La Petite Gayole, bistrot villageois

Il y a sans doute beaucoup de nostalgie dans ce qui suit, mais on ne peut s’empêcher de penser que tous les villages de Belgique mériteraient une place, dégagée et paisible, comme celle de Thuillies.

Il y a sans doute beaucoup de nostalgie dans ce qui suit, mais on ne peut s’empêcher de penser que tous les villages de Belgique mériteraient une place, dégagée et paisible, comme celle de Thuillies.

On s’y parque sans horodateur. Une gratuité inattendue, comme un baume sur le coeur du citadin. Mieux, elle offre une cabine téléphonique, vestige protohistorique d’un monde où l’on communiquait autrement. L’ultime aubaine de cette esplanade où la vie semble couler des jours heureux, c’est sans hésiter à La Petite Gayole.

En parfaite adéquation avec l’esprit des lieux, ce bistro aligne boiseries, nappes à carreaux et bonhommie d’un autre temps. Au mur, les affiches d’époque évoquent tant les mérites du cheval de trait belge que le souvenir de la Ducasse de 1952.

La carte joue le dialecte local en suggérant  » un p’tit apéro en rastindant « . Sûr, ce sera une Chimay blanche au format galopin. Conquise par la cuisine de son mari, la patronne bonimente les suggestions du jour. On se laisse accrocher par la Souris d’agneau cuite à basse température, haricots mange-tout (23,50 euros).

On fait bien car elle est de derrière les fagots. Massive sur l’assiette, elle se détache avec une facilité qui laisse augurer une tendre texture en bouche. Celle-ci est soulignée par une pomme de terre au four qu’un beurre maître d’hôtel rend fondante. Même les mange-tout, habituels grains de sable sous la dent, apportent une délicate note huilée et aillée à l’ensemble. Un Saint-Joseph 2011 de chez Boissonnet (35,95 euros) achève de faire de cette petite cage un endroit où il fait bon gazouiller.