verlinden
Michel Verlinden Journaliste

Le salon de thé est un genre à la fois totalement désuet et sublime. Mais le boudoir à thé peut aussi être sublime – et nécessaire – quand il nous engage dans les couloirs de la mémoire à la recherche d’émotions précieuses. Sans hésiter, La Mercerie appartient à la deuxième catégorie.

Le salon de thé est un genre à la fois totalement désuet et sublime. Désuet quand on en fait une caricature faisandée ne retenant que l’aspect de corrosion de l’oeuvre de ce grand architecte qu’est le temps qui passe. Un vieux sachet de thé accompagne alors un vieux gâteau et tout est dit. Mais le boudoir à thé peut aussi être sublime – et nécessaire – quand il nous engage dans les couloirs de la mémoire à la recherche d’émotions précieuses. Sans hésiter, La Mercerie appartient à la deuxième catégorie.

Logée dans un ancien commerce du début du siècle dernier, l’adresse déploie un décor digne d’un théâtre. Pas étonnant : c’est le métier d’Anne Goldschmidt, la maîtresse des lieux. Pendant plus d’un an, elle s’est esquintée à faire d’une boutique ingrate un lieu délicat et rafraîchissant. Un coup d’oeil au plafond suffit à comprendre : on se trouve ici du côté du stuc élevé au rang d’art.

L’inspiration lui est venue des cafés viennois, de la porcelaine de Sèvres et de toutes les choses, comme les petits angelots peints, qui résistent à la vitesse et à l’arrogance. Pour que le ramage soit en phase avec le plumage, il restait à ce que l’assiette, aussi simple qu’elle soit, affiche une préciosité n’ayant rien de ridicule. Inspiré de l’excellent Ottolenghi à Londres, l’Agneau du Limousin, mange-tout et fèves des marais, proposé en petite portion (8,50 euros) ne fait pas tapisserie en dépit du caractère anachronique des légumes. Les bouchées sont enveloppantes, finement épicées.

En dessert, la Verrine de Pierre (7,50 euros) mêle avec panache biscuit sablé, compote de pommes, crème fraîche et caramel au beurre salé. Une jolie parenthèse dans le bruit et la fureur de la ville.

La Mercerie, 2, rue de Vergnies, à 1050 Bruxelles. Tél. : 02 644 21 40. Ouvert du vendredi au dimanche, de 9 à 18 heures.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content